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L’expérience clinique est le meilleur déterminant

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Quelles sont les critères de choix d’un Biomatériau ou membrane ? Ces matériaux doivent avoir démontré leur biocompatibilité et leur efficacité au travers de nombreuses études expérimentales et cliniques.

Quelles sont les critères de choix d’un Biomatériau ou membrane ?

Ces matériaux doivent avoir démontré leur biocompatibilité et leur efficacité au travers de nombreuses études expérimentales et cliniques. Nous voulons dire par là que souvent des produits clones sont proposés par des fabricants qui font ressortir une similarité avec des produits ayant déjà fait leurs preuves. Or, de petites modifications dans les modes de préparation des produits, une origine ou une source différente peut influer de manière substantielle sur l’efficacité clinique. Il faut être extrêmement prudent et critique. Malheureusement, seule l’expérience clinique, aux dépends de nos patients, nous permettra de vérifier le bien-fondé de la similarité des produits.

Nous préférons les membranes résorbables car l’expérience avec les membranes non résorbables nous a démontré la présence non négligeable d’expositions membranaires accompagnée de pertes osseuses. L’exposition des membranes résorbables est beaucoup plus rare et surtout elle ne s’accompagne pas de suites dramatiques pour la greffe osseuse. En revanche, autant dans le sens vertical qu’horizontal, leurs performances ne sont pas à la hauteur des membranes non résorbables. Les gains osseux moyens à espérer dans le sens vertical et horizontal sont de 2-3 mm respectivement, alors que le gain dans le sens vertical des membranes résorbables tend vers zéro contre 2-3 mm dans le sens horizontal.

Lorsque des gains plus conséquents sont désirés, il faut utiliser des membranes non résorbables renforcées, habituellement en titane. Elles permettent d’espérer un gain de 3-4 dans le sens horizontal et 2-3 mm dans le sens vertical. Malheureusement, la fermeture primaire est plus difficile à obtenir et les expositions sont plus fréquentes. De plus, leur usage est fortement opérateur-dépendant et le gain osseux initial s’efface avec le temps.

Le biomatériau que nous utilisons est un substitut osseux en poudre faiblement résorbable et d’origine bovine. Sa faible résorbabilité est pour nous un argument déterminant.

biomatériau-substitut-osseux-en-poudre

Selon les indications, quel temps de cicatrisation préconisez- vous pour les implants ?

Nous pensons qu’il faut d’emblée différencier le maxillaire et la mandibule ainsi que la quantité et la qualité osseuse disponible. Lors d’une situation d’extraction-implantation immédiate, l’emploi d’un biomatériau osseux ne s’impose que si le diamètre de la dent est bien supérieur au diamètre de l’implant et que le hiatus doit être comblé. La colonisation osseuse prend du temps et il faut mettre en place une période de cicatrisation plus longue.

Au maxillaire où un os de type 3 ou 4 est fréquent, nous attendons volontiers 6 mois. A la mandibule, au lieu de 2-3 mois nous attendons 3-4 mois. La présence ou non de tissu kératinisé permet d’avoir une meilleure cicatrisation.

Quelles sont les indications d’une régénération osseuse guidée par rapport à une greffe autologue d’apposition ?

Quand un gain osseux supérieur à 2-3 mm est requis, nous utilisons de préférence des blocs osseux, autogène Fig. 1a et b ou allogène issus de bio-banques osseuses françaises. Nous pensons qu’un paramètre important est de savoir si la reconstruction osseuse s’effectue ou non dans l’enveloppe osseuse initiale. Dans ce cas, une augmentation latérale avec un substitut osseux granulé permet au succès d’être au rendez-vous Fig. 2a à d. Cependant, nous pratiquons systématiquement un surcontour afin d’anticiper la résorption osseuse qui ne manquera pas d’avoir lieu (Capelli et coll. 2013).

Implantation immédiate dans sites infectés

Cela ne nous pose pas de problèmes en soi. Dans tous les cas, un nettoyage soigneux de l’alvéole est indispensable et il permet d’aboutir à l’ostéointégration des implants. Notre souci premier dans ces situations est surtout d’assurer le résultat esthétique ultérieur. Pour le garantir, la table vestibulaire joue un rôle déterminant ; il faut donc s’assurer de sa présence, déterminer son intégrité ou mesurer l’ampleur de son atteinte. Dans ces cas, nous reconstituons la table à l’aide d’une greffe osseuse à l’aide d’un matériau de substitution osseux d’origine bovine, habituellement le BioOss Fig. 3a à g. Lorsque la table manque, nous appliquons un protocole de mise en place différée de l’implant après avoir reconstruit l’alvéole Fig. 4a à e. Nous prenons soin aussi du capital de tissu kératinisé et greffant un prélèvement tubérositaire. Nous avons l’habitude depuis un certain temps de faire un surcontour afin de mieux préserver le résultat esthétique sur le long terme, c’est-à-dire que nous effectuons des greffes de tissus durs mais aussi de tissus mous.

Bibliographie :

Capelli M, Testori T, Galli F, Zuffetti F, Motroni A, Weinstein R, Del Fabbro M. Implantbuccal plate distance as diagnostic parameter: a prospective cohort study on implant placement in fresh extraction sockets. J Periodontol. 2013; 84:1768-1774.9.

 

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A propos de l'auteur

Dr. Mithridade DAVARPANAH

Groupe de recherche de l’EID
Chef de Service de l’ORC (Oral Rehabilitation Center) de l’Hôpital Américain de Paris

Dr. Serge SZMUKLER-MONCLER

Groupe de recherche de l’EID
Prof. ac. Université de Cagliari, Consultant Ettingen-Basel (CH)

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