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De l’Opéra de Paris à Düsseldorf…

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Chaque année, vous êtes quelques-uns à partir pour tenter l’aventure hors de nos frontières. Voici l’expérience du Dr Gob, chirurgien-dentiste parisien qui s’est installée en Allemagne. Récit d’un parcours atypique.

Bonjour Dr Gob. Merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Pourriez-vous expliquer à nos lecteurs les différences culturelles qui résident entre ces deux pays et préciser ce qui vous a particulièrement marqué en cabinet dentaire ?

Je suis avant tout une Européenne : passer de la place de l’Opéra de Paris à Düsseldorf n’a pas été chose facile mais j’avais envie d’une nouvelle aventure.

L’organisation et la discipline allemandes ne sont pas une légende. Ici, tout est planifié et réglé comme du papier à musique. On travaille sur deux fauteuils minimum et le personnel soignant est beaucoup plus qualifié qu’en France. La formation des assistant(e)s leur permet, au-delà des tâches administratives, d’effectuer des détartrages, de prendre des empreintes et de procéder aux radiographies. Nous pouvons donc déléguer ce type d’actes en toute confiance.

Quant aux patients, ils sont bien plus disciplinés et respectent leurs dates et heures de rendez-vous.

En Allemagne, les patients peuvent entrer en contact direct avec les laboratoires de prothèse, solliciter un devis et prendre connaissance de leurs prix catalogue. Si le choix final du laboratoire revient au dentiste, les patients peuvent néanmoins formuler leur préférence. Quelles implications pratiques découlent de cette spécificité, notamment dans votre manière de proposer à vos patients les différents traitements prothétiques ?

Cette particularité nous donne davantage de transparence. Mes patients ont la possibilité de prendre en compte leur pouvoir d’achat pour effectuer leur choix.

Je leur propose toujours deux devis : l’un provenant d’un laboratoire de proximité allemand et l’autre de Protilab. Je leur présente les avantages de chacun des laboratoires, de sorte qu’ils puissent prendre une décision éclairée.

Il faut savoir que les laboratoires de proximité allemands sont beaucoup plus chers alors que la qualité de leurs prothèses n’est pas meilleure que celle des prothèses réalisées par Protilab, qui a, en outre, l’avantage de proposer un panel très large de produits s’appuyant sur les dernières innovations technologiques.

Quelles sont les spécificités de votre cabinet en Allemagne ? Réalisez-vous beaucoup de prothèses sur implant et de travaux en CFAO ?

Tout à fait. L’hygiène bucco-dentaire a toujours été une priorité dans les pays de tradition germanique et les patients allemands consacrent à leur santé dentaire un budget plus important que les Français. Ici, je réalise davantage d’actes implantaires et de couronnes sur zirconium.

En Allemagne, nous sommes souvent confrontés à des cas complexes, comme par exemple des cas combinés avec couronnes télescopiques.

En revanche, la réalisation d’inlay-cores est quasi-inexistante en Allemagne, ni dans aucun autre pays semble t-il… Je pense qu’il n’y a guère que le singulier système de remboursement des actes qui puisse expliquer cette particularité bien française.

Vous avez été l’un des premiers clients de Protilab en France. Comment avez-vous connu ce laboratoire et qu’a-t-il apporté à votre cabinet lorsque vous étiez en France ? Nous précisons ici que Protilab GmbH demeure votre partenaire actuel en Allemagne.

J’ai connu Protilab au mois d’août 2006 grâce à une publicité parue dans l’Information Dentaire. Mon prothésiste de l’époque étant indisponible au mois d’août, j’ai donc fait un test chez Protilab et depuis lors, je suis restée fidèle à ce laboratoire dont j’apprécie la très haute qualité des prothèses, de service ainsi que les prix défiant toute concurrence. Protilab m’a suivie, en s’installant à son tour en Allemagne, fin 2010.

les-spécificités-de-votre-cabinet

Quels conseils donneriez-vous aux chirurgiens-dentistes français (qu’ils soient jeunes ou plus anciens dans la profession) qui envisageraient de s’établir en Allemagne ?

Je suis une pionnière car je ne connais pas encore de confrère français installé en Allemagne. Même si la conjoncture économique y est plus favorable qu’en France, les formalités administratives y sont très tortueuses et les frais de fonctionnement du cabinet beaucoup plus importants.

Il faut aussi être très compétitif sur le rapport qualité/prix car les chirurgiens-dentistes sont bien plus nombreux en Allemagne qu’en France : près de 70 000 pour 80 millions d’habitants contre seulement 35 000 pour 66 millions d’habitants en France.

Quant à la patientèle, elle est certes plus rigoureuse dans le suivi des traitements mais aussi plus exigeante et ainsi plus difficile à satisfaire. L’exigence de mes patients a eu un effet moteur sur mon exercice car elle m’a conduite à me former davantage sur de nouvelles techniques comme la prothèse du bas sur quatre implants (all in four) : une innovation de fixation de la prothèse qui se rapproche de l’esthétique des dents naturelles. Ces techniques me permettent de progresser, jour après jour, pour satisfaire mes patients et ma curiosité de chirurgien-dentiste franco-allemande !

Pour ce qui est de l’ambiance de travail, je dois admettre qu’il m’arrive de penser avec nostalgie à l’atmosphère conviviale qui régnait dans mon cabinet parisien à deux pas du mythique Opéra Garnier… L’Allemagne n’est pas un pays latin…

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