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Rencontre avec le Dr Edmond Binhas

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Vous êtes responsable, au sein du Comité scientifique du prochain congrès de l’ADF, des séances de gestion, organisation, animation d’équipe. C’est la première fois qu’une discipline est structurée en tant que telle dans le congrès. Pourquoi avoir conçu un tel programme ?

Dr Edmond BINHAS : Notre profession change. Elle change rapidement, profondément et brutalement. Les praticiens sont désormais confrontés à une crise telle qu’ils n’en ont jamais connue dans le passé. Nous vivons, en fait, une époque de ruptures : rupture technique, technologique et de société. Je ne reviens pas sur l’évolution technique que tout le monde connaît. Il est possible de dire que la façon d’exercer aujourd’hui, est sans comparaison avec celle que nous avions ne serait-ce qu’il y une dizaine d’années. d’Autre part, l’impact de l’informatique et des nouvelles technologies a radicalement changé nos modes de fonctionnement sur les plans administratif, clinique et de communication. Enfin, le changement de société se traduit par des comportements consuméristes de la part des patients, des exigences croissantes en termes de sécurité sanitaire et une judiciarisation marquée de nos pratiques.

Ajoutons à cela l’évolution du système de santé et un changement d’état d’esprit de certains salariés, et il est facile de comprendre pourquoi, pour le praticien englué dans sa pratique quotidienne, les choses commencent à devenir sérieusement compliquées. Face à cette évolution il devient de plus en plus évident à de nombreux chirurgiens-dentistes que l’époque n’est plus adaptée aux comportements passéistes et psychorigides. C’est la raison pour laquelle la flexibilité est, aujourd’hui, une qualité majeure pour le chirurgien-dentiste soucieux d’améliorer la qualité de ses traitements, d’optimiser son temps de travail et de réduire son niveau de stress. Une plus grande flexibilité est étroitement liée à un haut niveau de compétence, et celui-ci ne peut être atteint qu’a la condition d’un apprentissage continu tant sur le plan clinique que dans les aspects de gestion et d’organisation. l’ADF est le lieu idéal pour répondre à ces nécessités.

Vous êtes chirurgien-dentiste et, à ce titre, tenu par notre code de déontologie… donc loin du code du commerce. Comment structurer les conférences sans tomber dans les travers d’un consumérisme débridé?

Personnellement, je préfère le mot d’éthique. L’éthique, à la différence de la déontologie, est un choix individuel. Elle consiste en un questionnement permanent vis-à-vis de nos actes, comparés aux valeurs traditionnelles de notre profession. Or, désormais, le statu quo aboutit inéluctablement à une baisse de la qualité des traitements puisque les standards cliniques évoluent sans cesse. Toutes les informations données dans les conférences ont pour objectif d’optimiser les conditions de la pratique dentaire afin d’accroître de façon continue la qualité des traitements réalisés. La conséquence naturelle en est un plus grand bien être du praticien et de son équipe. Ce dernier ne doit être que la conséquence d’une bonne organisation et ne doit pas venir avant l’intérêt du patient. Contrairement à un préjugé rependu, c’est bien la qualité des traitements et la qualité de la relation avec son patient qui doivent nous guider, et non pas l’accroissement de nos revenus financiers.

Ceux-ci ne sont qu’une conséquence d’une bonne organisation et pas une fin en-soi. Par ailleurs, la gestion, la communication ou l’organisation sont des outils à la disposition des praticiens. En soi, ils sont neutres. C’est l’usage qui en est fait qui n’est pas neutre. De même qu’avec un marteau vous pouvez soit sculpter un objet soit fracasser le crâne de quelqu’un, avec un outil de gestion vous pouvez soit améliorer la qualité de vos traitements, soit décider de vous enrichir… Alors, pourquoi priver les praticiens de travailler dans de meilleures conditions… La formation des praticiens consciencieux aux sciences de l’organisation, de la gestion ou d’animation d’équipe, permettra de créer de véritables cabinets modernes et en même temps, respectueux de l’éthique libérale. Face aux concurrences déloyales de certains centres mutualistes, autres réseaux de soins, etc., je dirais même qu’il s’agit d’une condition de leur survie.

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