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Marie-Élodie Bélot, spécialisée en hypnose dentaire

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Marie-Élodie Bélot, 35 ans, assistante dentaire au cabinet des docteurs François Habas et Samuel Toulotte, à Arras. Formée depuis un an aux techniques d’hypnose médicale, elle les utilise au quotidien.

Pourquoi avoir souhaité vous former à l’hypnose ?

J’ai décidé de me former à l’hypnose car je ressentais le besoin d’acquérir un bagage professionnel supplémentaire. De nouvelles connaissances qui apporteraient un plus au cabinet où je travaille tout en rendant la procédure de soin plus agréable au patient. Je me suis renseignée et j’ai appris qu’une assistante pouvait parfaitement apprendre l’hypnose auprès d’organismes sérieux. L’étape suivante a été d’en parler avec l’un des praticiens pour qui je travaille. Bien qu’il ait un esprit très scientifique et cartésien, l’idée lui a beaucoup plu et nous avons suivi cet apprentissage en binôme.

Quels sont les avantages pour l’assistante et le cabinet dentaire ?

Ils sont nombreux. Tout d’abord, la maîtrise de l’hypnose au fauteuil permet à l’assistante d’ajouter une nouvelle corde à son arc. En plus de participer à sécuriser son emploi, cette compétence améliorera grandement sa relation avec les patients.

Avoir du personnel formé à l’hypnose permet aussi au cabinet dentaire de proposer un service innovant et dont les patients sont prêts à payer le coût supplémentaire. Aussi, l’opération des patients sous hypnose permet des économies de consommables. Si nous continuons d’utiliser de l’anesthésiant, c’est en doses bien inférieures. La plupart du temps, au lieu d’utiliser 3 capsules d’anesthésiant, nous en avons seulement besoin d’une demie. De même, sur les patients hypnotisés, nous n’utilisons pratiquement plus de compresses hémostatiques.

Comment s’est déroulée la formation que vous avez suivie ?

Nous nous sommes inscrits auprès de l’organisme Hypnoteeth, créé par l’Association Francophone d’Hypnose Médicale et Dentaire. Cette formation peut tout à fait être suivie par une assistante dentaire seule. Les enseignements sont étalés sur 5 mois. De janvier à juin 2015, à raison de 3 jours de cours tous les mois et demi. Ceux-ci avaient lieu du jeudi au samedi ce qui a eu pour avantage de ne pas trop impacter notre temps de travail au cabinet. En plus de l’hypnose, les intervenants nous ont aussi appris à nous mettre à la place des patients. De manière à communiquer plus efficacement avec eux.

Que penser des formations proposant d’apprendre l’hypnose à distance ?

Cela m’est difficile de répondre. Peut-être obtiennent-ils des résultats. Mais je pense qu’assister à des séances d’hypnose et pratiquer sous le regard de spécialistes m’a grandement aidé à progresser. Il ne faut pas oublier que l’hypnose agit sur le cerveau. Un mauvais choix de mot peut vite transformer une transe hypnotique agréable en expérience traumatisante. L’hypnose médicale doit toujours être utilisée dans le but d’aider le patient. Aussi, nous avons été sensibilisés à ces enjeux tout au long du cursus suivi.

Tout le monde peut-il pratiquer ou être mis sous hypnose ?

C’est le cas. À condition que l’hypnotiseur et l’hypnotisé y croient avec conviction. Le processus d’induction faisant en grande partie appel à l’imagination, les personnes à l’esprit trop rationnel peuvent avoir des difficultés à pratiquer l’hypnose. C’est pour cela que même s’il arrive à placer ses patients en état de détente hypnotique, mon praticien préfère que ce soit moi qui m’en occupe.

Comment se passe une séance d’hypnose anesthésique en dentaire ?

J’essaie toujours de voir les patients en amont, lorsqu’ils viennent pour la séance qui précède l’opération. C’est l’occasion de parler avec eux et d’apprendre à les connaître. Je leur demande de me parler de choses et d’endroits qui leur évoquent des souvenirs agréables, je les fais parler de leur vie de famille et je note tous ces précieux détails.

La mise sous hypnose à proprement parler, prend généralement une dizaine de minutes. Moins pour les habitués. Certains s’assoient à peine sur le fauteuil qu’ils ont déjà les yeux fermés et sont prêts à démarrer la séance. Nous commençons par des exercices respiratoires. Puis je raconte au patient une histoire faisant appel à des éléments qui lui sont chers.

Toutefois, j’évite de faire appel à des odeurs. Celles-ci ont pour conséquence de faire saliver le patient abondamment. Je me souviens d’une patiente que j’avais transportée au beau milieu d’une fête foraine. Pendant l’opération, je lui avais parlé de l’odeur de barbe à papa flottant dans l’air. Sa bouche s’était aussitôt emplie d’une quantité importante de salive. À son réveil, elle m’avait confié avoir ressenti une envie de manger, brusque et irrépressible…

Peu à peu, je vois les muscles du patient se détendre. Ses battements cardiaques ralentissent. Ma voix se fait plus profonde et il entre dans un état de totale relaxation. À partir de là, le chirurgien-dentiste peut soit prendre le relai soit me laisser poursuivre. La seconde option lui permet de ne pas se préoccuper du maintien de l’état de transe. Il peut ainsi opérer en étant lui aussi parfaitement relaxé, alerte et concentré.

Comment se passe la procédure de réveil après hypnose ?

Elle est elle aussi très rapide et ne prend que quelques minutes. Après qu’il se soit étiré les muscles méthodiquement, je fais peu à peu remonter le patient vers un état de conscience. Je lui demande si tout s’est bien passé. En cas de légère migraine ou douleur musculaire, il se rallonge pour cinq minutes et se réveille, ravi !

Lire aussi le portrait de Marie-Elodie BELOT

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3 commentaires

  1. Bonjour
    J’ai découvert cette page à force de chercher sur le web, car il y a longtemps que je pense à me faire soigner les dents mais je n’utilisais pas les bons mots pour ma recherche internet.
    Je suis victime d’une profonde phobie du dentiste accentuée par un traumatisme psychologique suite harcèlement au travail.
    Voici en quelques lignes mon expérience :
    Pour moi l’hypnose c’était ce que j’en voyais à la TV. Maintenant je dirai quelle erreur !
    Première séance avec Marie-Elodie (en situation de soins, mais sans dentiste) : prise de contact, balade dans mon subconscient, dans un autre univers guidé par Marie-Elodie. Quelle découverte. On est loin de la TV…
    En fin de séance, Marie-Elodie me dit prêt pour les soins, mais je préfère refaire une autre séance. Elle a eu lieu 2 semaines plus tard.
    Un rendez-vous a été fixé pour la semaine suivante pour effectuer des petits soins pour débuter.
    Les quelques jours plus trad, stressé, je m’installe dans le fauteuil. Marie-Elodie m’emmène loin de tout ça dans mon subconscient. J’ai le ressenti de ce qu’il se passe dans le cabinet, mais je suis ailleurs. Tout à coup je réagis, “Vous allez faire une extraction !!!!!”. J’avais été prévenu que je restais maître “du jeu”. Marie-Elodie me rassure, me repilote doucement.
    Puis…. , Je compte jusqu’à 5 1..2…3…4…5 . j’ai quitté mon subconscient, ma dent a été extraite. Aucune douleur. J’ai tout vécu, sans réelle panique, sans douleur.
    Peut être que les mots utilisés pour ce récit ne sont pas très exacts scientifiquement parlant, mais c’est mon ressenti.
    MERCI à elle et au dentiste, je ne pense pas que j’aurais pu assumer cet acte sans cette aide

  2. Bonjour, je suis tombée par hasard sur votre article qui m’a conforté dans l’idée de présenter ce projet au cabinet dentaire ou je travaille actuellement en tant qu’assistante dentaire. Accepteriez vous de me conseiller sur votre parcours. Je vous laisse me contacter par mail. Par avance merci. Cordialement

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