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Gestion esthétique en classe III

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La gestion esthétique des dysmorphoses squelettiques de Classe III à symptomatologie verticale ou tridimensionnelle est souvent complexe, en raison du décalage antéro-postérieur des bases osseuses. Le bout à bout incisif est préconisé pour pallier à des souhaits esthétiques sans devoir pénaliser la fonction.

Cas clinique

L’illustration clinique présentée est un jeune patient mélano-dermique en Classe III présentant un édentement total du maxillaire avec la présence de 4 implants. A la mandibule, on observe un édentement postérieur libre côté gauche et encastré côté droit avec « délabrement partiel » coronaire sur 32 et 33 (Fig. 1 & 2).

maxillaire-avec-implant

Le plan de traitement aboutit vers une PACSI maxillaire (prothèse amovible complète supra implantaire) et une PAPIM mandibulaire (prothèse amovible partielle à infrastructure métallique) avec conservation dans l’état des 32 et 33. Après les prises d’empreintes primaires et secondaires, le transfert sur articulateur est réalisé. Le choix des dents est guidé par le bloc incisivo canin résiduel mandibulaire, de par sa morphologie et sa couleur. Ajouté au caractère très jovial de notre patient, la forme S 73 SR Phonares NHC d’Ivoclar Vivadent est retenue pour le secteur antérieur. A noter que les critères de choix de cette nouvelle gamme de dents prothétiques se calque sur l’âge, la morphologie mais aussi sur la personnalité et le caractère du patient. Pour les secteurs pluricuspidés, le concept occluso fonctionnel Typ NHC est arrêté. En accord avec le patient, la teinte A 3 est sélectionnée. Une proposition thérapeutique maxillo mandibulaire est réalisée au laboratoire, puis validée cliniquement.

Afin de mettre en valeur la qualité esthétique des SR Phonares, voir améliorer l’intégration des dispositifs médicaux sur mesure, la mise en moufle est suivie d’un bourrage polychromique (Fig. 3).

Cette technique repose sur la dépose successive de couche de résine colorée dans la contrepartie du moufle. Le dégradé est obtenu en partant d’une résine rose non veinée au niveau papillaire pour aboutir à une résine plus soutenue au niveau de la muqueuse alvéolaire, pour les fausses gencives de type européen. Pour notre patient, la méthode a été bien évidemment adaptée. La pigmentation est accentuée par l’adjonction d’intensif orange, violet et noir. L’utilisation d’une résine de base opaque est impérative. Un relevé de teinte gingivale, réalisé à partir d’un teintier personnalisé, doublé de clichés cliniques, fournit de précieuses informations au prothésiste.

cas-clinique-gestion-esthetique

Fig. 3 : Bourrage polychromique Fig. 4 et 5 : occlusion Typ NHC droite et gauche

L’équilibration immédiate permet un suivi de l’occlusion post polymérisation. Le replacement des prothèses sur articulateur autorise un contrôle, voire une amélioration de notre occlusion bilatéralement équilibrée (Fig. 4 & 5).

insertion-des-prothesesLes séances de finition et polissage terminent le travail au laboratoire (Fig. 6, 7 & 8).

Le montage antérieur maxillaire rappelle le diastème mandibulaire et « compense » coté gauche les pertes de tissus dentaires des 32 & 33. Les orientations et positions atypiques des centrales et latérales participent également au résultat esthétique. La configuration de l’infrastructure métallique respecte le diastème mandibulaire (Fig. 9 & 10).

L’insertion des prothèses avec une mise en charge implantaire différée au maxillaire est réalisée. La vue clinique permet de noter la concordance entre les dents résiduelles et les SR Phonares NHC (Fig. 11, 12 & 13).

Conclusion

La communication entre le laboratoire et la clinique permet d’optimiser le résultat prothétique. En terme d’esthétique, les données cliniques liées au choix judicieux des dents, du soutien des lèvres et de l’enregistrement du point inter incisif sont essentiels. Le relevé de couleur gingival associé à des clichés cliniques offrent un réel soutien de travail pour le prothésiste dentaire. La gestion de la mise en charge implantaire, qui mériterait à elle seule un article, a volontairement été occulté, le sujet étant ciblé sur le thème de l’esthétique.

sourire-post-operatoire

Fig. 14 et 15 : Vues intrados de la prothèse maxilliaire, avant et après la mise en charge implantaire Fig. 16, 17 et 18 : les sourires su patient valident la réussite du traitement

Les auteurs remercient : le Docteur Jérémie Perrin (Assistant hospitalo universitaire) pour la partie clinique et le laboratoire Philippe Gutelle pour le châssis mandibulaire.

Bibliographie

1. Hûe O,Muller JL, Frot A. La fausse gencive en prothèse amovible. Considérations esthétiques. Cahiers de Prothèses 2009 ; 145
2. Pompignoli M,Doukhan J.Y., Raux D, Prothèse complète clinique et laboratoire. Editions CdP, 4ème édition
3. Postaire M, Raux D. Prothèse adjointe complète et promandibulie. Cahiers de Prothèses 1991 ; 74 : 13-21
4. Rignon Bret C, Benharoche D, Audoux C . Caractérisation des bases protétiques en prothèse amovible complète. Synergie prothétique. 2000, 2 : 59 – 70
5. Brochure SR Phonares Ivoclar Vivadent

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A propos de l'auteur

Yves GASTARD

Prothésiste dentaire
Pôle d’odontologie et de chirurgie buccale du CHU de Rennes

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