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Comparaison d’une anesthésie intra-osseuse avec une anesthésie tronculaire : étude préliminaire

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L’injection intra-osseuse, avec une injection directe dans l’os spongieux, peut être une alternative à l’anesthésie tronculaire traditionnelle. L’étude actuelle compare l’anesthésie intra-osseuse avec l’anesthésie tronculaire et analyse le temps de latence, la durée de l’anesthésie et la préférence du patient.

Méthodes

Une étude prospective en simple aveugle a été réalisée. Chaque patient a eu deux techniques d’anesthésie : tronculaire et intra-osseuse. L’anesthésie a toujours été exécutée par la même personne (le premier auteur).

Le design choisi de l’étude fut la méthode de la demi-arcade dans laquelle chaque patient a subi le traitement d’une dent avec une technique et le traitement de la dent homologue controlatérale avec la seconde technique.

Un intervalle de 7 jours fut permis entre l’une et l’autre procédure. Le patient ne savait pas laquelle des deux techniques était utilisée en premier. L’ordre des interventions fut aussi changé.

Les traitements dentaires consistaient en des reconstructions avec des composites, des traitements canalaires sur dents vivantes et des extractions simples. Nous avons sélectionné des patients avec des pathologies dentaires symétriques, demandant les mêmes traitements.

Les critères d’inclusion suivants furent établis :

  • patients entre 18-65 ans
  • absence d’antécédents (diabète mellitus, pathologie cardiaque, hypertension artérielle
  • pas d’usage d’analgésique
  • pas d’antécédents d’infections orales ou des tissus mous
  • conservation de la vitalité pulpaire déterminée par des méthodes thermiques et électriques

Les patients avec altérations parodontales (poches parodontales ou dents mobiles) ou des altérations Radiologiques (pertes osseuses ou radio transparence péri-apicale) furent exclus de l’étude.

Un protocole préétabli fut appliqué à tous les patients, suivi par un encodage pour l’analyse statistique. On a demandé aux patients d’évaluer leur inconfort pendant l’anesthésie, en utilisant une échelle verbale de la douleur comprenant quatre niveaux (absence de douleur à douleur intense). Dans le cas de l’anesthésie tronculaire, le temps de latence était évalué en mesurant le temps de la fin de réalisation de l’anesthésie, jusqu’à ce que le patient ressente un engourdissement des tissus mous.

C’est à partir de ce moment-là que la procédure de traitement commençait. Si le patient ressentait de l’inconfort, nous attendions que l’effet d’engourdissement augmente – avec un temps additionnel dûment enregistré. Dans le cas d’une anesthésie intra-osseuse, l’intervention a immédiatement commencé après l’injection. Les effets de l’injection étaient mesurés juste après la finalisation de l’anesthésie.

La durée d’engourdissement fut mesurée en demandant aux patients d’exprimer la durée de cette sensation, en minutes. Enfin, on a demandé aux patients de préciser leur préférence pour l’une ou l’autre technique.

Pour l’inclusion dans cette étude, tous les patients donnèrent leur consentement éclairé écrit, elle fut réalisée en accord avec les principes de la Déclaration d’Helsinki et l’autorisation du Comité local de l’Éthique.

anesthésie-muqueuse

Fig. 1 : anesthésie muqueuse avant perforation de la corticale osseuse Fig. 2 : perforation de la corticale osseuse, atteignant l’os spongieux Fig. 3 : on observe un dommage minimum de la muqueuse après perforation de la corticale osseuse

Matériels

L’anesthésie tronculaire fut réalisée en utilisant la seringue Aspiject (Laboratoires Inibsa, Barcelone, Espagne) avec un système auto-aspirant et une aiguille de 25 mm. L’anesthésie intra-osseuse fut effectuée avec le système Quicksleeper (Société Dental Hi Tec, France), suivant les instructions du fabricant (Fig. 1 à 3).

La solution anesthésique utilisée avec les deux techniques fut l’articaïne à 4 % adrénalisée à 1:100 000 (laboratoires Inibsa, Barcelone, Espagne).

Les logiciels de statistiques SPPS version 12 pour Microsoft Windows, furent utilisés pour les analyses de statistiques – la signification (p) ≤ 0,05 étant retenue pour les différents tests. Le test Wilcoxon fut utilisé pour évaluer l’inconfort du patient avec les techniques de l’anesthésie, alors que le test-t des étudiants fut utilisé pour analyser le temps de latence et la durée de l’effet anesthésiant des tissus mous. Le test McNemar quant à lui fut appliqué pour évaluer l’intensité de l’effet et un test binomial fut utilisé pour rechercher les préférences du patient.

Résultats

Les séries d’enquêtes comprenaient 12 femmes et 18 hommes d’une moyenne d’âge de 36,8 ans (de 18 à 65) les 30 sujets on subi un total de 60 procédures d’anesthésie. L’anesthésie intra-osseuse et l’anesthésie orale traditionnelle ont respectivement causé des inconforts durant l’administration chez 46,3 % et 32,1 % des patients (Tableau 1). Bien que l’inconfort relaté ait été plus grand avec l’anesthésie intra-osseuse, la différence ne fut statistiquement pas significative.

Les mêmes traitements dentaires furent donnés dans les deux groupes. La profondeur de l’effet anesthésiant était suffisante dans les deux techniques pour permettre aux patients de tolérer les traitements dentaires, incluant le traitement endodontique de dents vivantes et des extractions simples.

Le temps de latence fut de 7,1 ± 2,23 minutes (rang 3-14) avec la technique traditionnelle et de 0,48 ± 0,32 minutes (rang 0-4) avec l’anesthésie intra-osseuse, la différence étant statistiquement significative (p<0,05).

La plupart des patients (69,7 %) préférait l’anesthésie intra-osseuse, tandis que 23,3 % préféraient la technique traditionnelle – la différence entre les deux étant statistiquement significative (p<0,05).

anesthésie-intra-osseuse

Discussion

Quarnstrom [10] dans une étude comparative du temps de latence, émit le fait qu’une anesthésie du nerf dentaire inférieur nécessite 7 minutes, alors que l’intra-osseuse est efficace en seulement 36 secondes. Dans l’étude publiée par Leonard [11], le temps de latence avec la technique traditionnelle fut de 8-17 minutes, contre 10-120 secondes avec l’anesthésie intra-osseuse. Nos résultats furent similaires pour les valeurs du temps de latence de 7,1 ± 2,23 minutes pour la technique traditionnelle et de 0,48 ± 0,32 pour l’anesthésie intra-osseuse.

Dans une étude [1] qui de la même façon utilisait le système Quicksleeper, 58,9 % des 50 patients ont déclaré avoir préféré l’anesthésie intra-osseuse à l’anesthésie traditionnelle. Dans nos études la proportion des patients préférant l’anesthésie intra-osseuse était légèrement plus élevée (69,7 %).

L’anesthésie intra-osseuse est efficace, avec un temps de latence plus court que la technique tronculaire, la durée de l’anesthésie est suffisante pour réussir les traitements dentaires requis et avec un effet d’engourdissement moindre pour les tissus mous. La plupart des patients ont préféré l’anesthésie intra-osseuse.

Bibliographie

1. Sixou JL, Marie-Cousin A, Huet A, Hingant B, Robert JC. Pain assessment by children and adolescents during intra osseous anaes- thesia using a computerized system (QuickSleeper). Int J Paediatr Dent. 2009; 19: 360-6.
2. Remmers T, Glickman G, Spears R, He J. The efficacy of Intra-Flow intra osseous injection as a primary anesthesia technique. J En- dod. 2008; 34: 280-3.
3. Gallatin J, Reader A, Nusstein J, Beck M, Weaver J. A comparison of two intra osseous anesthetic techniques in mandibular posterior teeth. J Am Dent Assoc. 2003; 134: 1476-84.
4. Nusstein J, Wood M, Reader A, Beck M, Weaver J. Comparison of the degree of pulpal anesthesia achieved with the intra osseous injection and infiltration injection using 2 % lidocaine with 1:100,000 epinephrine. Gen Dent. 2005; 53: 50-3.
5. Prohić S, Sulejmanagic H, Secic S. The efficacy of supplemental intra osseous anesthesia after insufficient mandibular block. Bosn J Basic Med Sci. 2005; 5: 57-60.
6. Nusstein J, Kennedy S, Reader A, Beck M, Weaver J. Anesthetic efficacy of the supplemental X-tip intra osseous injection in patients with irreversible pulpitis. J Endod. 2003; 29: 724-8.
7. Sixou JL, Barbosa-Rogier ME. Efficacy of intra osseous injections of anesthetic in children and adolescents. Oral Surg Oral Med Oral Pathol Oral Radiol Endod. 2008; 106: 173-8.
8. Coggins R, Reader A, Nist R, Beck M, Meyers WJ. Anesthetic efficacy of the intra osseous injection in maxillary and mandibular teeth. Oral Surg Oral Med Oral Pathol Oral Radiol Endod. 1996; 81: 634- 41.
9. Dunbar D, Reader A, Nist R, Beck M, Meyers WJ. Anesthetic efficacy of the intra osseous injection after an inferior alveolar nerve block. J Endod. 1996; 22: 481-6.
10. Quarnstrom F. Comparison of time to anesthesia for block, infiltration, and intra osseous local anesthetic injections: a clinical study. Dent Today. 2001; 20: 114-9.
11. Leonard MS. The efficacy of an intra osseous injection system of delivering local anesthetic. J Am Dent Assoc. 1995; 126: 81-6.
12. Sierra-Rebolledo A, Delgado-Molina E, Berini-Aytés L, Gay-Es- coda C. Comparative study of the anesthetic efficacy of 4 % articaine versus 2 % lidocaine in inferior alveolar nerve block during surgical extraction of impacted lower third molars. Med Oral Patol Oral Cir Bucal. 2007; 12: E139-44.

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A propos de l'auteur

Dr Beneito Brotons Rut

DDS, Master en Endodontie.
Praticien privé à Valencia

Dr David Peñarrocha-Oltra

DDS, Resident du Master en Chirurgie Orale et Implantologie.
Université de Médecine et Ecole Dentaire de Valencia

Dr Javier Ata-Ali

DDS, Centre de Santé Public Dentaire.
Service de Santé à Valencia.
Master en Chirurgie Orale et Medicine.
Master en Chirurgie Orale et Implantologie.
Université de Médecine et Ecole Dentaire de Valencia.

Dr Maria Peñarrocha

Professeur Associé en Chirurgie Orale
Université de Médecine et Ecole Dentaire de Valencia, Espagne.

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