En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour vous proposer des contenus et services adaptés à vos centres d'intérêts.

LEFILDENTAIRE est un site réservé aux professionnels de la santé dentaire.
Si vous n'êtes​ pas un professionnel de santé, vous pouvez obtenir des réponses à vos questions par des experts sur Dentagora.fr en activant le bouton Grand Public.

Je suis un professionnel Grand Public

Les Autoclaves

0

Il y a 20 à 25 ans, un chirurgien dentiste pouvait encore travailler avec un fauteuil, un compresseur, une pompe à salive et un Poupinel®. Le praticien d’aujourd’hui s’est techniquement alourdi, il lui faut au minimum : une aspiration chirurgicale, de l’informatique et un autoclave, en plus de ce qu’avait son confrère aujourd’hui retraité.

Le problème majeur de cet attirail supplémentaire est qu’en cas d’incidents (et il y en a !), il ne peut quasiment plus travailler. Un comble avec les “progrès” de la technique. Et cela n’est pas près de s’arranger, vu que la qualité est de plus en plus sacrifiée au profit “du profit’’ causé par la recherche du meilleur prix. Pour en revenir à l’autoclave, j’ai dressé ce petit panorama grisonnant pour vous sensibiliser au fait qu’il vaut mieux entretenir son matériel sérieusement, plutôt que de “laisser aller” en attendant la panne qui vous enverra au golf pour quelques jours. Tout d’abord, il faut garder à l’esprit que l’autoclave est un appareil qui peut devenir très dangereux si nous ne sommes pas vigilants à son égard !

Les-autoclaves-dentaires

Il génère de la vapeur d’eau à 134°C, et monte en pression à près de 3 bars (ce que vous avez en plongée sous marine à – 30 m). En cas de fuite de vapeur ou de rupture du mécanisme de contention de la porte, il peut vous envoyer aux grands brûlés de Cochin, avec quelques traumas collatéraux (quelques rares cas existent).

Les autoclaves dentaires classiques ne sont soumis à aucun contrôle d’épreuve chez l’utilisateur (tests de pression), par la réglementation, mais je ne saurai trop vous conseiller de le faire vérifier annuellement par le constructeur ou son distributeur afin de prévenir tous risques d’accident (éjection de porte et brûlures).

Vigilance et entretien de base

Son installation

Un autoclave pèse très lourd, près du demi quintal (épaisseur de métal de la cuve et de la porte + pompe, électrovannes, tôlerie…) !

Beaucoup semblent l’oublier et l’installent dans des meubles sur des étagères en aggloméré (sciure collée) de 19 mm, ou sur des tablettes coulissantes, avec des rails latéraux tenus par deux petites vis dans le même “agglo” que celui cité plus haut.

Dans ces conditions, pas besoin d’être devin pour savoir que le bel autoclave passera un jour au travers de cette superbe menuiserie moderne. S’il tombe de nuit, au pire, cela réveillera vos voisins du dessous. Mais s’il tombe de jour, au moment ou l’assistante est en train de le remplir d’eau ou de le charger, les très gros soucis seront au rendez-vous. Vérifier donc préventivement la solidité de son support, vous risquez des surprises !

Ensuite, vérifiez bien aussi qu’électriquement il soit raccordé à une prise avec la terre. En aucun cas, il ne doit-être raccordé sur une prise multiple (dans la plupart des cas incompatible avec l’ampérage consommé par un autoclave). Le seul petit danger en résultant serait l’incendie du meuble de la stérilisation.

Sa-bonne-santé

Sa bonne santé

Il est nécessaire de s’assurer quotidiennement de son bon état ! Il est indispensable de ne jamais laisser une porte ou sa serrure se dévisser, de ne pas laisser la moindre fuite perdurer. A la première constatation de ce type, téléphonez à l’assistance technique. Il s’agit aussi de le nettoyer régulièrement. Il est important qu’il n’y ait pas de résidus dans la cuve, cela viendrait ensuite boucher les filtres, encrasser les électrovannes etc.

Ne jamais oublier que l’on ne stérilise que ce qui est propre ! Avec ce postulat, on ne devrait pas trop encrasser les cuves. Ensuite, il faut régulièrement (au minimum une fois par semaine) nettoyer le joint de porte et son antagoniste (comme vous le dites dans les métiers de bouche).

Son-installation

Pour cela il existe des produits spécifiques, par exemple le “Chamber Cleanner” de Harvey.

Il faut savoir que des impuretés sur le joint de porte ou sur le pourtour de la cuve qui le recevra, provoqueront des minis fuites de pression qui laisseront également échapper de la vapeur. Le résultat sera une stérilisation non valide, des sachets brûlés, des canules d’aspiration en plastique auto clavables qui fonderont sur les plateaux ou dans leurs sachets.

Ce résultat peut également être la conséquence d’une fuite interne à l’appareil, ou d’une impureté logée sous le pointeau de la vanne de purge de la cuve.

Chamber-Cleanner

Entretien préventif

Il est nécessaire de changer régulièrement le filtre bactériologique. Celui-ci protège également la pompe à vide et évite de la faire travailler avec un filtre trop colmaté, afin de la préserver. En général, ce changement est préconisé une à quatre fois par an (suivant les fabricants).

La plupart du temps, ces filtres sont très accessibles et faciles à changer (ici en partie arrière d’un autoclave Vacuklav 24B de Melag) et souvent même directement en face avant de l’appareil, comme sur l’Alphaklave de HMCE. Une fois l’an, vous procéderez ou ferez procéder au remplacement du joint de porte, qui bien que propre, se déforme sous l’effet de la chaleur et de la pression.

Entretien-préventif

Sur certaines marques, le changement est enfantin (ici sur un autoclave Melag), sur d’autres, il est simple (ex : Alphaklave de chez HMCE) ou bien très complexe ! il faut sortir la caisse à outils, donc à laisser aux techniciens.

Ensuite, dans l’entretien préventif annuel, il y a des filtres, des joints internes etc. à changer, mais à ce niveau, il faut laisser intervenir le service technique habilité, car les risques de dysfonctionnement qui en découleraient ne valent pas la peine de tenter l’expérience.

Vigilance-et-entretien-de-base

remplacement-du-joint

Comme je l’ai souvent mentionné : à chacun son métier.

Avec les autoclaves à réservoir d’eau déminéralisée, il est bon aussi de purger la réserve une fois l’an.

Pour les modèles pour lesquels cette cuve est accessible, il est nécessaire de nettoyer le fond du réservoir qui peut comporter des résidus involontairement tombés dedans.

Par exemple, en versant l’eau déminéralisée avec un bidon où quantité de poussières ou de résidus sont tombés dessus. C’est souvent le cas quand ces bidons sont stockés sous l’évier, à côté de la poubelle, qui n’attrape pas toujours l’intégralité de ce que l’on y jette. Mais des résidus peuvent tomber également dedans à cause de la corrosion de l’appareil lui-même.

Contrôles réguliers “obligatoires”

l’entretien-préventif-annuel

Obligatoires, sans vraiment l’être, comme on en a l’habitude en France. Seuls les autoclaves en établissements de santé (y compris les mêmes que les vôtres) et les autoclaves à haute pression ou de grande capacité, sont soumis à un contrôle obligatoire. Ne jamais faire effectuer de contrôles, c’est un peu comme conduire sans assurance : “Pas vu, pas pris” . Mais si un jour, un problème juridique intervient (suite à la plainte d’un patient), vous serez dans de beaux draps !

résidus-involontairement

La plainte la plus classique, qui emmène directement au pénal étant la “mise en danger de la vie d’autrui”.

Pour votre tranquillité, et par respect pour vos patients, vous devez effectuer les contrôles d’après le “Guide des bonnes pratiques pour la prévention des infections liées aux soins réalisés en dehors des établissements de santé”.

Au Chapitre 9.4.5 : Un test de Bowie & Dick, chaque début d’une journée de travail.

Au Chapitre 9.6 : Le décret n°2001-1154 du 5 décembre 2001 relatif à l’obligation de maintenance et au contrôle de qualité des dispositifs médicaux donne obligation à tout exploitant (ou utilisateur) de dispositif médical de maintenir en bon état de fonctionnement le matériel qu’il utilise et de le soumettre à un contrôle de qualité.

Contrôles-réguliers

A 72 euros, il va sans dire que le test est relativement onéreux ! Mais de là à ne rien faire, vous risquez trop gros. Je pense qu’il serait de bon ton d’effectuer un contrôle chaque début de semaine.

Pour le deuxième point, faite donc réviser votre autoclave avec un contrat annuel d’entretien. Et si vous souhaitez mieux faire, faites intervenir une fois par an un organisme de contrôle (ex : Apave).

Il faut bien garder à l’esprit que faute de réglementation législative, c’est la référence à ce Guide des bonnes pratiques qui servira de base à un éventuel problème pénal.

Maintenant, il ne s’agit pas d’aller à reculons devant de telles procédures (qui ont certes un coût). Vous avez constaté sur la belle photo de cuve d’autoclave dont je vous ai gratifié, (et qui n’est pas la pire), qu’une petite minorité d’entre-vous sont des brebis galeuses. Pour éviter de jeter le discrédit sur une profession digne de respect (et mentionnant le titre de “chirurgien”), il faut un minimum de rigueur.

Même pour la tenue d’une baraque à frites, vous devriez vous soumettre aux contrôles de “l’hygiène”. Alors pour de la chirurgie, c’est la moindre des choses ! Et le bénéfice de ces tests et contrôles vous permettra de vous assurer que votre stérilisation est efficace.

Un dernier mot : posséder aujourd’hui deux autoclaves n’est pas un luxe, mais une sécurité.

Achetez en donc un deuxième et conserver l’actuel en complément. Un jour sur deux (ou une semaine sur deux), faites fonctionner l’un ou l’autre. Le jour où il y aura une panne ou affluence au cabinet, vous serez heureux de cette initiative.

Partager

A propos de l'auteur

Georges BLANC

Foxy études & développement

Laisser une réponse