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Quoi de neuf en radiologie 3D depuis l’IDS ?

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L’engouement, pour la radiographie dentaire en 3D ne cesse de progresser. Il n’y a qu’à voir le nombre de fabricants, de modèles et de distributeurs qui en ont fait leur produit phare, pour constater que cette technologie est entrain de prendre le pas sur les bonnes “vieilles” radios panoramiques.

Pour faire suite à la présentation de la technologie “Cone Beam” permettant la réalisation de clichés en 3 dimensions, démystifiée dans le numéro 20 de votre magazine préféré, et au passage en revue de 11 machines présentes au dernier IDS de Cologne, (LFD n° 22, avril 2007), nous allons compléter ce panorama avec trois nouveaux venus et une arrivée sur le marché, de deux autres appareils présentés en avant-première à Cologne, qui n’étaient pas encore opérationnels et commercialisés.

Deux des nouveaux venus en question, n’y sont pas allés de main morte pour bousculer ce marché naissant de la radio 3D. Ils ont en effet permis l’accès à la technologie Cone Beam à un plus grand nombre de cabinets, en faisant passer les prix largement sous la barre des 100 000 €, contre 200 000 € et plus pour les produits présentés à l’IDS.

Bien entendu, cette baisse spectaculaire de prix entraîne une limitation de prestation. Cette limitation est essentiellement centrée sur la taille du capteur de rayonnement (Flat panel), élément déterminant la taille du champ d’examen, et composant le plus coûteux d’une radio 3D (Fig. 1).

Ces détecteurs plans vont se démocratiser à vitesse grand “V”, comme tout produit électronique actuel, regardez le prix d’un écran LCD de 22 pouces ac­tuel (environ 350 €) avec un de ces “ancêtres” de 5 ou 6 ans, ayant de surcroît une définition inférieure (3 800 €).

Aujourd’hui la Mammographie commence à recourir à ce type de capteurs plans, le reste de l’imagerie, notamment les arceaux de blocs chirurgicaux et autres systèmes d’examen pour “l’osseux” va s’emboîter aussi dans le créneau. Tout ceci va booster la production et le développement de ces produits, ce qui abaissera rapidement les coûts de production.

Petit aparté sur les examens 2D et 3D

Un appareil essentiellement “Cone Beam” à détecteur plan, fait plusieurs centaines de clichés lors de sa rotation sur un axe unique autour du patient (Fig. 2). Les images en 3D obtenues ne sont que des résultats de calculs avec de puissants logiciels de reconstitution ; résultats pouvant éventuellement générer des artefacts. Les logiciels utilisés permettent également de créer des pseudos panoramiques en traçant manuellement (ou automatiquement) une trajectoire sur la vue axiale, et en déterminant une épaisseur de coupe virtuelle (Fig. 3).

Les résultats obtenus peuvent être bons, très flatteurs aussi à l’œil, mais ils ont un “défaut”, qui n’est qu’une conséquence de plusieurs décennies d’habitude d’interprétation des clichés panoramiques classiques.

Je m’explique : depuis les années 60 (premiers appareils commercialisés), les clichés panoramiques (que certains appellent encore aujourd’hui Orthopanto­mogrammes pour faire “simple”), sont des tomo­graphies (LFD n° 8, novembre 2005). Vous avez l’habitude visuelle et intellectuelle d’interpréter ces tomographies ! C’est totalement différent au niveau du rendu d’image, par rapport à une reconstitution virtuelle plus ou moins épaisse obtenue par un Cone Beam et sa batterie de calculs informatiques.

Avec la radiographie panoramique (même numérique), vous avez un cliché réalisé en mouvement (la 3D Cone Beam n’étant qu’une succession de clichés statiques). La tomographie des arcades dentaires génère des flous de plusieurs niveaux :

– Extrêmes pour effacer les structures antagonistes gênantes. Ex : le côté droit des maxillaires, quand le film ou le capteur enregistre le côté gauche, le Rachis cervical, quand il faut enregistrer le bloc incisif…

– Mineurs, pour les tissus qui doivent être enregistrés, mais hélas existants à cause de l’acquisition de l’image en continue pendant le déplacement de l’ensemble porte générateur RX / porte capteur (ou film).

De plus, l’épaisseur de la “tranche” obtenue (la coupe) n’est pas linéaire sur l’ensemble du cliché. Minime dans le bloc incisif, importante dans les secteurs 5 à 8 et ATM.

Toutes ces imperfections techniques ont habitué votre œil et votre capacité d’interprétation à établir vos diagnostics sur ces bases. La même acuité n’est pas évidente avec un panoramique virtuel obtenu par reconstitution informatique, avec laquelle, vous dessinez une trajectoire à votre convenance, et où le choix de l’épaisseur de la reconstitution change aussi beaucoup de choses dans la présentation finale.

Donc, quoi de neuf dans ce domaine depuis l’IDS ?

KODAK – 9000 3D

Présentée avec succès à l’Expodental de Milan en septembre dernier par Kodak Carestream Health (il faudra se faire à l’idée de ne plus parler de Kodak, mais de Carestream Health dans les années à venir).

Cette machine ap­porte la technologie Cone Beam à un plus grand nombre d’utilisateurs en divisant par 2,5 le coût d’acquisition d’une machine 3D. Sa disponibilité à moins de 100 000 € à secoué le marché de la radiologie dentaire tridimensionnelle (Fig. 4).

La 9000 3D est une machine “2 en 1”, c’est-à-dire qu’elle permet de réaliser à la fois des examens tridimensionnels avec un capteur plan, et des examens panoramiques classiques, dits “2D” avec un cap­teur rectiligne classique (CCD à fibre optique avec écran scintillateur). La permutation de capteur 2D / 3D se faisant par sélection du type d’examen sur votre ordinateur, entraînant une rotation de 180° du porte-capteurs. Avec cette solution, pas de capteurs à manipuler avec les risques de chutes ou de coups.

Pour la partie Cone Beam (3D) cet appa­reil offre un volume d’examen cylindrique de 50 x 37 mm, suf­fisant pour la plupart des examens localisés d’implantologie ou d’endo­dontie (Fig. 5).
Mais si je désire une arcade complète en un seul vo­lume ?

Et bien le Radiologue existe toujours, avec son scan­ner ou son Cone Beam à grand champ, et il sera réjouit de tirer le portrait radiologique de votre pa­tient.

Autres avantages (en dehors du prix) d’un petit vo­lume d’examen :

  • La limitation de dose délivrée aux patients
  • Le poids des fichiers informatiques réduits
  • Les temps de calculs plus courts

Les petits champs permettent aussi d’obtenir des dé­finitions plus fines pour améliorer la qualité des ima­ges finales. La 9000 3D offre un Voxel isotropique* de 76,5 μm et une échelle de gris sur 14 bits, soit 16 384 niveaux de gris.

Prix (TTC) : ≈ 83 000 €
www.my90003d.com

VATECH – PaX-Uni 3D

Cette machine toute nouvelle, remplace la PaX-500 ECT, machine mixte Pano / 3D par capteurs interchangeables manuellement.

La PaX-Uni 3D, se comporte comme la 9000 3D de Kodak, en ce qui concerne la permutation automatique des capteurs Pano / 3D (Fig. 6).

Elle propose par contre un champ d’examen légèrement plus grand, de 50 x 50 mm (Fig. 7).

Le temps de rotation est de 8”, le Voxel* est isotropique et à 186 μm, les niveaux de gris sont codés sur 16 bits (soit 65 536 niveaux !).

Cette machine à petit champ est disponible en quatre versions :

  • Pano seule / Uni 3D Basic
  • Pano + Ceph / Uni 3D Basic OS
  • Pano + 3D / Uni 3D
  • Pano + Ceph + 3D / Uni 3D OS

“OS” signifiant “One Shoot” pour le mode céphalomé­trique.

Chaque version est “upgradable” en version plus haute à tout moment, sauf la quatrième qui est complète. La série dispose d’une caméra filmant de face le patient et d’un écran de contrôle sur le pupitre de commande, afin d’aider au bon positionnement des patients. Un écran d’information est également dis­posé devant le patient, lui indiquant visuellement et par message sonore le déroulement des opérations de prise de cliché (Fig. 8).

En mode céphalographie, la machine est extrêmement efficace, elle dispose d’un tout nouveau capteur plan de haute définition et de format 264 x 325 mm, développé conjointement avec Samsung, qui donne d’excellents résultats avec en plus une vision “crâne complet” et toutes les incidences qui vont avec.

L’image obtenue est de très grande qualité, grâce à un temps d’exposition extrêmement bas de 0,3” et un foyer fin de tube RX, de 0,35 x 0,5 mm.

Prix (TTC – Toutes garanties 2 ans) :

  • Uni 3D Basic : ≈ 32 000 €
  • Uni 3D Basic OS : ≈ 47 000 €
  • Uni 3D (Mixte) : ≈ 85 000 €
  • Uni 3D OS : ≈ 100 000 €

www.medicalproject.net

En dehors de ces deux machines à petits champs, toutes nouvelles, et sous la barre des 100 000 €, deux autres Cone Beam “classiques” évoqués mais non commercialisés lors de l’IDS, sont maintenant dis­ponibles sur le marché :

Quoi de neuf en radiologie 3D

SOREDEX – Scanora 3D

Cette société finnoise est mondialement connue pour son Scanora, véritable référence en tomographie den­taire, mais aussi et surtout pour son Digora, pionnier des appareils de radiographie rétro-alvéolaires à écrans ERLM (Ecran Radio Luminescent à Mémoire) et lui aussi véritable référence mondiale en terme de polyva­lence, de qualité d’image et de matériel.

Le Scanora 3D commence donc sa carrière de machine Cone Beam mixte Pano / 3D (Fig. 9). Comme avec les deux précédents appareils que nous venons de voir, les capteurs se permutent automatique­ment lors du choix d’examen.

La machine offre trois volumes (champs) possibles d’analyse :

SOREDEX - Scanora 3D

En mode panoramique, on se retrouve avec un Pixel (et non un Voxel, 2D oblige) de 48 μm.

Le choix de plusieurs résolutions est important pour un Cone Beam, car suivant le type d’utilisation des ima­ges finales, on peut limiter les doses de rayonnement. Il n’est en effet pas nécessaire d’avoir une définition in­férieure à 250 ou 300 μm (celle des scanners) pour une planification d’implants avec les logiciels Simplant® ou Nobel Guide® ou encore en clichés orthodontiques.

Avec le Scanora 3D, le patient est assis, ce qui peut mi­nimiser les risques de bougés.

A noter au passage que ces risques de bougés sont sur­tout liés en premier lieu à la décontraction du patient, mais aussi en second lieu au système de contention de la tête du même patient. C’est donc un point essentiel à prendre en considération dans le choix d’un appareil Cone Beam, point plus crucial que pour un appareil pa­noramique standard.

Le Scanora 3D travaille aussi avec des algorithmes de reconstruction spécifiques, dits “ART” afin d’optimiser doses et qualité d’images.

Il est aussi disponible en deux versions avec mixité de capteurs Pano et 3D : c’est le Scanora 3D Autoswitch, ou avec un seul capteur 3D (Flat Panel) et une recons­truction de panoramique virtuel.

Prix (TTC) :
– Scanora 3D Autoswitch : ≈ 220 000 €
– Scanora 3D : ≈ 195 000 €
www.m-u.fr

QR – NewTom VG-Zoom

Fabricant italien de Cone Beam depuis la première heure, distribuant ses produits en France par l’intermédiaire de Sitech, société spécialisée en imagerie mé­dicale et organisée autour de la sympathique famille Siguenza.

Le NewTom VG est un pro­duit, venant tout juste de démarrer sa commerciali­sation, qui se présente sous forme d’un statif vertical (l’aîné des NewTom radio­graphie les patients en posi­tion allongée).

Cette machine dispose d’un grand champ de 250 x 200 mm, avec la possibilité de n’utiliser que la partie centrale en 100 x 150 mm (H x L) pour la réalisation de clichés en haute définition.

En mode standard, on obtient un cylindre d’examen de 160 mm de diamètre par 140 mm de hauteur (Fig. 10).

Le NewTom VG-Zoom permet d’obtenir en plein écran l’image haute définition du champ réduit, c’est l’expli­cation du suffixe “Zoom”. En dehors de cela, ce Cone Beam fournit des images à partir de Voxels isotropi­ques* de 260 μm en définition standard, et de 130 μm en haute définition.

Les gris sont codés sur 14 bits (soit 16 384 niveaux de gris).

Autre avantage, cet appareil dispose d’un foyer très fin de 0,3 mm*, là ou la plupart sont à 0,5 mm. Autre élément très différent des autres Cone Beam, le tube à rayons X est à anode tournante (système très peu connu dans le dentaire, hormis sur les installations de téléra­diographies céphalométriques à 4 ou 5 m). L’anode tournante permet au tube à rayons X des rendements beaucoup plus élevés, très intéressants pour les cli­chés longs, comme ceux nécessités par la radiographie en 3D. Ils délivrent aussi des tensions plus élevées, 110 Kvp pour le NewTom VG (90 Kvp en option).

Le dispositif de contention est assuré sur trois points, avec un système de sangle au niveau frontal.

PLANMECA – ProMax 3D

La machine n’est pas nouvelle de­puis l’IDS, mais elle a été améliorée. C’est ainsi que la dosimétrie a été re­travaillée (suite à des articles l’ayant montré du doigt) (Fig. 12).

Le ProMax 3D peut maintenant travailler sur trois modes d’acquisition :

  • Haute résolution / 150 μm (1)
  • Standard / 150 μm (2)
  • Low dose / 300 μm

Comment cela se fait que la haute résolution et la résolution standard donnent des Voxels* de 150 μm chacune ?

Simplement en changeant le temps d’exposition. La HR sera basée sur un temps d’exposition effective de 6” et la résolution standard, sur un temps de 2,8”, ce qui donnera une image plus bruitée, malgré le même Voxel que la HR.

Comme nous l’avons évoqué dans le chapitre sur le Scanora 3D, la haute définition n’est pas toujours la règle absolue. En mode “low dose”, le Voxel* est dou­blé, donc la définition diminuée de moitié, mais faisant passer la dose d’irradiation d’environ 100 μSv à 40 μSv pour un examen complet avec un champ de 80 x 80 mm.

Le ProMax 3D peut être livré avec un capteur plan seul, ou avec deux capteurs interchangeables Pano et 3D. ànoter que cet appareil existe aussi depuis plusieurs an­nées en pano seul (avec des fonctionnalités tomogra­phiques poussées) sous le nom de ProMax.

Planmeca est également en train (au jour de la rédaction de cet article) de perfectionner son système de conten­tion qui en avait besoin.

Pour le début 2009, le ProMax 3D offrira aussi une op­tion grand champ de 200 x 270 mm. Et pour le dernier trimestre 2008, une déclinaison du ProMax 3D en petit champ de 40 x 50 mm.

Prix (TTC) :

≈ 230 000 € (pour le ProMax 3D Mixte Pano / 3D)
www.planmeca.com

Imaging Sciences iCat New 17-19

Imaging Sciences a développé un second modèle d’iCat, proposé en parallèle à l’iCat classique (présenté à l’IDS) : il se nomme “iCat New 17-19”, le look a entièrement été re­visité (et c’est bienvenu), mais bien évidemment les caractéristiques ont également été revues (Fig. 13).

Tout d’abord, un nouveau logiciel de calcul et d’exploitation des images à été développé en interne, il s’appelle “iCat Vision Q”, il est plus simple d’utilisation que son cousin de l’iCat.

Classic, plus intuitif pour les praticiens dentaires (non radiologues de formation).

Ensuite, ce second iCat grand champ peut se col­limater pour délivrer plusieurs formats d’examen et réduire les doses au stricte minimum. On trouve entre autres les formats résultants suivants : 40 – 60 – 80 – 100 et 130 mm, pour un diamètre de 160 mm de cylindre d’examen. On peut par exemple choisir un champ minimum de 40 x 80 mm (H x ø) afin de réaliser une aquisition haute définition sur ce cylin­dre d’exploration.
En mode ceph, on passe à 170 x 230 mm.

Les examens peuvent aussi se faire selon plusieurs résolutions avec des Voxels* de 125, 200 et 300 μm. Les temps de rotation s’étalent de 8 à 20” suivant la résolution retenue et le champ sélectionné, ce qui nous donne un panel de dose s’étalant de 35 à 136 μSv*.

Autre point fort : pour le moment uniquement dis­ponible sur l’iCat New 17-19, la rotation sur 90° du capteur plan, afin de réaliser des examens en mode paysage ou en mode portrait (Fig. 14).

Imaging Sciences

Les gris sont codés sur 14 bits, soit 16 384 niveaux.

Pri (TTC) : ≈ 220 000 €
www.imagingsciences.com

Voici ce petit tour d’horizon sur les nouveautés en radiographie dentaire tridimensionnelle terminé, mais nous aurons certainement le loisir d’y revenir régulièrement vu l’avancée rapide des technologies et astuces que les industriels du secteur concoctent à tour de bras.

* “La radiographie dentaire 3D”, LFD n° 20, fév. 2007, p. 16-22


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A propos de l'auteur

Georges BLANC

Foxy études & développement

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