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Dr Michel Jabbour

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Un bon implant, c’est également un bon système implantaire qui va permettre de gérer facilement les différentes solutions prothétiques et les situations délicates (système dépose vis ou implant fracturé, dépose pilier).

Quels sont les critères de choix d’un bon implant ?

Un bon implant doit permettre d’obtenir un succès biologique élevé et reproductible et une stabilité mécanique pérenne.

Le succès biologique repose principalement sur la stabilité primaire de l’implant lors de la pose. Elle est améliorée tout d’abord par l’utilisation d’implants vissés. Ensuite, une morphologie légèrement conique de l’implant fait que le diamètre de l’implant va augmenter lors du vissage et accroche mieux l’os sur toute sa hauteur. L’implant cylindrique a le même diamètre sur toute sa hauteur et va, au fur et à mesure du vissage, évaser la partie osseuse la plus cervicale.

Il ne sera maintenu que par l’os plus apical, souvent moins dense. D’où une stabilité plus faible. La stabilité primaire est également améliorée par un calibrage du forage en fonction de la densité osseuse. Il faut ainsi sous forer dans l’os peu dense afin d’obtenir une meilleure accroche de l’implant sur les parois osseuses.

La fiabilité mécanique de l’implant est due à l’utilisation de diamètre d’implant adapté à la charge mécanique : large en postérieur, voire extra-large (6 mm) pour les molaires si les volumes osseux l’y autorisent. Elle passe également par une connexion prothétique solide. La connexion interne à friction supporte l’ensemble de la charge mécanique grâce au long emboitement de la pièce mâle du pilier dans la pièce femelle creusée au sein de l’implant. La vis n’a qu’un rôle de clavetage entre les éléments et sa charge mécanique est minime. Elle peut donc être de diamètre réduit, diminuant la largeur du pas de vis interne de l’implant et la fragilité interne de celui-ci.

Un bon implant, c’est également un bon système implantaire qui va permettre de gérer facilement les différentes solutions prothétiques et les situations délicates (système dépose vis ou implant fracturé, dépose pilier).

Existe-t-il des différences fondamentales entre les implants de grande marque et ceux des marques de notoriété moindre mais toutefois très engagées dans l’implantologie ?

Certaines marques de moindre notoriété copient le plus souvent les implants des grandes marques en les vendant à un coût moindre. L’existence de brevets détenus par les grandes marques fait qu’ils ne sont jamais identiques à leur « grand frère », perdant ce qui fait la subtilité de l’implant.

En fonction des marques, la qualité de l’implant peut être moindre, mais ce n’est pas une généralité. La qualité de la partie prothétique et son ergonomie d’utilisation (absence de filetage interne du pilier, vis prothétique fragile…) sont souvent prises à défaut. D’autres marques essayent d’innover et proposent des produits intéressants que les grandes marques ne proposent pas forcément. Certaines marques de moindre notoriété ont un développement régional et connaissent localement un certain succès avec des produits de qualité. Les prix semblent plus proches de ceux des grandes marques.

Les implants courts (5/6 mm) sont-ils aussi fiables que les implants longs ?

Les implants courts (5/6 mm) sont utilisés quand il y a peu de hauteur osseuse à proximité d’un « obstacle » anatomique afin d’éviter de léser ce dernier. Ils ont tout leur sens au dessus du canal mandibulaire mais beaucoup moins en sous sinusien quand on connaît le succès et la prédictibilité des greffes sinusiennes.

L’ostéointégration des implants courts n’est pas un problème. Ce qui semble plus questionnable c’est la fiabilité mécanique au long terme (plus de 10 ans). On aurait tendance à utiliser des implants larges et augmenter le nombre d’implants. Le recul clinique n’est pas suffisant pour répondre assurément à cette question.

Selon vous, les matériaux dits « de nouvelle génération » tels que la zircone… offrent-t-ils les mêmes conditions (maniabilité, pérennité, fiabilité…) que le titane ?

Les implants « tout céramique » ne datent pas d’hier. Déjà on utilisait des implants céramiques impactés monobloc dans les années 80. Leurs propriétés de biocompatibilité osseuse en faisaient un matériau plus intéressant que le titane. Malheureusement leur fragilité et leur grande difficulté à la dépose (car trop bien intégrés) ont fait abandonner ce type d’implant.

Aujourd’hui, le titane donne de très grandes satisfactions biologique et mécanique à long terme (plus de 20 ans). La dépose de l’implant quand elle s’avère nécessaire n’est pas très difficile avec le matériel adapté.

Les implants en céramique, revenus au goût du jour avec le succès des couronnes « tout céramique » présentent les mêmes avantages qu’auparavant. Mais sa fiabilité mécanique dans le temps reste questionnable surtout quand on connaît la difficulté à les déposer le cas échéant.

Quel(s) implant(s) posez-vous ?

Tapered Screw-Vent, Advent et implant one-piece de chez Zimmer Dental.

Avec l’aimable participation du Dr Stéphane Millez

le-succès-des-couronnes

Fig. 1 : Implant Tapered Screw-vent et son pilier prothétique Fig. 2 : Différents diamètres disponibles du Tapered Screw-vent Fig. 3 : Aspect des tissus mous autour du col implantaire

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A propos de l'auteur

Dr. Michel JABBOUR

Directeur du D.U. de chirurgie pré-implantaire
Praticien attaché consultant des hôpitaux de Paris
Sce de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo-faciale
CHU de Bicêtre
Exercice privé, Paris

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