L’orthodontie linguale représente aujourd’hui une des solutions idéales pour les patients à la recherche d’un traitement orthodontique invisible. Inventée dans le courant des années 70, la technique a depuis fortement évolué.
Dernière innovation dans le domaine, la technique Lingual Liberty, développée par le Dr Fillon, qui exploite entre autres les apports de l’impression 3D ainsi que la technique de l’arc droit. Elle permet de palier aux principaux inconvénients que présentait l’orthodontie linguale, à savoir le manque de précision, de reproductibilité, ainsi que l’inconfort du patient.
A fin d’améliorer la reproductibilité, la méthode propose de passer par l’utilisation de Jigs de transfert. Ils sont utilisés sur les modèles de malocclusion, et vont reproduire la position virtuelle des attaches.
Ces derniers sont composés d’une partie en résine qui prend place sur les faces vestibulaires et occlusales des dents et une partie métallique laquelle, en s’insérant dans la partie résine, positionne avec précision l’attache sur la face linguale de chaque dent.
Ces attaches seront ensuite customisées par l’utilisation de résine composite afin de s’adapter parfaitement aux surfaces linguales.
Combinées, ces deux étapes vont permettre le transfert du set-up virtuel à la bouche du patient, sans manipulation manuelle des attaches, ce qui assure une grande précision.
La méthode Lingual Liberty utilise la technique de l’arc droit, sans pliure, ce qui offre des avantages tant aux praticiens qu’aux patients. Le temps consacré au collage des attaches, aux activations et aux changements d’arcs est plus court. La fermeture des espaces est plus rapide et plus facile. Enfin, le confort pour le patient est significativement amélioré.
Lors de la première consultation, le praticien réalise une empreinte en silicone ou en numérique ainsi qu’une feuille de prescription avec différents paramètres (choix de la forme de l’arcade, du torque, de l’angulation des dents…) (Fig. 1).
à défaut, ces données seront déterminées en fonction du cas, par un opérateur Lingual Liberty, sous l’oeil avisé et le contrôle du Dr. Fillion. Elles seront utilisées pour la conception d’un set-up virtuel et d’un set-up thérapeutique qui sera renvoyé au praticien pour son approbation (Fig. 2).
Fig. 2 : set-up virtuel et thérapeutique
Dès lors, les attaches sont choisies dans la bibliothèque proposée par le logiciel, qui seront positionnées virtuellement sur le set-up thérapeutique (Fig. 3). N’importe quel type d’attaches peut être utilisé avec le système Lingual Liberty (STb de Ormco, Experience L de GC…).
Fig. 3: choix des attaches dans la bibliothèque Liberty
A partir de ce modèle, les Jigs de transfert seront conçus par impression 3D pour permettre la reposition précise des attaches sur le modèle (Fig. 4).
Fig. 4: jigs de transfert
Ces attaches vont ensuite être customisées par l’utilisation de coussins en résine, afin de transférer leur position de manière fidèle (Fig. 5).
Fig. 5 : collage des attaches sur le modèle de malocclusion
L’appareillage se fait par collage indirect. Selon les préférences du praticien, le prothésiste peut réaliser des gouttières unitaires, sectorielles ou totales (Fig. 6).
Fig. 6 : Gouttière de transfert en silicone / Gouttière unitaire
La procédure de collage se fait à l’aide du Dry Field System (Fig. 7a) qui comprend des rétracteurs, un boitier adapté afin d’isoler la langue, et deux petites canules d’aspiration à salive.
Fig. 7a : absorbeurs salivaires et écarteurs Fig. 7b : microsablage
Les faces linguales des dents sont micro-sablées (Fig. 7b), puis mordancées à l’acide orthophosphorique 37 % pendant 30 secondes (Fig. 8). Elles sont ensuite rincées et séchées.
Fig. 8 : mordançage
Le collage se fait au moyen d’un ciment de verre ionomère renforcé par adjonction de résine (GC Fuji ORTHO LC), qui sera appliqué directement dans les gouttières (Fig. 9).
Fig. 9 : système de collage
Il est recommandé de découper les gouttières en 2 ou 3 parties (Fig. 10), pour en faciliter le retrait après polymérisation (Fig. 11).
Fig. 10 : gouttières transfert en silicone Fig. 12a : gouttière unitaire
Fig. 11 : photopolymérisation
Afin d’éviter le contact des incisives inférieures avec les attaches supérieures, il est également conseillé de placer des cales de surélévation sur les surfaces occlusales des premières ou deuxièmes molaires.
Fig. 12b : collage unitaire utilisé en cas de recollage
Une attache décollée ? Pas d’inquiétude, le concept Lingual Liberty vous permet de la recoller vous-même au cabinet sans obligation de retour au laboratoire. L’intérêt du coussin de résine permet, entre autres, de la recoller sur la dent avec précision (Fig. 112a et 12b). Si une attache est perdue, une nouvelle attache pourra être confectionnée sur le modèle à l’aide des Jigs.
La technique lingual liberty fournit pour chaque patient 6 arcs préformés : niti (012, 014, 016×016, 018×018) et beta-titanium (016, 018×018).
Il est possible de réaliser des cas avec ou sans extraction selon le plan de traitement.
La séquence thérapeutique débute par un nivellement, un alignement et une modification de la forme d’arcade. S’en suit le contrôle du torque et pour terminer les finitions. Une contention collée à poser le jour de la dépose de l’appareil, combinée à une gouttière thermoformée sera nécessaire afin de prévenir les éventuels risques de récidive.
Pour les cas extractionnels, une étape supplémentaire de rétraction en masse des dents sera nécessaire avant les finitions afin de fermer les espaces.
Conclusion
Les dernières innovations technologiques permettent aujourd’hui à l’orthodontie linguale de couvrir un large champ d’indications. La compatibilité du système Lingual Liberty avec l’utilisation de vis d’ancrage et des élastiques permettent le traitement de cas complexes tels que les supracclusions, rotations, extractions, expansions, etc…
