Aujourd’hui, les pôles d’investissements financiers dans le cabinet dentaire sont très larges, ils concernent l’imagerie, la CFAO, l’hygiène et la stérilisation, voire les aides optiques, les lasers, etc…
Le Fauteuil ne trônant plus seul au milieu du cabinet !
Néanmoins, il ne faut pas oublier qu’il est primordial pour l’exercice du métier de Chirurgien-Dentiste, et que malgré toute la panoplie de technologies annexes son choix n’est pas anodin.
Il est concerné par l’impact du premier regard des patients lors de leur entrée dans la salle de soins, étant donné que c’est lui qui va les « recevoir » pendant toute la séance de soins, il se trouve donc en position de « vitrine » et signe en quelque sorte la catégorie de cabinet dentaire où il se trouve.
Que doit-on en attendre ?
Voici à mes yeux les 7 points fondamentaux :
- Qu’il soit accueillant et esthétique
- Qu’il reflète la propreté et l’hygiène
- Qu’il soit confortable pour les patients
- Qu’il soit fonctionnel pour son utilisateur
- Qu’il soit techniquement performant
- Qu’il soit fiable
- Qu’il présente un bon rapport Qualité-Prix
1 – Accueillant et esthétique
Je pense qu’il faut éviter les équipements types « Sapin de Noël » où tout est dessus. A savoir ;
un crachoir, un bras d’aspiration, une tablette porte-instruments, un éclairage opératoire, un écran informatique, un bras radio, et dans certains cas des appareils annexes posés sur des tablettes attenantes,…
Ce genre de configuration fait peur à toute personne non initiée, elle peut avoir une impression d’agression provoquée par la multitude de bras, d’appareils ou d’instruments prêts à lui bondir dessus dès qu’elle sera allongée sur le fauteuil, sans parler de claustrophobie.
D’où l’intérêt d’installer le scialytique (éclairage opératoire) au plafond.
L’accueil au niveau de l’équipement (Fauteuil + Unit) est très lié à son aspect qui doit exprimer déjà visuellement le confort et la modernité.
2 – Propreté et hygiène
C’est la moindre des choses quand on exerce une profession liée à la chirurgie !
Depuis le début de ma longue carrière dans la distribution de matériels, j’ai hélas constaté des centaines de fois, que ce n’était pas la préoccupation majeur de certains praticiens.
Ceci dit, la majorité est quand même consciente de cette nécessité.
Il faut donc privilégier les équipements faciles à nettoyer et à entretenir, éviter les gaines et tuyaux annelés, les soufflets sur les bases de fauteuils ou sur les articulations des bras, qui sont autant de pièges à crasse et à poussière, les plastiques de qualité médiocre qui jaunissent avec le temps et les U.V.
Une gué-guerre puérile à la peau dure en ce qui concerne le type de garnitures des fauteuils :
Avec ou sans coutures ? Je dirai que ce n’est pas une question primordiale, mais certains parlent d’hygiène à ce sujet !
Je les invite à réfléchir à la propreté des vêtements de leurs patients (ex : Le jeunes assis à même le sol, sur des escaliers ou des trottoirs, les chaussures qui ont arpentés les voies publiques (certainement pas immaculées),…
Choisir une garniture de fauteuil avec ou sans coutures ne relève pas du domaine de l’hygiène, mais plutôt de celui du confort ou de l’esthétique. Néanmoins il faut savoir qu’un fauteuil avec des garnitures lisses sera plus facile à nettoyer et que les coutures sur des garnitures fragilisent le revêtement qui peut dans le temps se fendiller à ces endroits.
Si votre choix se porte sur un équipement transthoracique à fouets, il est impératif qu’il dispose d’un dispositif interchangeable de réception des instruments, permettant son entretien et son changement avant qu’il ne soit tout rayé ou souillé par les différents produits utilisés en dentisterie (Eugénol, ciments, composites, acides,…)
Pour ce type d’équipements, il ne faut pas oublier que le patient à tout loisir d’observer la tablette porte-instruments qu’il a dans son champ de vision pendant toute la séance de soins, mieux vaut qu’elle soit irréprochable.
Le choix des instruments est aussi primordial,. Eviter les matières difficiles à nettoyer, genre plastique de piètre qualité, aspérités de surfaces, couleurs sombres, recoins ou gorges inutiles,…
3 – Confort des patients
J’ai très souvent conseillé aux praticiens en phase d’achat d’un équipement, de s’allonger eux-mêmes un petit moment sur le fauteuil qu’ils convoite. Bien entendu, sans manteau, veste ou sac à mains, comme c’est trop souvent le cas lors de salons professionnels.
Le confort du fauteuil est important pour les séances longues, mais aussi en toutes circonstances. Un patient bien installé sera plus détendu, ce qui facilitera la séance de soins.
La têtière doit permettre des ajustements de positions, sans risques de tirer les cheveux des personnes qui en ont de longs (genre grosse molette à visser et dévisser). La têtière doit également assurer un bon soutient occipital, donc éviter les têtières avec des faces trop plates.
La grande question : Avec ou sans accoudoirs ?
Je dirai, sans accoudoirs si il n’y a pas de crachoir sur l’équipement et si le dossier est large de manière à supporter au moins les bras des occupants (les avant-bras reposants sur l’abdomen du patient lui-même).
Contrairement aux idées reçues, les accoudoirs ne permettent pas une vrai relaxation des patients, ils favorisent la crispation de leurs mains lorsqu’ils entendent les doux bruits de la Turbine ou les Ultrasons du détartreur.
Alors que la position des mains sur l’abdomen ne présente pas cet inconvénient (je ne vois pas les patients en train de se serrer ce que vous pouvez imaginer).
D’autre part, des accoudoirs nécessitent de la gymnastique pour l’accès et la sortie du patient sur le fauteuil. Si l’on souhaite qu’il soit bien positionné lors de son allongement, il est impératif qu’il ai les lombaires et les fesses bien calées au fond en position assise, ce qui oblige à escamoter l’accoudoir côté entrée du patient.
Une option intéressante permet d’accroitre le confort du fauteuil, je veux parler des garnitures à mémoire de forme.
Elles sont en général plus épaisses que leurs cousines classiques et sont réalisées avec un matériau souple et soyeux (communément appelé Skaï). Matériau synthétique déposé sur une couche de tissus, type Jersey. Les garnitures lisses étant plutôt fabriquées avec du Vinyl épais et collé directement sur la mousse des différentes parties de celles-ci.
Il faut savoir que les garnitures à mémoire de forme n’auront pas dans le temps la même durée de vie que celles en Vinyl.
En ce qui me concerne, je pense que c’est très secondaire.
Mieux vaut se préoccuper du confort des ses patients, que de devoir payer quelques centaines d’Euros dans 5 ou 6 ans pour changer le jeu de garnitures défraîchies. Cela permettra de retrouver une mousse souple et en plus de changer éventuellement de teinte. Les patients le remarqueront aussitôt et cela participera au sentiment que ce cabinet se modernise en permanence.
4 – Fonctionnel pour l’utilisateur
Ici, nous touchons à l’ergonomie, c’est à dire à la « science » de l’adaptation des matériels à l’homme, et non le contraire !
Mais cette notion est utilisée à toutes les sauces, dans notre domaine d’activité, et bien souvent masque tout le reste.
Aujourd’hui presque tous les équipements sont ergonomiques, en dehors de quelques « Nanars » à bas coûts. Mais l’ergonomie n’est pas non plus une assurance tous risques des performances et de la qualité des équipements. Il faut donc être vigilant sur le « package global » et se méfier des beaux discours en ce sens.
D’autant que ce qui est ergonomique pour les uns, ne l’est pas forcément pour les autres. Il me semble de plus que vous pratiquez un exercice libéral, donc très personnel aussi.
Le choix d’un équipement doit avant tout répondre positivement à quelques critères de base, avant même de s’occuper de savoir si il est beau, si il possède telle ou telles fonctions, si il permet de tout programmer, de se connecter via le Net à son fabricant et si il dit « Papa / Maman ».
Les premiers critères à retenir doivent concerner les 3 points suivants :
- situation dans la salle de soins
- travail seul ou à 4 mains
- choix de la distribution des instruments (le plus critique de tous, pas le droit à l’erreur)
Le reste est plus facilement définissable car la plupart des fabricants proposent plus ou moins les mêmes options de « customisation » de leurs matériels (on en reparlera en fin de chapitre).
La situation dans la salle de soins !
Il est important de se préoccuper de l’accès au fauteuil pour le patient. C’est à dire que si la configuration de la salle de soins ne permet pas un accès direct du patient par la droite du fauteuil (la droite d’un fauteuil est définie depuis la place du patient, donc sa main droite une fois assis dessus), vous pouvez déjà dire adieu à tous les équipements à fauteuil suspendu, à crachoir et éclairage opératoire fixés à gauche du fauteuil.
Il faut éviter une circulation anarchique dans l’espace de soins.
Dans ce cas, se reporter sur un équipement permettant un accès direct du patient par la gauche ou un matériel ambidextre.
Montrer le côté crachoir-bras-éclairage-borne au premier regard du patient et de son accompagnant éventuel est contreproductif pour l’image de marque du cabinet et provoque des pertes de temps permanentes.
Le travail seul ou à 4 mains
En premier lieu, si vous souhaitez réellement travailler à 4 mains, il faut déjà savoir si vous souhaitez avoir accès aux instruments vous-même, ou si vous souhaitez que ce soit l’assistante qui les préparent et vous les passent en mains.
Certains types de distribution d’instruments ne permettent pas la passation des instruments par l’assistante.
Mais en France, dès que l’on parle de 4 mains, on pense immédiatement équipement à fouets !
Ceci n’est pas une vérité absolue, ni une nécessité incontournable, sauf pour ceux qui ont choisi de travailler avec un minimum d’utilisation de leurs bras, bassin et jambes en adoptant une position figée et immuable où l’assistante spécialement formée doit tout leur déposer dans les mains.
C’est un véritable choix ergonomique et respectable, mais peu de praticiens y ont réellement recours de façon systématique.
De plus dans ce cas de figure où le praticien ne touche à rien, le tableau de commande et de programmation des instruments n’est pas accessible par l’assistante, sauf pour quelques rares équipements où il peut se placer à droite ou à gauche de la tablette porte-instruments.
Il est tout à fait possible de travailler à 4 mains avec un équipement n’ayant pas une distribution à fouets. Les praticiens Allemands, Autrichiens, Américains, Canadiens,… n’en ont majoritairement pas.
Choix de la distribution des instruments
Voici les principaux types de distribution des instruments, avec leurs avantages et inconvénients.
Equipements transthoraciques à fouets (ph.1)
Permettent le travail à 4 mains dans tous les cas de figure
Limite les déplacements importants du regard, donc les pertes de concentration
- Les cordons souvent trop courts, obligent le déplacement régulier de la tablette
- Ils nécessitent de soulever très souvent le bras et l’avant-bras pour la préhension des instruments
- La tablette porte tray est en général trop haute et présente souvent une inclinaison gênante
- Le patient à dans son champ de vision tous les gentils instruments qu’il redoute
- Ils demandent de grands gestes d’escamotage pour l’entrée-sortie du patient et pour cracher (*)
- Les cordons d’instruments souffrent plus des rappels et torsions à angle droits
Equipements transthoraciques à cordons pendants (ph.2)
Permettent le travail à 4 mains, si c’est le praticien lui-même qui va chercher ses instruments
En général, ils offrent une tablette transthoracique où assistante et praticien ont accès
Les instruments sont à portée de mains, moyennant une petite rotation sur l’assise du tabouret
Le patient n’a pas dans son champ de vision tous les instruments
Les cordons d’instruments souffrent beaucoup moins que sur les transthoraciques à fouets
- Les instruments peuvent tomber au sol, si le praticien n’est pas attentif à leur remise en place
- Ils demandent de grands gestes d’escamotage pour l’entrée-sortie du patient et pour cracher (*)
Equipements à cordons pendants et déplacement latéral au fauteuil (side delivery) (ph.3)
Permettent le travail à 4 mains, si c’est le praticien lui-même qui va chercher ses instruments
Les instruments sont à portée de mains, moyennant une petite rotation sur l’assise du tabouret
Le patient n’a pas dans son champ de vision tous les instruments
Les cordons d’instruments souffrent beaucoup moins que sur les transthoraciques à fouets
- Les instruments peuvent tomber au sol, si le praticien n’est pas attentif à leur remise en place
- Pour le travail à 4 mains, ils demandent la mise en place d’une tablette transthoracique sur bras
- Les patients peuvent se prendre les pieds dans les cordons à leur entrée ou sortie du fauteuil
Equipements à cordons pendants installés en garage (wall mount) (ph.4)
Permettent le travail à 4 mains, si c’est le praticien lui-même qui va chercher ses instruments
Le praticien dispose d’une véritable tablette à portée de mains, stable et bien située
Les instruments sont à portée de mains, moyennant une petite rotation sur l’assise du tabouret
Le patient n’a pas dans son champ de vision tous les instruments
Les entrées et sorties de patients ne nécessitent aucune gymnastique
Les cordons d’instruments souffrent beaucoup moins que sur les transthoraciques à fouets
- Ils ne peuvent s’installer que si l’on dispose d’un meuble à droite, avec niche de rangement
- Les instruments peuvent tomber au sol, si le praticien n’est pas attentif à leur remise en place
- Pour le travail à 4 mains, ils demandent la mise en place d’une tablette transthoracique sur bras
Equipements à cordons pendants installés en position arrière (12 o’clock) (ph.5)
Exclusivement conçus pour le travail à 4 mains, avec assistante qui passe les instruments
/– Praticien en position 9H, assistante en position 3H impératives
Le patient n’a pas dans son champ de vision tous les instruments
Les entrées et sorties de patients ne nécessitent aucune gymnastique
Les cordons d’instruments souffrent beaucoup moins que sur les transthoraciques à fouets
- Les instruments peuvent tomber au sol, si l’assistante n’est pas attentive à leur remise en place
- Ils sont épouvantables à utiliser en l’absence d’assistante au fauteuil (tout est à main gauche)
Equipements à cordons pendants sur cart mobile (ph.6)
Permettent le travail à 4 mains, si c’est le praticien lui-même qui va chercher ses instruments
Le praticien dispose d’une véritable tablette à portée de mains, stable et bien située
Les instruments sont à portée de mains, moyennant une petite rotation sur l’assise du tabouret
Le patient n’a pas dans son champ de vision tous les instruments
Les entrées et sorties de patients ne nécessitent aucune gymnastique
Les cordons d’instruments souffrent beaucoup moins que sur les transthoraciques à fouets
- Ils ne peuvent s’installer que si l’on dispose d’un meuble à droite, avec niche de rangement
- Les instruments peuvent tomber au sol, si le praticien n’est pas attentif à leur remise en place
- Pour le travail à 4 mains, ils demandent la mise en place d’une tablette transthoracique sur bras
- Ils sont reliés à une boîte au sol par un cordon ombilical rapidement souillé (entretien régulier)
* Ne jamais installer un Cart avec un cordon ombilical relié à la base du fauteuil, c’est un vrai cauchemar. Les patients se prennent les pieds dedans ou l’écrase en sortant du fauteuil.
(*) En général, si l’on opte pour un réel travail à 4 mains, le crachoir est à proscrire. L’assistante est normalement capable de savoir aspirer ce qui doit l’être, et également apte à irriguer régulièrement les muqueuses pour éviter le dessèchement de la bouche du patient (c’est ce qui lui donne l’envie de se rincer et de cracher, si elles deviennent trop sèches à cause de l’aspiration).
Dans ce cas d’équipement sans crachoir, il est intéressant de proposer aux patients un petit espace hygiène pour se rincer la bouche en fin de soins, et se remaquiller un peu pour les dames.
Pour mémoire, sachez que dans une carrière professionnelle un praticien consacre 2 années (cumulées) à regarder ses patients se rincer et cracher. Mieux vaut les consacrer au Golf ou autres loisirs.
5 – Techniquement performant
En ce qui concerne le fauteuil lui-même, qu’il soit Hydraulique ou à Moto-Réducteurs, n’a pas grande importance, les 2 technologies sont largement maîtrisées.
On va plutôt parler de « Customisation » des équipements (Autrement dit ; le choix des options).
En ce qui concerne le nombre d’instruments sur la tablette et leur choix, une tendance s’impose loin devant toutes les autres :
5 instruments !
- Seringue 6 fonctions
- Cordon Turbine
- Micro-Moteur 1
- Micro-Moteur 2
- Détartreur
Seringue 6 fonctions
Là, c’est le piège, beaucoup noient ça en « Seringue Multifonctions »
Petit rappel : Il n’existe que 2 types de fonctionnement de seringues (disponibles en versions « Stylo » pour les équipements à fouets ou « Pistolet » pour les équipements à cordons pendants). Les 2 types sont :
- Version 3F (3 fonctions) AIR – EAU – SPRAY (froids)
- Version 6F (6 fonctions) AIR – EAU – SPRAY (froids)
+ AIR – EAU – SPRAY (chauds)
Si vous pensez qu’une version 6F ne sert à rien, essayer de vous faire sécher une cavité sur dent vivante avec de l’air froid !
De plus, avec une 6F, on peut basculer en mode « Froid » pour un test de vitalité pulpaire.
Option possible : Seringue avec lumière
Cordon Turbine (impérativement pour instruments lumineux. CàD « Midwest 4 trous électrique ») :
Je parle de « Cordon Turbine » pas spécialement de Turbine.
Aujourd’hui la Turbine n’est pas un instrument indispensable, un contre-angle rouge à 200 000 t/mn la remplaçant avantageusement.
Un cordon Turbine va surtout permettre d’y connecter une batterie d’instruments pneumatiques, tels que : Aéropolisseur, Arrache couronne/bridges, Détartreur Sonique, Pièce à main d’Air-Abrasion,… Et bien évidemment une Turbine si vous ne savez pas vous en passer !
Micro-Moteurs (x2) et impérativement lumineux : Pourquoi « x2 » ?
D’abord pour réellement utiliser le contre-angle rouge, sinon il restera dans le tiroir au profit de la sempiternelle Turbine. Cela évite une gymnastique permanente de changement de contre-angle ou de pièce à main sur un seul et unique Micro-Moteur, donc gain de temps pendant les séances de soins.
Ensuite, si un des Micro-Moteurs fait des siennes, l’autre répond « présent ». Il est aujourd’hui impératif de s’équiper de Micro-Moteurs à induction « Brushless » (sans charbons)
Ces Micro-Moteurs sont plus petits et moins lourds que leurs ancêtres à courant continu et charbons. Ils sont en général 2 fois plus puissants et dispensent un grand couple à bas régime.
Ce qui veut dire qu’ils sont capables de démarrer à 1 000 t/mn, voire beaucoup moins (en fonction des fabricants) et que cela permet de se dispenser de contre-angle vert par exemple.
De plus, leur durée de vie est nettement plus grande que celle des Micro-Moteurs à charbons.
Option possible : Micro-Moteurs à nez courts. Ils permettent un meilleur équilibre en main et un poids moindre, à condition de leur adjoindre également des contre-angles courts. Encore une raison de plus pour confier ses Turbines aux araignées.
Détartreur :
Bien sûr à Ultrasons, avec pièce à main autoclavable (il faudra bien un jour que tout le monde s’y mette).
La lumière sur ce type d’instrument est purement un gadget, car le faisceau lumineux n’est pas orienté vers la pointe des inserts, mais on a aussi le droit de se faire plaisir, au cas où ?
Pourquoi il est préférable d’avoir le détartreur sur l’équipement plutôt que dans le meuble ?
La raison : ne pas encombrer le meuble de tuyaux, câbles et pédale, si on peut l’éviter.
Maintenant si vous êtes un adepte pointu de la Paro, vous pouvez aussi avoir un détartreur spécifique avec réservoirs d’irrigation de produits décontaminants dans votre meuble.
Mais dans tous les cas vous serez gagnant par le gain de temps et le confort pour les détartrages de base.
Tout le reste
Lampes à polymériser, bistouris électriques, caméras endobuccales, etc… gagneront à être indépendants, car vous achetez un équipement pour 12 ou 13 ans (moyenne nationale), et ces matériels et accessoires annexes n’auront pas la même durée de vie !
De plus, vous ne transformerez pas votre équipement en « Sapin de Noël » C’était la mode il y a encore quelques années, mais c’est maintenant aux oubliettes. Pour l’humour, rappelons que nos ancêtres dentistes possédaient sur leurs équipements; le gaz (pour réchauffer la cire), un ventilateur, un négatoscope, un réchauffeur de carpules et une radio.
Hi-Tech
Capteurs d’imagerie RX, prise d’empreintes optique, lasers :
Comme dit précédemment, mieux vaut qu’ils soient indépendants de l’équipement, car ces technologies évoluent très vite, plus rapidement que les changements d’équipements.
Pour les anciens, souvenez-vous de l’ATS (années 80) et des équipements Gallus qui intégraient les premières versions de RVG. Au bout de 3 ou 4 ans les tablettes ne servaient plus qu’à y déposer un pot de fleurs.
Petit mot sur l’Aspiration
Le choix de la technologie d’aspiration (Anneau d’Air ou Anneau Humide) est directement lié à la configuration des locaux, plutôt qu’au choix d’un équipement. Voir ça avec son technicien attitré.
Je vais juste parler ici de la situation du bras d’aspiration. Les fabricants d’équipements le propose en général systématiquement sur leurs équipements. Ce n’est pas la meilleure situation dans l’espace.
Les tuyaux se présentant à la main gauche de l’assistante, l’oblige à un changement de main systématique (à moins d’être gauchère). Quand le praticien est seul, les tuyaux ne sont pas toujours bien accessibles, si le bras d’aspiration n’est pas assez long (ce qui est souvent le cas).
La position optimale du porte-canules d’aspiration est en « position Midi » c’est à dire dans le meuble, sur un bras télescopique orientable, à l’arrière de la têtière. (Ph.7)
Avec cette configuration, l’assistante à bien les tuyaux à portée de main droite, et sans son assistante, le praticien les à bien à portée de sa main gauche.
Option possible : Une seringue assistante, très utile dans tous les cas, et indispensable pour les équipements sans crachoir (irrigation des muqueuses par l’assistante).
Un autre sur la pédale de commande :
Elle doit pouvoir commander les instruments et les positions du fauteuil. Préférez une pédale à variation angulaire, qui vous permettra de rester toujours les pieds bien au sol.
Petit plus au niveau du fauteuil
Certains fauteuils permettent une rotation de l’assise sur 2 x 30 ou 2 x 45°, cela peut s’avérer très pratique pour se positionner à portée de mains de ses tiroirs en fonction des actes à réaliser. Aucun intérêt si vous travaillez en organisation Tubs & Trays.
6 – Fiabilité
C’est la moindre des choses, quand on investit dans un outil de travail (quel que soit son métier) !
La « Quincaillerie » ne doit pas avoir droit de cité dans les milieux professionnels (iriez-vous voler dans un avion fabriqué au rabais avec des composants bon marché ?).
Evitez les Marques exotiques, les équipements « mal ficelés » ou mal représentés en France.
Pour augmenter aussi les chances de fiabilité, ne vous laissez pas anesthésier par les gadgets technologiques n’apportant aucune valeur ajoutée à la qualité de votre travail en bouche, au confort du patient. Plus il y aura de fonctions informatisées, plus il y aura des risques de dysfonctionnement dès qu’il y aura le moindre paramètre de travers.
Exemples : Avez-vous besoin d’une programmation de réglage de l’eau de spray, plutôt que d’utiliser un petit robinet de réglage direct. Avez-vous également besoin que votre équipement soit relié par Internet au serveur du fabricant en Patagonie orientale ?
La fiabilité n’est pas seulement liée à la marque de l’équipement ! Quel que soit le sérieux du fabricant, c’est aussi avec la disponibilité et les compétences techniques de votre installateur que le matériel peut prétendre être fiable pour vous assurer un exercice sans mauvaises surprises.
7 – Rapport Qualité / Prix
Le prix de tout matériel, n’est que la partie émergée de l’Iceberg !
Certes, elle a son importance et doit-être en adéquation avec ses moyens financiers et de ses exigences technologiques, mais il est illusoire de ne s’en tenir qu’à lui. Un équipement pas cher, mais toujours en panne, vous coûtera au final beaucoup plus cher qu’un matériel de bonne qualité, plus cher à l’achat.
Tenez compte des factures de SAV et des pages de rendez-vous annulées au fil des années d’exploitation, donc du manque à gagner et de l’insatisfaction des patients.
Le bouche à oreille avec vos confrères installés ailleurs est un bon repère, meilleur que tous les slogans marketing.
Venons-en au mobilier du cabinet
Il faut déjà distinguer celui de la salle de soins et celui de la salle de stérilisation, qui ne répondent pas aux mêmes impératifs.
Le mobilier de la salle de soins
C’est certainement le choix le plus critique de tous dans une installation, il conditionne des années de bonheur ou de galères, si « on se loupe ». Ici, il n’y a pas de vérités absolues, nous sommes dans le «Sur Mesures », ce choix doit-être déterminé par les facteurs suivants :
- type de pratique exercée (on a vu une partie avec les différents types de distributions d’instruments). Les critères ne seront pas les mêmes si vous souhaitez une distribution arrière, une distribution en garage ou un cart. Si vous travaillez à 2 ou 4 mains.
- passerez-vous aussi un jour en organisation « Tubs & Trays » ?
- configuration de la salle de soins (dimensions, porte d’entrée/sortie, porte vers la stérilisation, etc…)
Peut-être qu’il sera préférable d’avoir plusieurs meubles avec des passages libres entre eux pour mieux circuler, des éléments hauts pour ranger des instruments ou fournitures.
Tout ça est à discuter avec votre installateur et/ou le représentant du fabricant de meubles « in situ » ou sur plans.
Pensez toujours à la circulation des intervenants dans cette salle : Le patient, l’accompagnant éventuel, l’assistante et vous-même, évitez les croisements, préservez votre zone de travail autour de la têtière, aucun patient ne doit y passer.
Reste qu’une fois la configuration mise au point, il y aura quelques choix à arrêter :
Meubles en métal ou en bois ?
- Le Métal permet une plus grande longévité dans le temps et des teintes brillantes, satinées ou métallisées pour les façades.
- Si dans 10 ans, vous souhaitez revoir votre salle de soins, il est toujours possible de faire repeindre les façades (façades quasi-impossibles à changer avec du stratifié)
- Le Bois, doit impérativement être de l’aggloméré hydrofuge (coloration verte) ou du Medium. Ne jamais acheter des meubles en aggloméré de base (pour moi, c’est de la sciure collée qui se désagrège à la moindre fuite d’eau et qui absorbe les odeurs d’Eugénol et autres produits à forte odeur), les charnières de portes pourraient danser le Twist au bout de quelques années d’utilisation. Le bois (son ersatz) est en général plaqué de stratifié, offrant une belle panoplie de motifs et de teintes.
Plan de travail
En verre
Je pense que ce choix est à éviter, sauf si vous n’utilisez votre salle de soins que pour la contemplation. Pendant quelques années tous les fabricants qui voulaient continuer à vendre du mobilier ont été contraints de suivre cette mode de Designers. Mais le verre se raye, met en évidence toutes les taches, même d’eau, et peut aussi s’ébrécher lors de la chute d’un davier, par exemple. Il faut avoir en permanence le chiffon en mains (vous savez de quoi je parle, si vous avez une table en verre à la maison).
En Stratifié
C’est le choix le plus économique, pas forcément le plus Design, mais dans tous les cas, mieux que le verre ou le Granit.
En Résine
La plus connue, mais pas la seule, est le Corian®. C’est un bon choix, surtout si vous le choisissez légèrement pigmenté et pas trop sombre. Les salissures du quotidien ne sont pas trop flagrantes et l’entretien est très facile. On dispose aussi de vasques totalement intégrées et sans jointures qui s’encrassent ou laissent l’eau s’infiltrer. Evitez le blanc uniforme, ça vieillit mal et les taches sont flagrantes.
Autre avantage de la résine, ça se répare très bien en cas de besoin (avoir quand même recours à une personne qualifiée).
En Granit ou pierre du même genre
Lourd, très lourd et un look de marbrerie funéraire.
En Béton ciré
C’est un matériau « Tendance » très utilisé par les architectes-décorateurs. Certains Bétons cirés sont très sensibles aux impacts. Je n’ai pas assez de recul sur ce type de plans de travail en milieu Dentaire pour affirmer quoi que ce soit de crédible.
Meubles suspendus ou pleine hauteur ?
Suspendus
C’est très esthétique, mais dispense peu de rangements. Le principal obstacle : La résistance de la paroi d’accrochage.
Si c’est du Placoplâtre ou même du carreau de plâtre, je vous conseille d’oublier cette solution.
Il existe un palliatif en les faisant supporter par des pieds métalliques ou supports assez hauts.
Pleine hauteur
Une bonne solution, stable et offrant plus de rangements, mais il faut impérativement un bandeau étanche en tant que plinthe, pour éviter une Bergerie à ciel ouvert.
Meubles « Dentaires » ou du commerce de détail ?
- Les meubles spécifiquement fabriqués par des industriels du secteur médical, les ont adaptés à chacune des professions (Dentistes, Podologues, Gynéco, Vétérinaires, etc…), ce qui n’est pas le cas des fabricants pour Monsieur et Madame Lambda.
- Avec eux, vous disposerez de hauteurs de tiroirs adaptées à vos instruments et produits, d’aménagements internes spécialisés pour y ranger avec clarté et sécurité vos différents outils et produits. De modules ou placards spécialisés, etc.. et de Service après-vente.
- Pour la salle de soins, je ne recommande pas ce genre de choix, à la limite une fabrication sur mesures par un menuisier, si vous avez su lui transmettre les bonnes exigences.
Le mobilier de la salle de stérilisation
Comme pour la salle de soins, le choix est contraint par les dimensions et configuration du local où ils vont se retrouver.
La plupart du temps les meubles de cet espace sont en bois (donc, pas en sciure collée), mais il existe aussi des gammes de mobilier en métal, voire en inox, spécifiques pour les salles de stérilisation.
Pour bien aménager l’espace de stérilisation, le mieux est de faire appel à votre fournisseur d’équipement et/ou au représentant du fabricant de meubles.
Ne pas oublier les contraintes suivantes :
- meubles devant résister à l’humidité
- insertion d’un thermo-désinfecteur éventuel (dès fois, hélas, d’une simple machine à laver la vaisselle)
- insertion d’un ou de plusieurs autoclaves.
Prêter une attention toute particulière à leur implantation (ni trop haute, ni trop basse), à leur accessibilité pour le remplissage éventuel du réservoir d’eau déminéralisée, à l’accessibilité technique pour les réparations et révisions, à la résistance effective des tablettes coulissantes, si les autoclaves doivent être installés de la sorte (un autoclave pèse de 50 à 70 kilos et plus).
- prévoir un bac d’évier assez profond avec une douchette
- prévoir des rangements hauts accessibles facilement
- prévoir un bon éclairage des plans de travail
- prévoir aussi les compartiments de réceptions des différents déchets d’activité.
Il est aussi possible d’avoir recours à des meubles de la grande distribution, notamment ceux d’une célèbre enseigne Suédoise. Dans ce cas, il vous faudra quelqu’un de qualifié pour les monter de manière sécurisée. Et avoir à l’esprit les contraintes évoquées ci-dessus.
Bonnes réflexions et installations !
Un commentaire
très intéressant ,
merci.