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Travailler mieux pour preserver son corps

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Limiter les risques de survenue de TMS passe par une approche globale à la fois sur l’ergonomie de la salle et du matériel de soin, sur les postures de travail ainsi que sur la préservation et le renforcement des zones les plus fragiles du corps. Bien qu’il y ait des règles ergonomiques et posturales essentielles à mettre en place dans sa pratique au cabinet, il n’existe pas de formule magique à appliquer et dupliquer d’un cabinet à un autre. Chaque situation nécessite une étude prenant en compte les caractéristiques morphologiques du praticien et de son assistante, les types de soins pratiqués, l’organisation, le travail à quatre mains ou non, les douleurs, les fragilités articulaires déjà présentes et le fonctionnement biomécanique du praticien et de son assistante.

Pour initier une démarche ergonomique, voici 6 conseils que vous pouvez mettre en place.

1. Utiliser du matériel ergonomique

Cela semble évident, pourtant en visitant de nombreux cabinets dentaires, on peut remarquer que le confort du patient empiète sur l’ergonomie et les bonnes postures de l’équipe soignante. Votre patient va passer quelques dizaines de minutes voire quelques heures en soin. Vous vous exercez une dizaine d’heures par jour pendant plusieurs décennies, alors ne négligez pas votre santé.

Bien étudiée, une salle de soin conçue autour de l’ergonomie est tout à fait compatible avec le bien être du patient. Travailler dans de bonnes conditions, sans douleur, avec plus de confort se reflète sur votre technicité et sur la sérénité des patients.

Le terme ergonomie est souvent galvaudé. Il faut revenir à la définition initiale qui est l’adaptation de l’outil à l’homme et non l’inverse. Le matériel doit apporter le maximum de liberté de mouvement sans contraindre le professionnel dans sa pratique en lui permettant par son mobilier et son unit d’éviter les gestes toxiques, travailler à quatre mains sans se gêner avec son assistante et en conservant de bonnes postures.

2. Privilégier une position semi-assise

Comme expliqué précédemment, la position assise prolongée favorise l’apparition de lumbago, d’hernie discale et de sciatalgie. La position semi assise par l’utilisation d’une selle ou d’un plan incliné permet d’avoir une assise sur les ischions et non sur le sacrum. Ainsi, les muscles profonds du bassin ne créent pas de pression sur le nerf sciatique. L’assise sur les ischions prédispose à bien positionner son dos droit et à éviter de se vouter pour préserver les disques intervertébraux.

En position semi assise, les genoux se situent sous le plan des hanches contrairement à la position assise classique. Il se forme un angle d’approximativement 120 ° entre l’axe des fémurs et celui du bassin. Dans une telle position, le muscle Psoas n’étant pas sollicité, vous évitez les lumbagos et autres lombalgies d’origine musculaire.

3. Garder la tête droite en favorisant la vision directe

Une position toxique vue fréquemment en cabinet est celle de la tête du praticien ou de l’assistante déportée en avant ou inclinée sur le côté. Nous avons expliqué dans le paragraphe sur les cervicalgies que les douleurs vont apparaitre dans le cou suite à un déséquilibre de tensions musculaires entre les muscles antérieurs et les muscles postérieurs. Ces mauvaises postures cervicales sont souvent liées à un manque de proximité physique entre le professionnel et son patient dû à de multiples causes : mauvais réglage du fauteuil, unit mal adaptée créant un conflit entre les jambes du praticien et la base ou avec les jambes de l’assistante, mauvaise exploitation de la vision directe. En effet, associer une variation de position de 9 h à 12 h pour le praticien avec une bonne utilisation de la têtière positionnant convenablement la tête du patient va permettre de conserver dans 80 % des cas une vision directe.

A moins d’utiliser un microscope, la flexion cervicale pure est quant à elle une posture difficilement corrigible.

Se positionner dans l’axe de vision de la zone à travailler, au plus proche du patient en utilisant la têtière comme un outil facilitant le soin permet de limiter les mauvaises postures cervicales.

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  4. Travailler les coudes collés au corps

Pour atteindre des zones difficiles d’accès comme les dents du fond, bon nombre de praticiens ont pour habitude de décoller les coudes du corps soit en avant soit latéralement. Nous avons vu que ces postures tendent à générer des conflits au niveau de la coiffe des rotateurs. Pour maintenir les coudes collés au corps et soulager les épaules, là encore tout réside dans le positionnement du praticien par rapport au patient. Prendre le temps de se positionner proche du patient dans l’axe de vision de la zone à travailler tout en mobilisant le rachis cervical pour faciliter l’accessibilité sont autant de paramètres pour travailler dans des positions viables pour le corps.

Combien de fois par jour le praticien ou l’assistante vont-ils changer d’instruments ? Impossible de le déterminer tant ce geste est répété dans une journée de travail. Alors imaginez tout au long d’une carrière ! Sachant que l’axe de mouvement physiologique d’une épaule est de 45 ° par rapport à l’axe du corps, la position de l’instrumentation est un point de vigilance important.

Les transthoraciques peuvent être positionnés trop haut demandant un geste non physiologique d’élévation d’épaule pour saisir les instruments.

Les cordons pendants ou les carts conçus pour une position de praticien à 11 h ou 12 h sont non physiologiques pour les épaules pour une position à 9 h ou 10 h.

Il existe de nombreuses conceptions d’units mais il faut les utiliser dans les conditions optimales au risque de léser les épaules.

Le type de meubles et leur agencement dans la salle de soin peuvent également prédisposer le corps à des gestes toxiques répétitifs créant des lésions au niveau des épaules et du dos.

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5. Limiter les tensions dans les avant-bras

La préhension et les efforts de serrage et de pince avec les mains très présents en dentisterie ne sont pas sans incidence sur les muscles des avant-bras et les fameuses tendinites des coudes type tennis-elbow ou golf-elbow, sans oublier les douleurs du canal carpien.

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“ Ergonomie de la salle et du matériel de soin, postures de travail, préservation et renforcement des zones les plus fragiles du corps…
Limiter les risques de survenue de TMS passe par une approche globale ”

Bien qu’impossibles à supprimer, il est tout de même possible de diminuer les contraintes sur ces muscles en utilisant de la petite instrumentation légère pour le travail en bouche et en s’assurant, surtout pour les utilisateurs de fouets, qu’il y a le moins de tension de rappel possible dans les cordons ou dans le cordon d’aspiration pour l’assistante. Quant au mobilier des tiroirs trop lourds, sans assistance à l’ouverture, vont créer des contraintes répétitives et excessives dans les avant-bras.

6. Le sport et les étirements

Les effets du sport sur la santé ne sont plus à démontrer. Au-delà des bénéfices sur l’appareil cardio vasculaire et sur la prise de poids, la pratique d’une activité va permettre de préserver les muscles et les articulations. La sédentarité et les postures statiques prolongées liées aux journées de travail, peuvent créer des contractures sur la musculature profonde et des pertes de mobilité articulaire même dans des conditions posturales et ergonomiques idéales.

Plus le sport sera complet, c’est-à-dire plus il mettra en jeu différents muscles et articulations, sans geste répétitif, mieux seront les bénéfices pour le corps. Suivant les affinités et les capacités de chacun, vous pouvez vous orienter par exemple vers la natation, la gymnastique, l’escalade ou le CrossFit. Pour des activités plus douces, le yoga, le stretching, l’aquagym ou le Pilates sont très bénéfiques pour le corps. L’important étant la régularité, il est primordial de choisir un sport qui plait plutôt que de s’astreindre à en pratiquer un sport censé être plus physiologique sans prendre de plaisir. Vous pouvez prendre le temps quotidiennement de vous étirer. 5 à 10 minutes suffisent pour relâcher et détendre les muscles responsables des TMS mais aussi pour apaiser la respiration. Créez votre routine en ciblant les muscles profonds des zones clés que nous avons abordés précédemment, au niveau du bassin avec le psoas et le piriforme, ceux de la coiffe des rotateurs au niveau des épaules, mais aussi ceux des cervicales et le diaphragme.

Conclusion

Première cause de maladies professionnelles, les TMS génèrent de nombreux inconforts et maux quotidiens pour presque 8 dentistes sur 10. Ces douleurs touchent de nombreuses zones du corps et tendent à dégrader fortement les capacités physiques des personnes touchées, pouvant conduire à l’incapacité de travail.

D’origine plurifactorielle liée aux traumatismes mais surtout aux habitudes de vie et de travail, ces maux peuvent être résolus durablement par l’investigation de différents paramètres.

Un cabinet dentaire est composé d’individus ayant leur propre mode de fonctionnement biomécanique lié à leur histoire de vie, leurs habitudes et leur patrimoine génétique. Il est important de considérer les caractéristiques et besoins propres de chaque praticien et assistante dentaire suivant leur morphologie, leurs antécédents et leur manière d’exercer la dentisterie et ainsi en fonction d’adapter les postures de travail et l’ergonomie de la salle et du matériel de soin.

La posturologie et l’ergonomie sont une science adaptée à la prévention des TMS apportant des solutions sur mesure et une démarche globale.

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Si vous souhaitez vous former à l’amélioration de vos postures et préserver durablement votre corps, vous pouvez participer à un atelier de groupe en ergonomie et posturologie pour chirurgien-dentiste et assistante dentaire. Voici les prochaines dates :

  • 2 octobre : Annecy
  • 3 octobre : Lyon
  • 10 octobre : Bordeaux
  • 7 novembre : Paris
  • 14 novembre : Toulouse
  • 21 novembre : Rennes
  • 4 et 5 décembre : Lausanne
  • 11 décembre : Lyon
  • 12 décembre : Annecy

A votre cabinet pour une formation d’une journée sur mesure pour le praticien et son assistante dentaire. Déplacement possible France, Suisse et Belgique.

Plus d’informations sur le site Ergodentr.com

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