Remi, vous êtes un enfant de la fin des années 80. Vous avez donc grandi avec les super héros (Batman, Power rangers…). Ont-ils forgé votre mental sportif et de “dépassement de soi”?
Effectivement je suis né en 1985 et j’ai baigné dans l’univers manga du club Dorothée et autres dessins animés. Cela va sans dire que cela véhicule une image de beau héros tout en muscle combattant des méchants hideux pour le bien de la planète ou du pays, qui me laisse quelque part une image de ce que je voudrais être.
Mais l’origine de ma passion pour le sport, la performance et la compétition ne viennent pas de là.
Dès l’école primaire, j’étais un enfant turbulent, qui ne restait pas plus de 5 minutes assis sur une chaise, qui bavardait sans cesse, qui dissipait la classe, mais qui arrivait quand même à avoir la moyenne. J’étais hyper actif.
Mes parents ont décidé de me mettre au sport pour me canaliser, j’ai pratiqué le basket, puis le foot et enfin le judo sans vraiment aimé ça. C’est à 11 ans que j’ai commencé la natation et que j’ai découvert un univers, mon univers. Sous l’eau, nous sommes vraiment seul face à nous-même, il faut se concentrer sur sa technique de nage, sa respiration, on se parle à soi-même, on repense à sa journée… comme une thérapie, un bien être après chaque séance se fait ressentir.
Autre point positif, après des entrainements assidus on progresse, on est plus rapide, plus fluide, c’est de là que nait la performance, l’envie de progresser, la satisfaction de la performance due à un entrainement régulier. Le sport m’a vraiment canalisé à ce moment-là.
Racontez-nous comment êtes-vous passé de “coureur à pied” aux projecteurs de TF1 ?
En 2001, je découvre le club de triathlon d’Antibes et me passionne pour ce sport, j’intègre ainsi la course à pied et le vélo à mes entrainements c’est à partir de là que je vais m’entrainer 7j/7 pendant 3 ans entre 10 et 12h par semaine.
Je passe le BAC en 2003 et échoue au concours de médecine en 2004. C’est à ce moment-là qu’il faut faire un choix, j’arrête brutalement le sport une année entière pour me concentrer sur mes études, en 2005 je réussi brillamment le concours en me classant 36ème et choisis « dentaire ». LA première chose que j’ai faite après la dernière épreuve du concours est d’aller courir au bord de mer, quel bonheur que je n’avais pas ressenti depuis 1 an. 3 disciplines demandant trop de temps et d’énergie, j’ai décidé de ne pratiquer uniquement la course à pied, ce jusqu’à maintenant. En 2012, je me suis mis au défi de gagner les World Health Medigames en Turquie sur semi-marathon, défi réussi, puis en 2013 de gagner le doublé 10km et semi-marathon malheureusement je me blesse quelques jours avant le départ, je fini 2ème au 10 km, mais n’arrive plus à courir 2 jours plus tard pour le semi-marathon. Fracture de fatigue au pied gauche, 1er et 2ème métatarse, c’est à ce moment-là que j’ai arrêté la course à pied de haut niveau.
En 2013, le Crossfit arrivait en France et je découvrais un nouveau sport, nécessitant énormément de capacités physiques, qui me plaisait : force, équilibre, coordination, endurance, et ce, pour tous les muscles du corps.
Cette même année, les courses à obstacles ont fleuri en France et en Europe, c’est tout naturellement que je me suis dirigé sur ces courses sous tous ses formats dont le parcours Ninja.
Fin 2015, une annonce sur internet disait rechercher des sportifs de tous horizons pour l’émission Ninja Warrior, j’ai postulé, et j’ai été retenu pour la saison 1 en 2016. Puis, j’ai été invité pour participer à la saison 2 cette année.
Vous vous déplacez fréquemment dans le monde pour participer à des compétitions, comment gérez-vous le cabinet ?
Je choisis mes courses assez longtemps en avance, soit je fais l’aller-retour dans le week-end soit je ferme le cabinet quelques jours autour du weekend pour profiter un peu. Dès lors que les courses sont déterminées à l’avance, l’organisation est très simple !
Votre passion vous a-t-elle aidée dans votre exercice ou réciproquement ?
Bien sûr, les deux s’entremêlent mais aussi se complètent. C’est avec un physique et un mental à toute épreuve grâce au sport que je peux tenir des journées de 10h au cabinet et c’est aussi le sport qui me permet de décompresser le soir et remettre le compteur à zéro ! La posture au fauteuil est source de problèmes de dos sur le long terme, le gainage est très important et j’espère ne jamais être affecté.
Vos patients sont-ils plutôt perturbés par vos absences, fascinés par votre double vie ou ne sont pas au courant ?
Lorsque j’exerçais sur Antibes (2010-2015) les patients avaient l’habitude de me voir en photo dans Nice matin le lundi lorsque je gagnais une course dans les Alpes Maritimes le dimanche. L’absence ne se fait pas réellement ressentir car je groupe toujours vacances et compétitions ou ne pars que le week-end. En général, oui les gens sont fascinés car en plus d’exercer un métier difficile et épuisant il me reste de l’énergie pour m’entrainer au quotidien et avec de belles performances.
Après Ninja Warrior, avez-vous d’autres projets ?
Après la saison 1 de Ninja Warrior en 2016, je me suis mis à la recherche de casting pour d’autres émissions, et j’ai tourné dans une émission équivalente aux Etats Unis appelée Ultimate BeastMaster (saison 2) qui sera diffusée sur Netflix fin 2017.
Je continue la pratique de la course à obstacles, beaucoup de salles Ninja ouvrent en France et je suis souvent invité aux inaugurations pour faire le show avec d’autres participants de l’émission, il y a également de plus en plus de compétitions dans ces salles, actuellement je m’entraine pour cela.
Pensez-vous un jour vivre de votre passion ou l’abandonner au profit de votre métier ?
En 2015, je me suis beaucoup plus investi dans le sport en ne travaillant que 3 jours par semaine, j’ai réussi à finir 23ème (et 2ème Francais) aux championnats d’Europe de Spartan Race en Slovaquie devant la majorité des sportifs professionnels, mais j’avais clairement dépassé le stade du plaisir et de l’envie aux entrainements, je m’entraine avant tout pour le plaisir et le bien-être, une certaine performance en découle mais je ne la recherche plus à tout prix.
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