Le mythe : en cas d’échec, l’endodontie est toujours responsable.
La réalité : la prothèse n’est pas toujours conforme aux données acquises de la science.
L’endodontie est la discipline de la dentisterie qui traite des pathologies de la pulpe et des tissus péri-apicaux. Il est bien sûr impensable de limiter l’endodontie à l’utilisation à l’intérieur d’un canal d’une série d’instruments. Le but ultime du traitement endodontique est de conserver l’organe dentaire sur l’arcade dans le respect de l’esthétique et de la fonction. Il nous a donc semblé indispensable de positionner le traitement endodontique au cœur de la réhabilitation prothétique.
La tendance actuelle est de mettre en opposition les dents naturelles avec les racines artificielles.
La conservation « à tout prix » d’une racine naturelle ne peut se faire au détriment du respect des normes biologiques et prothétiques.
Si l’endodontie veut sortir grandie de ce combat, elle doit respecter les règles qui régissent l’implantologie et la prothèse implanto-portée.
Nous avons choisi un cas clinique simple et complexe et nous allons argumenter chacune des décisions.
La phase prothétique est réalisée par le Docteur Frédéric Benamara.
Fig. 3 : vue de face en occlusion. Une patiente se présente à la consultation dans le but d’améliorer son esthétique dentaire et de traiter les dents qui présentent des caries et des soins inadéquats. Fig. 4 : vue des faces palatines des dents antérieures.
Concernant la 36, lésion radio-claire à l’apex des deux racines remontant dans l’espace inter-radiculaire.
Stratégie et plan de traitement
Concernant les dents 16,15 et 14 il est prévu de retraiter les dents endodontiquement afin de pérenniser la restauration prothétique et de pouvoir reconstituer les dents avec un ancrage radiculaire.
Fig. 10a et 10b : les dents 24, 25 et 27 après retraitement endodontique : la dent 25 présente un système canalaire à 3 canaux d’où une difficulté supplémentaire pour le traitement endodontique comme pour la reconstitution préprothétique.
Secteur mandibulaire droit
Fig. 11 : la dent 46 est à extraire et son remplacement assuré par un implant.
Secteur mandibulaire gauche
Dans un premier temps, il est prévu de retraiter les dents 36 et 37 avec un traitement à l’hydroxyde de calcium sur la 36.
Fig. 12a : radiographie pré-opératoire secteur 3. Lors de la dépose des provisoires et des reconstitutions, l’examen attentif du plancher de 36 révèle la présence d’une perforation de laquelle s’échappe une grosse quantité de pus alors même que la dent était asymptomatique.
Fig. 12b : le pus remplit la cavité d’accès une fois l’ancienne obturation éliminée. La dent 36 est à extraire car elle va représenter le maillon faible de notre réhabilitation. La structure dentaire résiduelle est faible, le plancher est perforé, retrouver la perméabilité canalaire au niveau de la racine mésiale est aléatoire.
Remerciements au Docteur Frédéric Benamara pour l’excellence de son travail.
Remerciements
Nous remercions le Professeur Jean-Paul Albou qui a su nous transmettre son enthousiasme et son exigence en dentisterie. Nous avons pu partager avec lui son expérience clinique alors que nous étions ses assistants à la Faculté de Paris 7. Ses qualités de pédagogue et ses connaissances tant théoriques que pratiques ont été déterminantes dans notre exercice.
Nous remercions le Professeur Pierre Machtou qui nous a permis d’aborder l’Endodontie non seulement au niveau technique mais également au niveau philosophique quant à l’approche de la discipline. La richesse et la générosité de son enseignement ont guidé nos pas dans la discipline.
Nous espérons être digne du message que nous avons reçu en héritage.