La qualité des implants ne dépend pas de la notoriété des marques et de leurs parts de marché mais de la qualité des matériaux, de la rigueur de la fabrication, du design des implants et de leur accastillage ainsi que des concepts biomécaniques issus de leur recherche.
Quels sont les critères de choix d’un bon implant ?
Tout implant doit avoir été cliniquement testé (étude multicentrique sur une assez longue période) et avoir un dossier scientifique « prouvé » validant celui-ci.
Un bon implant doit offrir :
- Une haute stabilité initiale,
- Une bonne condensation osseuse,
- Une grande maintenance du niveau de l’os crestal,
- Une réponse positive des tissus muqueux (Platform Shifting…),
- Un état de surface ostéoconducteur accélérant la stabilité secondaire,
- Une facilité de placement avec possibilité d’ajuster la position (au secteur antérieur),
- Une connexion stable et étanche, facile à retrouver tactilement, et adaptée aux diverses solutions prothétiques.
Il n’existe pas d’implant universel idéal et les exigences du secteur antérieur ne sont pas celles du secteur postérieur.
Actuellement en antérieur, où le facteur esthétique est déterminant, je choisirais un implant « bone level » où le col, micro-spiré rugueux, convergent et rétréci est placé au niveau osseux et au secteur postérieur un implant « soft-tissue level » où le col lisse est placé en supra-osseux (ou bien un implant « one-piece » où le col lisse est transmuqueux).
Existe-t-il des différences fondamentales entre les implants de grande marque et ceux des marques de notoriété moindre mais toutefois très engagées dans l’implantologie ?
La qualité des implants ne dépend pas de la notoriété des marques et de leurs parts de marché mais de la qualité des matériaux, de la rigueur de la fabrication, du design des implants et de leur accastillage ainsi que des concepts biomécaniques issus de leur recherche.
En général ce sont les fabricants « majeurs » qui ont les moyens de faire en permanence de la recherche et du développement (ou d’acheter les brevets ou le savoir-faire) et d’entreprendre des études cliniques multicentriques coûteuses et des contrôles histologiques.
Souvent les petits fabricants «clonent» les implants de ces derniers mais ce n’est pas toujours le cas et parfois le contraire est vrai !
Par exemple récemment Nobel Biocare (n°1 Mondial) a acheté le savoir-faire d’Alpha-Bio, petit fabricant israélien…
Les implants courts (5/6 mm) sont-ils aussi fiables que les implants longs ?
Sachant que Franck Renouard répond aussi à cette question dans ces colonnes je demanderais au lecteur de s’y reporter car il est celui qui a «promu» ces implants et les a validés.
Leur utilisation va dans le sens d’une implantologie moins invasive et lorsque les indications sont bien posées, tout aussi fiable.
Selon vous, les matériaux dits « de nouvelle génération » tels que la zircone… offrent-t-ils les mêmes conditions (maniabilité, pérennité, fiabilité…) que le titane ?
L’oxyde de Zirconium n’est pas pour le moment un matériau en mesure de remplacer le titane dans la fabrication d’implants car il n’y a pas d’études scientifiques sérieuses et publiées le démontrant.
La zircone lisse ne permet pas l’ostéointégration (mais seulement une fibro-encapsulation) et lorsqu’une surface rugueuse a été obtenue, sa pérennité a été critiquée et mise en doute par la communauté scientifique. Il faut donc attendre que la recherche valide une surface permettant une ostéointégration.
L’oxyde de zirconium, par contre, est bio-compatible visà-vis des tissus muqueux et permet les faux-moignons implantaires et les infrastructures de bridges. Cependant le recul n’est pas très grand et il est sage d’être prudent car bien des questions se posent encore pour une utilisation au secteur postérieur («chip» fractures de la céramique cosmétique, résistance à la fatigue en milieu salivaire…). Toujours penser au principe de précaution !
Quel(s) implant(s) posez-vous ?
Au secteur antérieur l’implant Nobel Active (Nobel Biocare) qui est «bone level». Au secteur postérieur l’implant Nobel Replace (Nobel Biocare) qui est «soft-tissue level».
J’ai choisi ces implants car je sais qui sont les hommes derrière ces derniers et je respecte leur rigueur professionnelle en ce qui concerne la recherche et les études cliniques.
Il m’arrive au quotidien de restaurer prothétiquement des implants d’autres marques, posés par des confrères, et je sais qu’on peut parfois dire de même des implants concurrents…
Il existe donc un facteur «personnel» de tropisme, voire de subjectivité, qu’on ne peut éliminer lors de la détermination de ce choix.