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Dr David Bourdin

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D’une manière générale, j’ai tendance à penser que la qualité se paie, même s’il faut reconnaître que ce n’est pas une loi intangible. Tout en gardant à l’esprit que l’économie n’est pas toujours là où on l’attend.

Quels sont les critères de choix d’un bon implant ?

Le bon implant est celui qui correspond aux besoins de l’utilisateur. Avant de choisir un implant ou une marque d’implant, il faut savoir ce que l’on veut en faire. Ainsi, les critères de choix vont varier en fonction de l’objectif à atteindre.

Pour ma part, lorsque j’ai eu à choisir mon système implantaire, j’ai eu «la chance» de n’avoir aucune influence relationnelle : je ne connaissais personne, et je n’avais pas de «mentor».

Mon objectif était d’utiliser des implants fiables et simples à utiliser, pour moi, pour mes correspondants et pour mes patients. Aujourd’hui, je travaille toujours avec le même système, même si, forcément, mes critères de choix ont pu évoluer :

  • Un implant doit être «intelligent».
    C’est-à-dire intégrer un véritable concept dont l’origine et la finalité sont la prothèse. Tous les choix biologiques et mécaniques doivent avoir une logique scientifique. Ceci concerne entre autres la forme de l’implant, le matériau, l’état de surface, la connexion, la gestion du joint implanto-prothétique, la forme des vis de cicatrisation.

Je retrouve dans peu de systèmes cette maîtrise.

  • Un implant doit être bien fabriqué : la conception est une chose, la réalisation en est une autre : précision d’usinage, propreté des surfaces, qualité de l’ancillaire.
  • Il est plus rassurant de travailler avec des nouveautés qui ont suivi un processus de validation clinique le plus complet possible.
  • La relation avec le commercial est souvent sous-estimée, à tort. Avoir le soutien d’un commercial avec qui on s’entend bien est capital. De nombreux praticiens changent de système à cause, ou grâce à leur commercial.
  • D’autres critères peuvent intervenir avec plus ou moins de pertinence en fonction du praticien : système à couverture internationale, une seule cassette de chirurgie, gamme complète (implants courts), richesse de l’accastillage prothétique…

Existe-t-il des différences fondamentales entre les implants de grande marque et ceux des marques de notoriété moindre mais toutefois très engagées dans l’implantologie ?

Un lieu commun est de dire que toutes les marques d’implants se valent. Au-delà de la formule, concrètement, ce serait quand même un hasard incroyable.

En effet, si n’importe quel morceau de titane s’ostéointègre dans du tibia de lapin, il n’en est pas de même lorsqu’il s’agit d’obtenir de forts taux de succès dans un os de type IV, en association avec une greffe sinusienne, avec une stabilité primaire médiocre, chez un patient fumeur.

D’une manière générale, j’ai tendance à penser que la qualité se paie, même s’il faut reconnaître que ce n’est pas une loi intangible. Tout en gardant à l’esprit que l’économie n’est pas toujours là où on l’attend.

Je dois cependant reconnaître que je ne suis pas forcément le mieux placé pour argumenter le sujet, n’ayant jamais travaillé avec des implants de «marques de moindre notoriété». Par ailleurs, des praticiens sérieux font un travail tout à fait honorable avec ce type d’ implants.

Au final, je n’ai pas de preuve qu’il existe de grandes différences entre le système que j’utilise et d’autres à moindre coût. Mais il me reste mes convictions, et pas mal d’indices.

Les implants courts (5/6 mm) sont-ils aussi fiables que les implants longs ?

Oui, à condition de bien choisir ses implants courts.

Sur ce sujet, la démarche que j’ai observée est aujourd’hui peu avouable puisque j’ai d’abord constaté mes résultats cliniques avec l’utilisation d’implants courts dans toutes sortes de configurations, avant d’analyser la bibliographie pour comprendre pourquoi cela fonctionnait.

D’une manière générale, l’avènement des surfaces microtexturées a changé la donne. La cassure est très nette dans la bibliographie, et les travaux de Feldman l’ont mise en valeur. J’utilise régulièrement des implants de 6 mm sans trop d’inquiétude.

Il faut bien comprendre que l’on travaille avec un tissu vivant, l’os, qui s’adapte en permanence. La question qui reste en suspens est jusqu’où peut-on «descendre » dans les différentes situations cliniques : implants unitaires, prothèse amovible, édentement terminal, parafonctions….

Selon vous, les matériaux dits « de nouvelle génération » tels que la zircone… offrent-t-ils les mêmes conditions (maniabilité, pérennité, fiabilité…) que le titane ?

Petite précision, pour être bien clair : la zircone, ou oxyde de zirconium, est une céramique d’aspect blanc opaque. Le zirconium est un métal (d’aspect… métallique) appartenant à la même colonne que le titane dans la classification périodique des éléments.

La zircone peut être impliquée dans la réalisation prothétique ou dans les implants eux-mêmes.

Implants : l’intérêt est d’avoir une racine artificielle qui a l’aspect d’une racine naturelle. Pourquoi pas ? En attendant, des études sont nécessaires pour valider leur fiabilité à long terme. Un détail qui peut paraître inquiétant est la très grande difficulté à déposer un implant en zircone bien ostéointégré.

Sur le plan prothétique : la CFAO a ouvert de belles perspectives à l’utilisation de la zircone comme infrastructure. Je l’utilise dans le secteur antérieur, mais reste plus prudent en postérieur, dans l’attente de certitude dans la fiabilité de la tenue du cosmétique céramique sur la zircone.

À noter qu’une marque d’implant que je connais bien sort un nouvel alliage pour ses implants, fait de titane et de zirconium, mais qui est de couleur métallique, et dont l’intérêt est d’être plus résistant que le titane de grade IV.

Quel(s) implant(s) posez-vous ?

Straumann

maturation-tissulaire

Fig. 1 : maturation tissulaire avant vissage du pilier prothétique Fig. 2 : prothèse sur pilier zircone 11 Fig. 3 : radio de fin de traitement du maxillaire Fig. 4 : prothèse en bouche

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A propos de l'auteur

Dr David Bourdin

Implantologiste exclusif Cholet

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