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Dr Yves Lauverjat

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Le plus cher des implants n’est donc pas forcément le meilleur, l’implant n’est qu’un outil dans les mains de l’artiste, l’œuvre restant à être créée !

Quels sont les critères de choix d’un bon implant ?

Ce choix va être influencé par plusieurs paramètres, le premier critère va être la sécurité biomédicale de l’implant, la qualité de sa fabrication, de son usinage et le contrôle de la micro structure de sa surface, je pense que tout clinicien se doit de visiter l’usine où est fabriqué le système implantaire qu’il utilise.

Je ne pense pas qu’il existe « d’implant universel ». Un bon système implantaire doit présenter plusieurs formes afin de répondre aux divers cas cliniques. Un implant en forme de racine sera très utile dans l’extraction implantation immédiate (Fig. 1) ou l’ostéotomie crestale ou latérale (Fig. 2), un cylindro conique sera plus adapté dans les zones à forte densité osseuse où l’ancrage primaire sera plus simple à obtenir. Le système doit proposer un choix de diamètres allant de 3,3 mm à 6 mm et des longueurs de 6 mm à 13 mm. Un implant qui peut recevoir, si cela est désiré, un « switching-platform » sera très intéressant notamment dans les zones esthétiques.

La qualité du matériel ancillaire est fondamentale, les protocoles de pose les plus simples sont toujours les meilleurs ! Des éléments essentiels : des forets individuels pour chaque diamètre et hauteur, si en plus, ils coupent bien et sont récupérateurs d’os, quel confort ! La facilité à ôter le porte implant, voire un système de pose direct sont bienvenus. Un même tournevis chirurgical et prothétique est bien pratique. Le débat sur les connexions est toujours agité ! Les commerciaux utilisent beaucoup leurs surfaces et connectiques comme arguments pour promouvoir leurs implants. Les connectiques internes semblent avoir définitivement gagné contre les externes, leur résistance est globalement fiable lors d’utilisation dans le respect des concepts prothétiques.

Je mettrais en avant la facilité pour une connexion de recevoir le pilier prothétique ; plus il y a de possibilités de repositionnement plus le risque d’erreur est grand pour le praticien sans parler de la fatigue de l’opérateur. Dans la phase prothétique, les piliers d’empreintes avec capuchon ou directement dans l’implant simplifient le protocole en attendant les empreintes optiques.

Enfin, la qualité de la relation commerciale avec le fabricant est essentielle, cela doit être un vrai partenariat : disponibilité d’écoute, brochure technique (lisible en français !), matériel de démonstration de qualité, capacité de stock, fiabilité des livraisons, hot line, existence d’un protocole d’échange en cas d’échec implantaire, possibilités d’organiser des formations cliniques …

Existe-t-il des différences fondamentales entre les implants de grande marque et ceux des marques de notoriété moindre mais toutefois très engagées dans l’implantologie ?

Je ne pense pas qu’il existe de différences « fondamentales ». Il faut reconnaître que les « grandes marques » sont celles qui font de la recherche et de l’innovation, cela expliquant leurs coûts souvent plus élevés. Les systèmes de moindre notoriété qui ne font que suivre ou décliner ces innovations peuvent se permettre de proposer des prix plus faibles avec des implants répondant cependant aux normes de qualité standard. Un système qui est étudié par de nombreuses publications et présenté dans les grands congrès est un gage de sérieux pour le clinicien. Il faut donner notre confiance pour des dizaines d’années mais le fabricant sera t-il toujours là ? Le plus cher des implants n’est donc pas forcément le meilleur, l’implant n’est qu’un outil dans les mains de l’artiste, l’œuvre restant à être créée !

Les implants courts (5/6 mm) sont-ils aussi fiables que les implants longs ?

La bibliographie sur ce sujet devient abondante, la conclusion est de dire : oui les implants courts sont fiables, cela a été dur à faire admettre aux cliniciens car on applique souvent, à tort, les concepts dentaires aux implants.

Pour Naert, le succès diminue avec la longueur des implants. Plus l’implant est long, plus les contraintes transmises à la vis de pilier sont importantes. Mécaniquement, les implants courts seraient préférables aux implants longs, plus encore, aux implants bi-corticaux.

La récente étude de Blanes et Bernard montre une perte osseuse inférieure pour les implants courts, même en cas de couronne/implant largement inversé.

Les auteurs concluent que les restaurations implantaires avec des ratios entre 2 et 3 peuvent être utilisées avec succès dans les secteurs postérieurs.

Intérêts des implants courts :

  • Diminution du nombre d’indications d’examens radiologiques.
  • Réduction du nombre d’indications d’augmentation du volume osseux préalable (Fig. 3 et 4).
  • Gestion sûre de la distance avec les éléments anatomiques à risque.
  • Amélioration de la gestion de l’axe implanto-prothétique.

Selon vous, les matériaux dits « de nouvelle génération » tels que la zircone… offrent-t-ils les mêmes conditions (maniabilité, pérennité, fiabilité…) que le titane ?

Actuellement, la littérature scientifique manque de recul sur ces produits de nouvelle génération même s’ils semblent prometteurs.

L’implantologie orale avec un taux global de succès de plus de 95 % fait partie des thérapies les plus fiables sur l’humain.

Un système ne doit pas faire prendre de risque aux cliniciens, nos patients ne sont pas des sujets d’expérimentation. Nous avons encore tous le douloureux souvenir des implants revêtus d’hydroxyapatite.

Les innovations de cette technique seront maintenant assez limitées et porteront davantage sur l’ingénierie tissulaire.

implant-de-forme-racine

Fig. 1 : pose d’un implant de forme racine (Root-line Camlog) en extraction implantation immédiate. Fig 2 : pose d’implants Rootline (Camlog) lors d’un comblement sinusien latéral. Fig. 3 : utilisation de 2 implants courts (Straumann) audessus du canal dentaire. Fig. 4 : utilisation d’un implant de 6 mm (Straumann) au-dessus d’une canine incluse.

Quel(s) implant(s) posez-vous ?

Ayant une activité libérale et hospitalo-universitaire, je pose différents systèmes implantaires, notamment : Camlog (Root-line et Screw-line Promote plus), MIS (Seven), ainsi que Straumann, Zimmer et Dentatus (Atlas).

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A propos de l'auteur

Dr. Yves LAUVERJAT

Maître de conférences des universités
Praticien hospitalier

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