En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour vous proposer des contenus et services adaptés à vos centres d'intérêts.

LEFILDENTAIRE est un site réservé aux professionnels de la santé dentaire.
Si vous n'êtes​ pas un professionnel de santé, vous pouvez obtenir des réponses à vos questions par des experts sur Dentagora.fr en activant le bouton Grand Public.

Je suis un professionnel Grand Public

Etude dynamique de contraintes : Implant mixte 6mm versus Implant classique 13mm

0

Rencontre avec le Dr Philippe DACREMONT, Directeur du Programme D’implantologie Dentaire, European Dental Center, Moscou, Fédération de Russie

Docteur Dacremont, la société suisse Saddle Implant Technologies s’apprête à lancer sur le marché un nouveau système d’implant innovant, le HRS (High Retention System), qui s’appuie sur vos brevets d’invention. En quoi ce système est-il innovant?

Le High Retention System est constitué d’un implant vissant cylindrique classique sur lequel vient se positionner une plaque de stabilisation qui se glisse entre l’implant et le pilier. Cette plaque est fixée sur l’os cortical par des vis d’ostéointégration. La plaque immmobilise l’implant et supprime tout micro mouvement latéral, vertical ou rotationnel de l’implant. Utile et sécurisante dans la pratique courante de l’implantologie, l’utilisation de la plaque devient indispensable pour des implantations de cas limites. Par exemple, lorsque le patient présente un os de mauvaise qualité, fixer une plaque permet de sécuriser l’ostéointégration. De même, en cas d’ hauteur d’os insuffisante, on peut, grâce à la plaque, utiliser un implant de longueur moindre, sans avoir à recourir à des greffes osseuses, et obtenir un résultat souvent plus satisfaisant qu’avec un implant plus long. De ce fait, l’utilisation de la plaque permet de traiter des patients qui seraient jugés non implantables en implantologie classique ainsi que des patients dont l’état de santé interdit les opérations longues, comme les diabétiques notamment.
Enfin, la pose de plaques de stabilisation, permet quasi systématiquement la mise en charge immédiate de la prothèse.

Comment vous est venue cette idée de plaque de stabilisation, et quel recul avez-vous aujourd’hui sur cette technique ?

Je pratique à l’étranger depuis plus de 20 ans avec un cahier des charges biologique assez compliqués : pas d’os ou de très mauvaise qualité, endentements quasi totaux…. Il a fallu s’adapter et innover pour pouvoir concilier tous ces facteurs. Voilà maintenant 10 ans que je mets ce système au point et les taux de réussite sont très satisfaisants.

Vous avez fait appel à des sociétés et laboratoires de recherche français pour valider scientifiquement votre approche. Le resulats des études menées valide de manière scientifique vos théories de départ. Quels sont les principales conclusions de cette étude ?

Le Laboratoire de Biomécanique de l’Université de Marseille qui travaille en étroite collaboration avec GLAD Medical, société spécialisée dans la R&D des dispositifs medicaux, a réalisé une simulation numérique dynamique des contraintes appliquées aux implants cylindriques classiques seuls et au HRS. Ce type d’études dynamiques permet de quantifier précisément les répartitions des forces et les seuils de rupture des implants. La tenue du HRS dans les corticales faibles est augmentée ce, de manière significative par rapport à un implant classique et l’utilisation de la plaque de stabilisation augmente la résistance globale de l’implant aux contraintes. L’étude démontre que la plaque de stabilisation absorbe une grande partie des contraintes primaires qui s’exercent sur l’implant.

Aux vues des résultats que vous obtenez sur vos patients et des conclusions de l’étude scientifique, quelles innovations pensez-vous développer pour le HRS ?

saddle-implantLes résultats de l’étude sont en parfaite adéquation avec nos résultats cliniques. Ce qui est intéressant avec l’étude c’est qu’elle compare un implant de 13mm à un HRS avec implant de 6mm. Cela permet d’envisager l’utilisation d’implants encore plus courts. C’est ce que nous sommes en train de tester aujourd’hui. La plaque de stabilisation constitue la première étape ; les implants courts de moins de 6 mm sont la prochaine étape. Ils seront probablement suivis d’un implant purement supra osseux auquel nous travaillons aussi depuis plus de 10 ans.

Pour toute information : contact@saddle-implant.com

Interview croisée

Pierre-Jean ARNOUX, Directeur Adjoint (contact : pierre-jean.arnoux@ifsttar.fr)
Michel BEHR, Directeur de thèse

Bonjour Messieurs, vous êtes des acteurs majeurs du Laboratoire de Biomécanique appliquée de l’université de Medecine Marseille-Nord. Pouvez vous nous décrire sa thématique et son organisation en France et à l’international ?

simulations-numeriquesLe LBA est une unité mixte de recherche IFSTTAR/Aix Marseille Université, qui a construit son projet de recherche autour d’une thématique phare: l’Homme Virtuel.
Historiquement focalisée sur l’analyse des traumatismes, la simulation numérique autour du corps humain s’est étendue depuis près de 10 ans au développement de nouvelles techniques chirurgicales et l’optimisation de dispositifs médicaux.
Le LBA est composé d’une quarantaine de collaborateurs et dispose d’une plateforme de recherche qui combine expérimentations sur corps donnés à la science et modèle animal, essais volontaires et simulations numériques.

Qu’est ce qui vous a amenez à vous intéresser au monde l’implantologie dentaire ?

Le LBA a beaucoup investi sur la modélisation de vis pour l’implantologie en orthopédie. L’expertise développée trouve des applications immédiates pour l’évaluation et l’optimisation des concepts originaux d’implants dentaires avec plaques de stabilisation proposés par la société Saddle Implant Technologies. D’autant que toutes les questions qui se posent aujourd’hui dans la mise en œuvre d’un implant dentaire (optimisation du design, aide à la planification, aide au choix de l’implant…) gagneraient à bénéficier de résultats de recherche dont profitent déjà d’autres types de dispositifs médicaux.

Quelles sont les types d’études que vous réalisez et en quoi sont-elles novatrices et surtout indispensables ?

evaluation-biomecaniqueNos études sont basées sur des simulations dynamiques incorporant des cycles de mastication. La mise en place d’implants dentaires a fait l’objet de nombreux développements techniques au cours de ces dernières années. Les implants existants ne permettent cependant pas le remplacement de pertes dentaires dans tous les cas, en particulier dans les situations complexes où le volume osseux est faible ou encore lorsque l’épaisseur d’os cortical sur le site implantaire est infime Les solutions sont rares et lorsqu’elles existent ont un taux de succès particulièrement faible et difficile à prédire. Pour répondre aux besoins de ces patients pour lesquels les implants classiques sont peu adaptés, nous avons eu l’occasion de développer, en partenariat avec Glad Medical, une plateforme de simulation dédiée à l’évaluation biomécanique de la tenue d’implants au design innovant. Cette plateforme permet notamment d’évaluer les contraintes osseuses exercées localement lors de la mise en œuvre d’un implant mais également dans des conditions de chargement représentatives de la mastication. Par des analyses comparatives qui tiennent compte de la qualité osseuse et de l’épaisseur corticale, du design de l’implant, voire de l’utilisation ou non d’une plaque de stabilisation, on est capable d’aider au choix d’une solution optimale pour un patient donné.

Quel est l’avenir de ces développements ?

On peut agir à plusieurs niveaux:

  • contribuer à l’optimisation et l’évaluation virtuelle de nouvelles technologies d’implants avant leur mise en œuvre clinique. Il s’agit là d’appuyer la R&D chez les fabricants d’implants.
  • fournir des outils d’aide à la décision qui tiennent enfin compte de la tenue mécanique d’un implant pour un patient donné.
  • et peut être promouvoir de nouveaux standards d’évaluation pour ces dispositifs médicaux implantables.

Partager

Laisser une réponse