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Rencontre avec Jean-Marc Etienne

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Fervent défenseur d’un haut standard de qualité, Jean-Marc Etienne a acquis une renommée mondiale dans le milieu technique dentaire. Né en France en 1964, il a obtenu en 1982 un bac technique en construction mécanique. Par affinité, il choisit la prothèse dentaire et obtient en 1985 une Maîtrise en Technologies Dentaires de l’Institut Supérieur National de l’Artisanat à Metz. Membre du groupe Oral Design International depuis 1989, il partage avec Willi Geller et ses amis une philosophie singulière de l’esthétique personnalisée.

Jean-Marc Etienne transmet depuis maintenant seize ans ses idées et savoir-faire à travers conférences et cours pratiques tant en l’Europe qu’aux Etats- Unis. C’est ainsi qu’au cours des trois dernières années, il a participé à trente congrès et événements des plus brillantes associations dentaires internationales telles que l’American Academy of Esthetic Dentistry, la British Academy of Aesthetic Dentistry, le C.I.D.E, le Greater New York Dental Meeting, la S.F.D.E, l’A.D.F, l’U.N.P.P.D. Dynamisme et qualité de service constituent les moteurs du laboratoire qu’il dirige. Pleins feux sur un prothésiste qui, par des moyens de communication performants et l’exploitation des nouvelles technologies CFAO, s’est mis au service de l’excellence.

Docteur Bernard Touati : Quelle est votre expérience sur l’intrusion du numérique dans les laboratoires dentaires ?

Dr Jean-Marc Etienne : Il est indéniable que le numérique a apporté un grand confort de travail tant dans les cabinets dentaires que dans les laboratoires. L’imagerie numérique étant à elle seule assez déterminante pour la rapidité de traitement et la visualisation des images. Depuis plus de sept ans, nous avons mis au point au laboratoire un protocole, aujourd’hui bien rôdé, qui nous permet une communication efficiente avec les nombreux cabinets distants qui nous confient leurs travaux.

D’autre part, toutes les technologies faisant appel à la CFAO (Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur, ndlr) sont aujourd’hui comprises, admises et ont intégré la plupart des laboratoires, que ce soit en investissement propre ou en faisant appel à la sous-traitance.

Ayant intégré cette technologie au laboratoire en 1999, nous avons aujourd’hui un recul intéressant qui me permet de saluer la bonne complémentarité entre la technique artisanale à laquelle nous sommes fortement attachés et la production à caractère « industriel » capable de nous fournir une répétitivité de précision et une grande fiabilité intrinsèque du matériau.

B.T. : Comment voyez-vous cette évolution dans l’avenir ?

J-M.E. : Nul n’est censé ignorer la science et le progrès ! Il est certain que ces technologies font aujourd’hui partie de la panoplie des outils disponibles pour les laboratoires. Les dédaigner serait commettre une erreur d’évaluation et peut être même stratégique. Puisque l’outil CFAO est au point, son développement aujourd’hui passe par l’amélioration de l’ergonomie des logiciels et des qualités d’usinage.

B.T. : Un prothésiste est à la fois artisan et artiste. Pensez-vous qu’il sera facile pour vos confrères de s’adapter au numérique et de l’inclure dans les laboratoires de prothèse, alors que les qualités requises sont différentes ?

J-M.E : Il me semble que ces technologies numériques sont accessibles à tout à chacun.

On ne demande pas au prothésiste dentaire de posséder la formation d’un ingénieur informaticien pour piloter ces outils. L’évolution des logiciels est telle qu’ils réclament de savoir lancer un programme puis de naviguer pas à pas à travers les différentes étapes ordonnées logiquement et chronologiquement. L’adaptation de l’utilisateur novice ne peut qu’être accélérée, l’informatique s’insinuant progressivement dans tous les domaines de la vie privée ou professionnelle.

Le débat porte, selon moi, d’avantage sur le fait d’intégrer la machine-outil au sein du laboratoire ou d’externaliser la production, soit en étant possesseur d’un scanneur pour la captation volumétrique de l’information, soit en recourant complètement à la sous-traitance.

C’est une évidence, le monde dentaire est en pleine mutation. Beaucoup de fabricants proposent des solutions intégrant la CFAO et ouvrent le choix vers différents modes d’usinage et de prototypage rapide. Chacun devrait donc pouvoir trouver une solution qui corresponde à son besoin, à son budget et à ses aspirations pour accéder aux technologies numériques de production.

L’évolution de notre métier ne doit pas non plus négliger des notions comme l’amélioration de nos conditions de travail tant en termes de temps, d’hygiène que de sécurité.

Loin d’être antinomiques, les techniques traditionnelles et numériques sont complémentaire et permettent d’offrir aux praticiens, et au final aux patients, un plus vaste choix de solutions thérapeutiques. La créativité du prothésiste dentaire, son sens artistique, trouvent à travers les solutions numériques de nouveaux supports pour pleinement s’exprimer. Les qualités requises ne sont pas si différentes au fond.

B.T. : A-t-il fallu faire une formation spécifique pour vous-même ou vos collaborateurs ?

J.M.E. : Naturellement. Chaque nouvelle technique, chaque nouveau matériau requiert un apprentissage. Il n’y a aucune raison pour que la CFAO fasse une exception. Nous avons l’habitude dans notre métier de rester attentifs à l’évolution des techniques et la formation continue est indispensable. Les moyens ne manquent pas de s’informer et de se former. Cependant, la transmission des savoir-faire en interne fonctionne parfaitement et, avec le système de CFAO que nous utilisons quotidiennement au laboratoire, le temps de formation est de l’ordre de quelques heures tout au plus.

Pensez-vous que les systèmes CAD-CAM facilitent le travail du laboratoire et laissent place à la créativité artistique ?

Très certainement. La fiabilité, la qualité des produites, l’externalisation partielle du processus de production ou le « temps machine » d’usinage piloté informatiquement libère du temps de prothésiste qui peut être consacré aux activités de artistique que souvent nous apprécions d’avantage.

Comment avez-vous organisé votre laboratoire pour répondre aux exigences numérique depuis la communication par avec les praticiens jusqu’à la communication par dossier électronique avec les de fabrication ?

Le laboratoire s’est équipé depuis plusieurs maintenant d’un réseau informatique permettant d’optimiser le partage de la ressource (accès Internet haut débit, accès au serveur d’images, accès au serveur de fichiers) entre les différents postes de travail.

Le traitement des images cliniques reçues par l’intermédiaire de courriers électroniques (classement, renommage) est effectués quasiment en direct par mon assistante via ce réseau. La sauvegarde de ces données capitales est à concevoir avec soin le plus tôt possible. Personne n’est malheureusement à l’abri d’une panne grave qui peut vite se montrer fatale pour les données précieuses que nous capitalisons.

En ce qui concerne la CFAO, un poste informatique lui est spécifiquement dédié. L’envoi des fichiers informatiques à l’usine de production est une opération qui se déroule dans 99% des cas sans aucun soucis à travers le réseau d’entreprise et internet via un routeur. Il suffit d’appuyer sur le bouton. Nous avons néanmoins conservé, pour plus de sûreté, un modem de secours qui établi une connexion directe entre l’ordinateur et le réseau téléphonique. ?

B.T. : Les laboratoires de prothèse sont donc maintenant des lieux de technologie et d’art ouverts sur le monde informatique.

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A propos de l'auteur

Dr. Bernard TOUATI

Docteur en Sciences odontologiques
Visiting Professor Hadassah Faculty of Dental Medecine Jerusalem
Ancien président de l’Académie européenne de dentisterie esthétique
Fondateur et ancien président de la SFDE

Rédacteur en Chef exceptionnel

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