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Sophrologie et douleur

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La sophrologie est une discipline élaborée par un médecin neuropsychiatre le Docteur Alfonso Caycedo en 1960. Elle utilise des exercices de respiration, de détente musculaire et de visualisation positive pour induire une répercussion positive sur le corps et l’esprit.

Elle est entrée petit à petit dans tous les domaines de la vie quotidienne. On l’utilise dans l’entreprise avec la gestion du stress, à l’université et en faculté pour les étudiants qui préparent des examens et des concours, dans le milieu sportif pour « coacher » les sportifs, dans les écoles pour les enfants qui manquent d’attention et de concentration.

On l’utilise de plus en plus à l’hôpital. Elle est déjà présente depuis longtemps dans les salles d’accouchement où les sages- femmes formées à cette méthode aident les femmes à accoucher. Elle s’impose aujourd’hui pour aider les malades à lutter contre la douleur.

Pour s’en convaincre, il faut savoir que la sophrologie fait partie des M.A.C ((méthodes alternatives et complémentaires) qui constituent l’ensemble des techniques non médicamenteuses de la gestion de la douleur. Dans le « Plan Gouvernemental sur la Douleur » de 2006-2010, elle est reconnue comme faisant partie des méthodes efficaces au même titre que les médicaments, les traitements physiques et les méthodes psychocorporelles.

Comment définir une douleur ?

« C’est une réaction sensorielle et émotionnelle désagréable ressentie lorsqu’un tissu est endommagé entrainant l’excitation de récepteurs nerveux ».

On distingue deux types de douleurs :

  •    douleur aigüe

Elle arrive brutalement par un choc, une chute, un coup, une blessure. Dans le domaine dentaire elle peut se manifester par un abcès, une pulpite, un accident d’éruption de dent de sagesse par exemple etc.

  •    douleur chronique

Le plus souvent une douleur de plus de six mois faisant suite à une maladie. Douleurs neuropathiques, psychogènes sans lésion mais répondant à une problématique psychologique (fibromyalgie par exemple). Dans le domaine bucco-dentaires : douleurs faciales et articulaires, certaines douleurs dentaires.

Comment se déroule une séance de sophrologie ?

Les séances individuelles de sophrologie se font le plus souvent assises dans un fauteuil, les yeux fermés dans un cadre agréable et silencieux. Certaines séances peuvent se faire debout selon le protocole choisi par le sophrologue.

Première phase : l’accueil

C’est une période d’écoute du patient, de ses remarques et constatations sur les éventuelles séances précédentes, puis le sophrologue l’informe de la séance à venir (10 mn)

Deuxième phase : la séance

Les premières séances sont orientées vers la recherche de la détente du corps, l’écoute des sensations corporelles et l’harmonie de la respiration. Les autres séances vont être dirigées vers l’objectif décidé d’un commun accord avec le patient (30 mn environ). Il faut 10 à 12 séances en moyenne pour dépasser une problématique.

Troisième phase : le dialogue

Un dialogue est proposé pour mettre en évidence les propres ressentis de chaque participant et faire un lien avec la séance.. C’est un moment important de liberté, le sophrologue écoute avec empathie, bienveillance sans jugement ce que lui dit le patient (10 mn).

Un travail individuel est demandé de façon quotidienne, c’est pourquoi, la séance est enregistrée pour l’entrainement personnel. Il est conseillé à chaque patient de noter les ressentis à chaque séance par écrit : les tensions et douleurs, leur intensité, leur évolution mais aussi les images positives, les lieux « ressources ».

Quelles sont les techniques utilisées en sophrologie ?

En sophrologie, nous avons à notre disposition un nombre important de techniques différentes.

Dans tous les cas, il est très important de bien interroger le patient sur l’origine de sa douleur.

Quand a t-il commencé à souffrir ? Quelle est la localisation de sa douleur ? Son intensité ? Son évolution ? Afin d’appliquer une technique appropriée.

Et, chaque pratique va commencer par une relaxation corporelle avec des exercices de respiration pour évacuer les tensions puis un centrage sur la zone douloureuse pour détendre les muscles qui peuvent être crispés et tendus par la douleur.

Ensuite, le choix se fera en fonction du type de la douleur : aigüe ou chronique et l’efficacité de la pratique, chaque patient réagissant différemment.

pastel-sophrologie

Les techniques de défocalisation (douleur aigüe et chronique) :

Le principe est de diriger l’attention du patient sur un autre domaine.

  •    La sophro-attention : l’attention est portée sur une autre partie du corps dans laquelle la détente amènera le bien-être.
  •    La sophro-stimulation relaxante : le patient induira de la chaleur dans la zone douloureuse afin de la détendre.
  •    La sophro-attention vers un phénomène extérieur ou « lieu ressource » : le patient va porter son attention vers un lieu réel ou imaginaire qu’il aura choisi, comme un beau paysage, un bon souvenir de vacances et retrouver toutes les sensations associées (luminosité, couleurs, bruits, odeurs etc.). Cette évocation va entraîner du plaisir et du bien-être puis de la détente.

On peut expliquer l’effet positif au niveau physiologique. En effet, le plaisir et le bien-être vont libérer des endorphines qui inhibent et bloquent le neurotransmetteur, responsable de la douleur.

Les techniques de focalisation (douleurs chroniques)

  •    Sur la zone douloureuse : le patient va se mettre en relation avec sa douleur, l’identifier (forme, taille, volume, couleur, sensations ressenties) puis la modifier en diminuant sa taille, en changeant la couleur puis la faire migrer ou l’expulser hors de son corps.
  •    Sophro-substitution sensorielle : le patient va induire de la chaleur dans une zone, la main par exemple et la poser sur la zone douloureuse pour la détendre. L’effet positif peut s’expliquer par le fait que l’on ne peut faire passer deux sensations sur un même circuit nerveux, la chaleur inhibe la douleur.

Les techniques de réinterprétation (douleurs chroniques)

Elles consistent à faire parler le patient autour de sa douleur, l’amener à des associations verbales, à des liens avec la vie actuelle pour comprendre son « utilité ».

Puis, faire un exercice de sophro-acceptation progressive qui permet de visualiser le moment de la disparition de la douleur, de vivre ce moment dans le plaisir et le bien-être et de rendre enfin possible la disparition de sa douleur.

Après chaque séance, un recueil des impressions est réalisé pour orienter le choix des prochaines séances et laisser un espace de dialogue et de liberté au patient.

Tous ces exercices se font en position assise dans un fauteuil confortable, dans un endroit calme et propice à la détente. Ils sont enregistrés de façon à être conservés par le patient. Cet enregistrement permet un entrainement quotidien qui est nécessaire pour avoir une bonne efficacité. Cela permet au patient de devenir autonome.

Bibliographie

1. Dr Patrick André Chéné : Sophrologie – fondements et méthodologie. Sophrologie et champs d’application . Sophrologie et médecine Editions Ellebore.
2. Dr Yan Diehr (Médecin généraliste et formateur à l’école française de sophrologie de Montpellier) conférence « sophrologie et douleur »

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A propos de l'auteur

Martine MARZOUK

Sophrologue
Diététicienne - nutritionniste
DU troubles du comportement alimentaire


Adresse : Cabinet Poncelet 34 rue Poncelet 75017 Paris

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