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Epidémiologie

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L’épidémiologie est une science médicale qui tente de définir quelle partie de la population présente une pathologie. Elle cherche également à définir quels sont les facteurs de risque de déclencher une maladie donnée. Les outils statistiques actuels sont suffisamment puissants pour que nous puissions en tirer profit.

Toutes les gingivites ne se transforment pas en parodontites

Contrairement à une opinion acceptée jusqu’à la fin des années soixante-dix, toutes les gingivites non traitées ne deviennent pas toutes des parodontites. Certaines d’entre elles restent à ce stade sans provoquer de pertes d’attache mettant les dents en danger. D’autres, au contraire, se transforment en parodontite à évolution lente ou agressive.

Le risque parodontal se répartit en trois groupes de patients (1)

  • Les patients « résistants » qui représentent un groupe minoritaire. Il est estimé selon les études entre 5 et 15 % (Figure 1).
  • La très grande majorité (80%) est atteinte de parodontites chroniques à évolution lente, si bien qu’il peut s’écouler des dizaines d’années avant que n’apparaissent des symptômes invalidants.

C’est la raison pour laquelle leur découverte est souvent fortuite et faite au décours des soins dentaires. Ces patients ne consultent que rarement pour des raisons parodontales (Figure 2).

  • Les patients souffrant de parodontites agressives (localisées ou généralisées) représentent une sous-population estimée à environ 15% (Figure 3). Ces patients voient, la plupart du temps, cette pathologie apparaître à un stade précoce de leur vie (adolescence ou jeune adulte) avec une symptomatologie invalidante évolutive qui les amène à consulter spontanément. Ils présentent un certain nombre de facteurs de risque congruents avec le modèle étio-pathogénique.

Conclusions cliniques

  • Il n’est pas nécessaire de prendre en charge « agressivement » la totalité des gingivites.
  • Il est possible de détecter les patients à haut risque parodontal sur la base de la génétique (antécédents familiaux, PST), de leur consommation de tabac et de leur susceptibilité aux infections.
  • Pour les patients à faible risque parodontal, l’hygiène dentaire est suffisante pour supprimer l’inflammation gingivale quand elle existe.
  • Pour les patients à haut risque, le protocole de prévention ne peut plus se résumer à de simples détartrages réguliers associés à une « motivation à l’hygiène bucco-dentaire ».

Il doit d’abord évaluer l’intensité du risque parodontal en identifiant la présence de facteurs de risque dont les principaux sont le tabac, un test PST positif et une glycémie non contrôlée.

  • Pour les patients à haut risque parodontal chez qui l’on détecte la présence d’agents pathogènes, le contrôle mécanique de la plaque dentaire supragingivale n’est souvent pas la réponse – à long terme – pour diminuer le risque de voir apparaître une parodontite.

L’utilisation d’antiseptiques adaptés jusqu’à rétablissement d’une flore compatible avec la santé parodontale offre une plus grande sécurité.

  • Malgré le manque de preuves formelles et définitives de l’implication d’un défaut génétique impliquant la surproduction d’IL-1, il existe aujourd’hui un test non invasif, peu coûteux et à ne réaliser qu’une seule fois (Test PST) qui permet de savoir si ce défaut existe (ou pas) chez un individu donné.
  • La symptomatologie fonctionnelle est pauvre chez les patients atteints de parodontite chronique à évolution lente. Il ne faut donc pas s’étonner s’ils ne consultent pas.

Pour ce type de patients, il convient de les rassurer sur le danger – relativement mineur – de perdre des dents à court terme et leur expliquer que le traitement de leur pathologie est simple et suivi de succès à long terme.

Références bibliographiques

1. Papapnou P.N. – Epidemiology of Periodontal Diseases : An update. J Intern Acad Periodontol 4 : 110 – 116, 1999

Illustrations avec l’aimable autorisation des Editions CDP : «Parodontie médicale» de Jacques Charon et Christian Mouton, Editions CDP 2003, 464 p., 805 fig., 196 euros. En vente sur www.editionscdp.fr

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A propos de l'auteur

Dr Jacques Charon

Parodontiste exclusif, Lille

Dr. Frédéric JOACHIM

Parodontiste/Implantologiste, Lille

Dr. Sébastien DUJARDIN

Parodontiste/Implantologiste, Lille
Post Graduate in Periodontics, Temple University, Philadelphia, USA

Dr. Joël BEAULIEU

Dr en Médecine dentaire, Laval, QUEBEC
Formateur à l’Académie de Paro (Aix en Provence)

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