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Fin du traitement actif

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La décision de mettre fin au traitement actif est basée essentiellement sur le principe suivant : Le traitement actif est terminé lorsque les objectifs fixés en commun avec le patient au début du traitement sont atteints. Par conséquent, les critères de fin de traitement actif doivent être fixés dès le début de la thérapeutique.

Critères de fin de traitement actif

Critères du patient

Si seul le confort fonctionnel représente le critère de succès, pour le patient, le traitement peut se terminer dès la fin du bilan parodontal puisque les symptômes associés aux pertes d’attache actives (saignements, halitose, douleurs, mobilités, suppurations, migrations) auront dû être diminués – voire supprimés – par le traitement anti-infectieux (Gaumet et coll., 1999). Dans ce cas, les soins locaux ne devront pas être interrompus faute de quoi la pathologie est à très fort risque de décompenser (surtout pour les parodontites agressives).

Cependant, si des soins et/ou des prothèses sont nécessaires, ils ne pourront pas être réalisés dans de bonnes conditions de sécurité. Enfin, le patient et/ou le praticien peuvent décider de terminer le traitement actif pour des raisons non médicales souvent personnelles (comme la situation financière par exemple).

Symptomatologie fonctionnelle

Mobilités

Lorsque les gains d’attache sont maximaux, les mobilités en rapport avec les pertes d’attache sont souvent très fortement diminuées, voire arrêtées (Kerry et coll., 1982). Cependant, la présence d’éventuels trauma occlusaux peuvent expliquer que des mobilités subsistent alors que les critères objectifs de gains d’attache sont présents. Les mobilités résiduelles peuvent également être dues à des lésions endodontiques actives, des fractures, des fêlures, etc. Dans ce cas, il faudra évidemment les prendre en charge.

Saignement

Même si le saignement au brossage disparaît très rapidement (une semaine en général après le début du traitement anti-infectieux), le traitement actif ne peut être considéré comme terminé que lorsque la totalité des lésions ne saignent pas à la stimulation.

Migrations

Un grand nombre des migrations (le plus souvent les versions et moins souvent les extrusions) sont partiellement ou totalement réversibles (Gaumet, et coll., 1999) (Figures 1a et b). Si les migrations persistent, le recours à l’orthodontie évite très souvent les extractions et donc les prothèses (Figures 1c et d).

Suppurations

Les suppurations d’origine parodontale doivent être supprimées pour considérer que le traitement actif est terminé (Herrera et coll., 2000). Même s’il s’agit d’une suppuration d’origine endodontique, il faudra les prendre en charge puisque ces dents représentent des réservoirs bactériens potentiels qui peuvent être responsables d’une récidive (Adriaens et coll. 1988).

Halitose

L’halitose parodontale disparaît quelques jours après la mise en place des soins locaux.

Récessions gingivales

Lorsque les gains d’attache sont maximaux, les récessions gingivales ne doivent plus évoluer. La réalisation d’une épithèse gingivale permet dans certains cas de résoudre, au moins de manière transitoire et à peu de frais, les problèmes esthétiques (Figures 2).

Tassements alimentaires

Les tassements alimentaires interdentaires sont gérés par l’usage de brossettes interdentaires.

Signes radiologiques

Il existe des critères radiologiques objectifs de gains d’attache ou de consolidation des tissus parodontaux profonds (Jeffcoat, 1995). Ce sont principalement la ré-apparition des lamina dura au niveau des crêtes interproximales et le comblement “spontané” des lésions verticales (Figures 3).

Signes microbiologiques

L’analyse de la flore par la microscopie à contraste de phase et/ou par les sondes nucléiques doit indiquer que la flore est compatible avec la santé parodontale avant de libérer le patient.

Signes biologiques

Si une vitesse de sédimentation, une leucocytose, une élévation des protéines de la phase aiguë de l’inflammation sont associées à une pathologie parodontale évolutive, le traitement parodontal actif ne sera pas terminé tant que ces signes biologiques subsisteront (Ebersole et Cappelli, 2000).

Bilan de fin de traitement actif (Charon et Mouton, 2003)

Le bilan parodontal de fin de traitement actif est semblable à celui réalisé au cours de la première consultation. Il faudra donc procéder à un entretien (qui indique au patient les éléments subjectifs et objectifs de succès), à un examen clinique qui confirme les gains d’attache et à des examens complémentaires (bactériologie, radiologie, biologie) avant de décider que le traitement actif est terminé et que le patient peut être alors assujetti à un programme de maintenance.

Conclusions

Les critères de succès du traitement parodontal actif sont devenus plus complexes que ceux décrits classiquement comme la mise à zéro des poches parodontales, l’élimination du tartre et des dents propres.

Références bibliographiques

1. Adriaens P.E.C., De Boever R J. et Loesche W. – Ultrastructural observations on bacterial invasion in cementum and radicular dentin of periodontally diseased human teeth. J Periodontol 59 : 493 – 503, 1988.
2. Charon J. et Mouton C. – Parodontie Médicale. Editions CDP, Paris, 2003.
Ebersole J.L. et Cappelli D. – Acute-phase reactants in infections and inflammatory diseases. Periodontol 2000 23 : 19 – 49, 2000.
3. Gaumet P.E., Brunsvold M.I. et McMahan C.A. – Spontaneous repositionning of pathologically migrated teeth. J Periodontol 70 : 1177 – 1184, 1999.
4. Herrera D., Rodlan S. et Sanz M. – The periodontal abscess : a review. J Clin Periodontol 27 : 377 – 386, 2000.
5. Jeffcoat M.K. – Radiographic methods for the detection of progressive alveloar bone loss. J Periodontol 63 : 367 – 372, 1995.
6. Kerry G.J., Morrison E.C., Ramfjord S.P., Hill R.W., Caffesse R.., Nissle R.. et Appleberry E.A..- Effect of periodontal treatment on tooth mobility. J Periodontol 53 : 635 – 638, 1982.

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A propos de l'auteur

Dr Jacques Charon

Parodontiste exclusif, Lille

Dr. Frédéric JOACHIM

Parodontiste/Implantologiste, Lille

Dr. Sébastien DUJARDIN

Parodontiste/Implantologiste, Lille
Post Graduate in Periodontics, Temple University, Philadelphia, USA

Dr. Joël BEAULIEU

Dr en Médecine dentaire, Laval, QUEBEC
Formateur à l’Académie de Paro (Aix en Provence)

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