Le temps où la dentisterie connaissait une époque économique faste est définitivement derrière nous. Un ensemble de problématiques externes ont désormais une influence considérable sur nos pratiques quotidiennes. Mais, à quoi bon regarder de manière nostalgique le passé dans le rétroviseur ? Je vous invite plutôt à regarder le futur, l’anticiper et aller de l’avant. L’avenir du cabinet et le vôtre sont en jeu. Explications.
Certes, de nombreux facteurs se cumulent désormais, nous donnant finalement l’impression (erronée) de nous trouver dans une situation d’étranglement. Citons, entre autres, la montée en puissance des réseaux de soins, l’émergence des centres dentaires, une démographie inégale, des normes toujours plus nombreuses, une pression médiatique forte, … La liste des menaces qui obscurcissent l’horizon dentaire actuel est longue. Fini le temps où nos structures fonctionnaient économiquement, de manière « automatique ». L’offre de soins se réorganise complétement.
Autre exemple. Les réformes du gouvernement concernant les professions réglementées nous font grincer des dents. Les chirurgiens-dentistes (notamment) sont de nouveau dans le collimateur de l’Etat. L’Inspection Générale des Finances a livré un rapport à Bercy stipulant dans ces pages que « les professions libérales ont une rentabilité 2,4 fois supérieure à celle du reste de l’économie ». Le rôle d’intermédiaire (!) des praticiens dans la vente (!!!) aux patients de prothèses dentaires est également pointé du doigt. L’IGF propose une « règlementation du tarif de l’acte de conseil pour une prothèse directement auprès du prothésiste par le patient » ou la « communication au patient du prix d’achat » de l’objet. Le numerus clausus est également mentionné dans ce rapport qui préconise sa suppression. Bref. Comme si nous n’en avions pas assez !
L’ensemble de ces changements provoquent en nous un sentiment de confusion, d’isolement, d’impuissance. Mais, ne pensez pas que, dans ce contexte, le développement qualitatif et financier du cabinet soit forcément devenu une denrée inaccessible. Gandhi disait : “Vous devez être le changement que vous voulez voir dans le monde”. C’est pourquoi, pour répondre au mieux vous devez affronter l’incertitude avec confiance. L’époque n’est plus aux comportements psychorigides. Les praticiens qui s’attachent aux modèles passés, démodés, sont en extrême danger. Pour exercer de manière sereine, il faut vous doter des bons outils organisationnels. Au-delà d’un exercice clinique irréprochable, il vous faut désormais voir à un autre niveau pour assurer la pérennité à long terme de votre structure : en d’autres mots, penser communication et management.
Aussi, pour pouvoir gérer vos cabinets comme de véritables professionnels, je vous recommande de vous attacher aux 3 points suivants :
La mise en place de protocoles pour une organisation sans faille
Beaucoup de cabinets dentaires souffrent d’un afflux de patients trop importants. Certes, il est primordial d’avoir des patients au cabinet. Ils sont la raison d’être de notre exercice. Mais en avoir trop (ou au contraire pas assez) peut vite devenir un problème. Il faut vous poser les bonnes questions : avez-vous réellement trop de patients (au moins en apparence) ou ne s’agit-il pas plutôt d’un manque de délégation à votre équipe, d’un manque d’équipement au cabinet ou d’une mauvaise (voire d’une absence) d’organisation de vos rendez-vous ? C’est généralement l’organisation qui est la clé de ce genre de problématique. Dans de nombreuses situations de stress ou de difficultés, la gestion du carnet de rendez-vous laisse à désirer. La mise en place d’une méthode rationnelle vous permet de planifier et donc maîtriser au mieux votre organisation. Et votre production par la même occasion.
Une communication élaborée avec les patients pour produire plus
Le cabinet a besoin d’une approche relationnelle très élaborée avec les patients. Nous ne soignons pas 1 ou 32 dents, mais une personne. Chaque relation est unique. Il s’agit donc d’établir une relation personnalisée avec le patient. Le comprendre vraiment et recueillir ses désirs et ses attentes est devenu essentiel pour un cabinet libéral. Avec le nouveau comportement de « consommateur », s’il ne se sent pas pris au sérieux, le patient ira tout de suite dans un autre cabinet. Une communication efficace passe inévitablement par une attitude « pro », où on ne se contente pas d’une qualité moyenne (je ne parle pas que de l’aspect clinique), mais où on informe objectivement les patients, on respecte ses engagements, on se montre sûr de soi sans être prétentieux et où on sait faire preuve d’une véritable écoute (sans toutefois se transformer en psychologue !). Une communication professionnelle rassure, sur le plan technique et humain. Cette démarche augmente considérablement la coopération des patients. Même si vous y êtes déjà, bien entendu, attentif il est question ici d’aller encore plus loin.
Un raisonnement stratégique de véritable chef d’entreprise dentaire
Nous manquons bien souvent de prospective sur le plan financier, mais pas uniquement… C’est pourquoi nous devons nous comporter en véritable chef d’entreprise de santé, au risque de déplaire à certains. Nous devons nous former aux bases de la gestion d’entreprise afin de prendre la bonne décision au bon moment. Cela est devenu crucial par les temps qui courent. Les investissements, les recrutements, … ne doivent plus être réalisés dans l’urgence mais comme le fruit d’une réflexion structurée. Des statistiques doivent être tenues en permanence pour vous assurer de la vitalité de votre structure.
Ce n’est pas chose facile que de changer sa manière de penser et d’agir. Mais le vouloir est déjà un grand premier pas. Si vous ne changez pas, le monde se chargera de vous changer. Les experts peuvent vous guider dans votre volonté de progression, vous montrer le chemin et les outils pour atteindre vos objectifs. Ensemble, vous serez mieux armé pour faire face à tous ces bouleversements que rencontre le monde dentaire actuel.
*Disruption : Rupture, brisure.
