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Mon rendez-vous avec le Docteur Guy Desmas

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Dr P. Pirnay : Qu’est-ce qui vous a décidé à choisir le métier de chirurgien dentiste ?

Dr. G. Desmas : J’ai commencé mes études de Pharmacie en 1939. Engagé pour la durée de la guerre pour retrouver mon père, j’ai fait la connaissance de chirurgiens-dentistes qui m’ont motivé pour exercer leur profession.

Dr P. : Comment imaginez-vous votre exercice clinique dans les cinq ans, et dix ans… à venir ?

Dr. G. D. : Malgré mon grand désir, âgé de 85 ans, je ne suis pas concerné par cette question. Il y aura certainement une grande évolution sur le plan des techniques. Malheureusement, je crains fort de l’augmentation des contraintes administratives qui entraveront de plus en plus notre liberté professionnelle.

Dr P. : Quelle est la plus grande difficulté professionnelle rencontrée depuis le début de votre c arrière et que vous avez surmontée ?

Dr. G. D. : Ma plus grande difficulté professionnelle a été la création d’une patientèle. J’ai crée en 1945 quatre cabinets dans la région de St.Nazaire. Ayant réalisé que je ne pourrais pas faire le type de prothèse que je désirais, je suis parti à Casablanca. Là-bas, ne connaissant personne, la création d’une patientèle a été laborieuse, mais j’ai réalisé mon rêve: travailler sans aucune contrainte pour des soins et prothèses de qualité. En 1965, les évènements m’ont obligés à quitter le Maroc et j’ai dû recommencer pour la troisième fois, à Cannes, le même processus !

Dr P. : Quel est le domaine de la chirurgie dentaire qui vous prend le plus de temps de travail ? Comment imaginez-vous celui que vous désireriez voir évoluer ?

Dr. G. D. : En chirurgie dentaire, l’intervention la plus désagréable pour moi est l’extraction d’une racine fracturée en dessous de la bordure osseuse, quand le desmodonte n’existe plus et que la racine est liée à l’os.

J’aimerais voir évoluer la considération pour notre exercice professionnel et ses difficultés à travers les médias, en mettant en valeur notre rôle de thérapeute.

Dr P. : Quel est votre plus agréable souvenir dans votre exercice de praticien ?

Dr. G. D. : Je n’ai pas un souvenir particulièrement plus agréable que les autres. Mais chaque fois que je réussis une très belle réalisation prothétique, sur le plan esthétique et fonctionnelle c’est vraiment un grand plaisir, j’ai l’impression d’avoir fait une oeuvre d’art où je pourrais mettre ma signature.

Dr P. : Et celui d’une expérience que vous aimeriez partager avec nos confrères ?

Dr. X. R. : En rentrant du Maroc, j’ai connu une expérience extraordinaire. Avec quelques confrères, nous avons décidé de faire venir des U.S.A. des professeurs au sommet de leurs spécialités. Glickman est venu le premier pour une semaine de cours théoriques et pratiques sur patients. Il nous a recommandé Pound pour la prothèse complète puis d’autres sont venus : Ingle, Ramfjord, Prichard, Celenza, Kilpatrick, Schilder, Peter Thomas, Stern, Lauritzen, Grossman …. et j’ai ainsi fait le tour de toutes les spécialités pendant une quinzaine d’années à raison d’un stage tous les 3 mois…

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A propos de l'auteur

Dr. Guy DESMAS

Docteur en chirurgie dentaire
85 ans - « Doyen d’âge des praticiens en exercice »

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