En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour vous proposer des contenus et services adaptés à vos centres d'intérêts.

LEFILDENTAIRE est un site réservé aux professionnels de la santé dentaire.
Si vous n'êtes​ pas un professionnel de santé, vous pouvez obtenir des réponses à vos questions par des experts sur Dentagora.fr en activant le bouton Grand Public.

Je suis un professionnel Grand Public

Rencontre avec le Pr. EDUARDO ANITUA

0

Le Pays Basque espagnol est l’une des provinces les plus dynamiques du royaume, et la société BTI qui nous reçoit en son immeuble flambant neuf d’un tranquille quartier de Vitoria participe pleinement, comme nous avons pu le constater, à cet élan économique.

Certes, nous n’avons eu accès qu’au centre regroupant administration, clinique, centre de recherche, unités d’enseignement, l’usine où sont fabriqués les implants étant off-limit pour des raisons bien compréhensibles de secret industriel.

On est frappé d’entrée par la conception ultra-moderne du bâtiment, qui a été conçu selon une architecture destinée à faciliter au maximum chacune des activités qu’il abrite.

L’ensemble est spacieux, clair, fonctionnel sans cependant être tristement froid. Jusqu’aux parfums d’ambiance qui sont choisis pour créer l’atmosphère la plus sereine possible ! On reconnaît là le souci humaniste du Pr Anitua, dont le credo, comme nous le verrons dans son interview, est en effet toujours l’amélioration de la condition humaine.

Les activités du centre sont séparées selon les étages. Nous avons été particulièrement intéressés par les locaux destinés à l’enseignement, que pourraient envier bien des Facultés, mais surtout par ceux consacrés à la recherche. BTI se distingue de ses concurrents en ce qu’il étend son domaine au-delà de la simple implantologie. On peut même dire que son cheval de bataille actuel est tout ce qui touche à la régénération tissulaire, et pas seulement dans le domaine dentaire. Le centre est connu pour appliquer les toutes dernières découvertes en matière de médecine régénératrice tant bien sûr en implantologie qu’en chirurgie, médecine du sport en particulier.

A titre d’illustration, le Pr Anitua nous a accordé le privilège de l’assister pour une chirurgie dont le but était le retrait d’un implant inutilisable pour la prothèse du fait de son inclinaison de plus de 30 degrés, l’insertion de deux nouveaux implants, le tout avec utilisation de membranes de PGRF® obtenues par centrifugation de sang du patient. Nous avons été très impressionnés par l’aspect futuriste du bloc opératoire et la précision de chaque geste exécuté par les nombreux assistants du Professeur durant cette opération menée avec maestria.

Rencontre avec une personnalité haute en couleurs, figure charismatique de l’implantologie espagnole.

Pr. Anitua, vous êtes stomatologue au sein d’une clinique qui porte votre nom ici à Vitoria. Vous dirigez également un laboratoire de recherche de plus de 50 personnes au cœur de l’Institut BTI. Vous auriez pu suivre une carrière classique de chirurgien-dentiste; or, depuis une dizaine d’années, vous cumulez prix et distinctions diverses dont celle de Dentiste de l’Année 2011, vous enchainez conférences internationales, publications scientifiques, interviews dans tous les médias… Parlez-nous de ce parcours assez atypique.

J’ai achevé mes études de médecine en 1979. Suite à ma formation en chirurgie maxillo-faciale à Salamanque, j’ai réalisé que pour exercer dans ce domaine, il me faudrait suivre une formation de stomatologue. Une fois ce diplôme obtenu, j’ai décidé de me consacrer plus à la chirurgie orale qu’à la chirurgie maxillo-faciale. De plus, j’ai voulu orienter ma carrière vers la recherche, un domaine qui m’a toujours passionné. Autrement dit, ayant la chance de posséder à la fois le goût de la pratique clinique et celui de la recherche, depuis des années, je partage mes journées : disons 7 heures consacrées à la clinique, et 7 heures dédiées à la recherche.

Un emploi du temps bien rempli, consacré à des activités qui me passionnent, qui m’apportent beaucoup de satisfactions, sachant en particulier que le résultat de mes recherches se base uniquement sur la science et les preuves scientifiques.

L’implantologie et la médecine régénérative sont au centre de vos investigations. Vous avez choisi d’exercer vos recherches au sein de l’Institut BTI qui commercialise également des implants du même nom. Quelle est son histoire ?

Il était nécessaire de créer un cadre idéal de travail pour développer à la fois la recherche et ses applications cliniques, ainsi que la transmission des connaissances tant du domaine purement dentaire (implants) que celui de la médecine régénérative (facteurs de croissance). Depuis 1995, nous avons tout mis en œuvre pour constituer des équipes de chercheurs

et de cliniciens dévoués à la recherche scientifique la plus rigoureuse. Nos locaux, sur plus de 5000 m2, offrent à toutes ces personnes, qu’elles soient chercheurs, cliniciens, ou de la partie administrative, d’excellentes conditions de travail. Les patients sont les premiers bénéficiaires de cet interrelation permanente recherche-applications cliniques, pas seulement, vous l’aurez compris, en implantologie mais aussi en médecine régénérative des tissus.

Afin que nos lecteurs situent BTI, pouvez-vous nous parler de son positionnement en Espagne, en Europe et dans le monde ?

BTI est le leader des fabricants d’implants en Espagne. La société est en ce moment sur le podium des entreprises les plus dynamiques de ce secteur dans notre pays. Nous sommes également présents dans une trentaine de pays, dont bien sûr la plupart des pays d’Europe et les Etats-Unis. Nous avons vocation à nous développer toujours plus à l’international.

Innovation semble être le mot magique accolé à toutes vos réussites. En quoi les implants BTI sont-ils plus innovants que ceux des autres marques du marché ?

La recherche et les applications cliniques qui en découlent depuis 15 ans nous ont conduits à développer une surface implantaire unique, car seule à posséder une capacité hydrophylique grâce à un traitement ionique avec calcium.

La recherche fondamentale, les expériences sur animaux de laboratoire, les études comparatives avec d’autres surfaces, d’autres marques d’implants et les tests en clinique ont tous abouti aux mêmes conclusions positives concernant cet état de surface.

Par ailleurs, BTI offre une gamme implantaire très large, allant d’implants de 2,5 mm de diamètre jusqu’à 6,25 mm par progression de 0,5 mm, ainsi que des longueurs allant de 4,5 mm à 18 mm.

Notre offre prothétique est également très vaste, tant pour la prothèse scellée que pour celle transvissée.

L’idée générale qui soutient notre conception de l’implantologie est, d’une part, une application rigoureuse de nos résultats de recherche scientifique, et, d’autre part, la volonté d’adapter l’implantologie aux patients et non l’inverse.

BTI a breveté une surface d’implant appelée UNICCA différentes des surfaces classiques. En quoi se distinguet-elle et pourquoi préconisez-vous son utilisation selon le niveau considéré de la hauteur de l’implant?

En implantologie, nous rencontrons différents types et qualités d’os. Depuis vingt ans, nos recherches portent sur un état de surface qui réponde au mieux à ces différents types d’os et de plus qui soit résistante à la péri-implantite.

Toute notre philosophie tourne autour du principe de prévention de la périimplantite, pas seulement pour les spécialistes mais aussi pour les praticiens qui font peu d’implantologie. Cette surface est donc une surface convenant à des experts mais prévue pour être utilisée par des non-experts ! De même, les composants prothétiques qui sont partie inhérente du concept implantologique BTI, sont étudiés pour s’adapter à chaque type de tissus biologiques : os médulaire, os cortical, gencive kératinisée et même la muqueuse. Cette notion de surface variable selon la qualité de l’environnement tissulaire nous permet un choix très large de combinaisons implanto-prothétiques, y compris dans le temps : en cas de modification des tissus, il sera possible de changer seulement l’élément prothétique selon les besoins nouveaux.

L implantologie et la medecine regenerative

Avec votre équipe, vous avez également développé l’utilisation du plasma riche en facteurs de croissance Endoret® (prgf®). Pouvez-vous nous parler de cette Technologie

Lorsque nous avons commencé à travailler avec le plasma enrichi en facteurs de croissance, il s’était avéré nécessaire de définir un protocole de préparation qui puisse être pratiqué aisément au cabinet dentaire.

Afin de le mettre au point, nous avons étudié plusieurs paramètres qui pourraient influencer l’efficacité biologique du PRGF®, tel que le rotor de la centrifugeuse, la force et le temps de centrifugation, la concentration de plaquettes dans la préparation finale, la présence ou l’absence de leucocytes. Pendant cette étude, les plaquettes ont été maintenues intactes et non-activées. Le résultat de cette vaste recherche fut la mise au point d’un protocole bien défini pour obtenir l’Endoret® (PRGF®) adossé à un vaste support scientifique qui expliquait le rationnel derrière chaque paramètre et étape de ce protocole.

L’aboutissement final de cette recherche fut l’élaboration de l’Endoret® (PRGF®), un produit qui se caractérise par sa concentration modérée de plaquettes et l’absence de leucocytes dans sa formule.

De nos jours, la polyvalence de l’Endoret® (PRGF®) est évidente et étend ses applications au-delà de la chirurgie orale et maxillo-faciale. Ce sont les échanges entre professionnels de la santé et leur intérêt marqué pour ce produit qui ont permis que l’Endoret (PRGF®) soit maintenant couramment utilisé en orthopédie, médecine du sport, dermatologie, chirurgie esthétique et ophtalmologie. De fait, la toute première utilisation des PRP en orthopédie a été réalisée avec de l’Endoret® (PRGF®). Il est important de souligner que ces résultats sont dus au protocole mis au point pour l’Endoret® (PRGF®), fruit de la recherche scientifique que nous avons menée. Toute imitation approximative ou altération de ce protocole peut conduire à des résultats bien différents et diminuer son efficacité.

rapport entre l implantologie et cette pathologie

BTI a également mis au point APNIA, une machine dotée d’un logiciel pour détecter l’apnée du sommeil. Avez-vous établi un rapport entre l’implantologie et cette pathologie ?

Cela fait 15 ans que nous sommes impliqués dans la recherche concernant l’apnée du sommeil. Nous avons pu en effet constater une relation entre le manque d’oxygénation et une moins bonne cicatrisation. De même, l’apnée du sommeil peut engendrer des fractures d’éléments prothétiques surtout sur implants. Il est donc important que les dentistes soient capables de diagnostiquer et participer au traitement de cette pathologie.

Plusieurs équipes chez BTI se consacrent à la recherche sur l’apnée du sommeil et sont en mesure d’aider les dentistes qui auraient diagnostiqué la maladie chez leurs patients. Ce diagnostic est facilité par l’utilisation d’un appareil muni d’un logiciel qui enregistrera automatiquement toutes les données pendant le sommeil du patient. Une formation spécifique est donnée ici au sein du centre.

les projets de BTI

Qu’avez-vous apporté à BTI ?

Ma philosophie a toujours été de dépasser le simple cadre odontologique et de développer la recherche dans des domaines allant bien au-delà de la simple implantologie. Je pense que BTI, entreprise leader en implantologie, peut être fière également d’être reconnue en ophtalmologie, orthopédie, médecine du sport, etc… D’autre part, j’ai toujours voulu que mes équipes en recherche ou en clinique gardent à l’esprit le double concept de la rigueur scientifique et surtout de l’intérêt du patient.

Et vous-même, tout comme BTI, que pensez-vous avoir apporté à l’implantologie ?

J’ai une expérience longue de 38 ans en chirurgie dentaire, ce qui me donne le droit, je pense, d’exprimer une opinion ! J’ai pu ainsi observer au long de ma carrière l’évolution extraordinaire des protocoles opératoires et des matériaux.

L’implantologie a été un progrès immense, qui, de plus m’a permis de développer grâce à elle, ce qui est curieux diront certains, les concepts de médecine régénérative. Je pense que cette médecine régénérative, en plein essor, est une découverte aussi importante que le fut en son temps l’anesthésie.

BTI propose également une offre de formation ouverte aux chirurgiens-dentistes de France. Pouvez-vous nous dire quelques mots du programme ?

Nous proposons des formations depuis plus de 28 ans et avons été pionniers dans la formation en Espagne. Durant toutes ces années, nous avons partagé notre expérience avec des milliers de praticiens venus de tous les horizons. Nous avons des centres de formation (agrées ou partenaires) dans plusieurs pays, dont la France (Paris, Bordeaux). A noter que depuis peu les formations proposées dans notre centre de Vitoria sont agrées par l’Université du Pays Basque et donc sanctionnées par un diplôme de rang universitaire dans les domaines de l’implantologie, de la médecine régénérative et du traitement de l’apnée du sommeil.

La durée des formations est variable, s’adaptant aux besoins et aux désirs de chaque participant : 3 jours, une semaine, une année, deux années… tout dépend du but recherché. Nous proposons également des cours de formation continue « on line ». Enfin, les praticiens sont les bienvenus au sein de nos « study groups », déjà nombreux et réputés.

Au-delà de l’obtention d’un diplôme universitaire, le praticien qui décide de se former avec nous se sentira intégré dans une grande famille scientifique composée de milliers de chercheurs et cliniciens, une famille dynamique et en pleine expansion, qui se réunit chaque année pour ce que nous appelons les Journées BTI.

Comment les dentistes français peuvent-ils se procurer des implants BTI ?

Je voudrais d’abord insister sur le fait que les implants BTI sont intégralement fabriqués en Europe et bénéficient de tous les certificats de qualité européens (TÜV et marquage CE).

BTI possède une succursale en France qui assure la vente des implants (Biotechnology.com/fr)

Quels sont les projets de BTI à court et moyen terme pour poursuivre son développement ?

Nous allons poursuivre dans la voie qui a jusqu’à présent assuré notre succès, c’est-à-dire continuer à développer la recherche dans les domaines que nous avons cités tout en appliquant les résultats de ces recherches à la pratique clinique. Cet échange permanent, cette symbiose recherche fondamentale-applications cliniques est un trait caractéristique de BTI. De plus, une grande partie des bénéfices réalisés par la compagnie sont réinvestis, ce qui assure l’indépendance de nos équipes de recherche ainsi dispensées de l’intrusion trop souvent intéressée d’investisseurs. Notre but est de rechercher systématiquement tout ce qui peut bénéficier aux patients.

Interview et traduction : Michel TASTET

Partager

A propos de l'auteur

Laisser une réponse