Nous allons détailler à travers un cas clinique les protocoles de communication entre le cabinet et le laboratoire numérique.
Depuis de nombreuses années, nous utilisons au cabinet la CFAO directe qui correspond à des indications quotidiennes de soins.
L’utilisation de la CFAO pour réaliser des bridges (sur dent naturelle ou implants), ou demande esthétique peut être partagée avec nos prothésistes experts qui sont depuis longtemps équipés en CFAO qui permet un ajustage d’une régularité sans faille. [PHOTOS 1 ET 2]
Car aujourd’hui les industriels nous offrent des évolutions de leur logiciel permettant plus simplement de recourir à son prothésiste habituel voir beaucoup plus éloigné via la même interface numérique.
Le cas présenté ici propose un flux de travail identique à celui utilisé habituellement par la majorité des praticiens mais entièrement numérique :
La procédure est intéressante pour le cabinet déjà équipé d’un système de CFAO car l’envoi des données via le logiciel CEREC-CONNECT est totalement gratuit, et cela permet de nous concentrer sur le cœur de métier de chirurgien-dentiste et sécuriser notre exercice grâce à une reproductibilité des résultats.
Et le numérique affranchit les distances…En effet, les procédures sont tellement sûres que nous n’avons aucun problème à travailler ensemble à 900 Km de distance.
Quand je transmets les empreintes à mon prothésiste, il les reçoit instantanément et commence à travailler dessus et nous nous affranchissons d’une étape d’essayage avec un résultat optimal en 2 étapes au cabinet.
Cas clinique
Une patiente nous demande de combler un « trou noir » inesthétique dû à la perte de la dent 24 depuis de nombreuses années.
Nous n’avons pas retenu de solution implantaire dans ce cas présent car la patiente souffre de déficience immunitaire chronique.
Nous décidons en accord avec la patiente de réaliser un bridge dento porté de 23 à 25 avec armature en zircone stratifiée permettant le remplacement de la 24.
Etapes du cabinet dentaire
Le flux de travail standardisé que nous utilisons consiste à réaliser :
1• Une empreinte optique de la situation initiale avant toute préparation des formes des arcades complètes haut et bas. Cela est réalisé aisément grâce à des écarteurs souples type Optragate de la société Ivoclar.
2• La préparation des dents restera juxta-gingivale ce qui permet de préserver le parodonte et la vision des limites sera nette sans avoir recours à des moyens de déflexion gingivale.
Les outils numériques nous permettent de contrôler immédiatement l’épaisseur des préparations grâce à la superposition avec les images initiales en transparence [PHOTO 8]. En effet, si l’on s’aperçoit que la préparation est insuffisante, il suffit de préparer à nouveau la zone problématique en bouche et de repasser la caméra uniquement à ce niveau !
3• La détermination des limites pour les dents piliers (l’évolution 4.4 du logiciel indique le numéro des dents pour moins de confusion [PHOTO 9].
4• L’envoi des données via un bouton unique Connect ouvre la fiche communication permettant de choisir dans la liste de tous les laboratoires inscrits [PHOTO 10].
L’ajout de fichiers comme des photos se fait très facilement via le Chat inclus en haut à droite de la fenêtre [PHOTO 11]. Cet échange est possible à chaque étape de réalisation dans les 2 sens: le prothésiste peut immédiatement réaliser un wax up virtuel que nous validons sur ce même logiciel.
Par ailleurs, la communication avec le patient est optimal, il visualise toutes les étapes du traitement et comprend la relation active entre le DENTISTE et le PROTHESISTE pour un résultat sans compromis !
Etapes du laboratoire
1• Le laboratoire reçoit le bon de commande du cabinet dentaire et peut directement valider les empreintes en 5 minutes.
2• Il commande via Infinident les modèles stéréolithographiques qui sont la réplique exacte des modèles [PHOTO 12].
3• Il peut réaliser la conception et la fabrication de l’armature par CAO.
4• A réception des modèles en 2 jours ouvrés, il réalise le montage cosmétique des dents puis le livre au praticien selon ses indications.
5• Il est à noter sur ce modèle que le prothésiste a demandé de couper numériquement le die et demandé un die supplémentaire avec un détourage réalisé suivant le tracé réalisé au cabinet dentaire.
6• Il ne reste qu’à envoyer via Chronopost le travail que le dentiste peut poser en bouche sans aucun ajustage.
Les risques d’échecs liés aux traditionnels écueils sont évités : plus de problèmes d’ajustage, de limites en sous-contour ou sur-contour, problèmes d’occlusion, ou de teinte.
L’avenir pour ces méthodes de conception est extrêmement prometteur, il ne fait aucun doute que le champ d’indication va encore s’élargir vers les réalisations transvissées, les réalisations prothétiques totalement guidées et les prothèses réalisées même avant la chirurgie.
Le futur c’est maintenant, alors vive le présent !