Les financeurs veulent mettre en œuvre une évolution du système de santé dentaire. Le programme du Président Macron met en avant la « révolution » de la prévention, la lutte contre les inégalités de santé et la concurrence.
Afin de ne pas se limiter aux seules actions de protestations, je voudrais saisir l’opportunité de ce cahier pour faire 6 propositions d’actions fortes et réalistes afin de faire face de façon concrète à la problématique actuelle.
6 propositions par Edmond Binhas
1. Combiner…
… de façon coordonnée les actions de protestation avec des actions de communication positive. Celle-ci ne sera véritablement efficace que si elle s’inscrit dans la durée. Seule une mise en commun de moyens financiers de toute la filière dentaire, fabricants, distributeurs et prothésistes compris, donnera des résultats. Toute action individuelle de la part d’une seule association ou instance s’avèrera être une pure perte. Je propose, à cet effet, la création d’une commission unifiée de communication.
2. Convaincre…
… l’Etat et les complémentaires que les tentatives de mise sous tutelle sont contre-productives y compris pour eux, que la profession a des spécificités particulières et enfin, que la qualité et l’incitation à la prévention sont plus rentables que la réduction des coûts.
3. Mettre en œuvre…
… une nouvelle philosophie de soins valorisant la prévention, l’éducation thérapeutique du patient (ETP), la prise en charge globale, les nouvelles technologies, les traitements modernes et une dentisterie plus médicale. A titre d’exemple, il vaut mieux se battre pour des remboursements plus importants pour les composites stratifiés ou les séances de prévention que pour celui des inlay-cores.
4. Proposer…
… à l’Etat et aux complémentaires un plan d’action pour aller vraiment vers un système dentaire plus préventif basé sur une dentisterie moderne : précis, détaillé, réaliste sur 10 ans pour une transition progressive et financé à sa valeur. Ce plan d’action est relativement simple à établir et permettrait une adaptation en douceur pour ne majorité des cabinets.
5. Mettre en place…
… un référentiel de standards cliniques. Il s’agit là d’un point qui rencontre des résistances importantes. Or, même si je suis hautement conscient de sa difficulté, il s’agit d’un point-clé dans le rapport de force qui s’est établi avec les complémentaires. Pour les complémentaires et pour l’Etat, la qualité dentaire clinique est une véritable « boite noire ». Or, ils financent à eux deux, 6 milliards d’euros sur les 10 milliards du marché dentaire….Et, ils veulent en avoir pour leur argent. Ce référentiel permettrait de démontrer objectivement la valeur des traitements réalisés. Ce point est essentiel dans les rapports avec les complémentaires.
6. Faire appliquer…
… le référentiel de service existant en conclusion, malgré l’incertitude et les difficultés de la situation actuelle, le maintien d’une dentisterie de qualité est toujours possible. Cela n’est certes pas facile et exige une remise en cause de l’ensemble des acteurs de la profession.
Mais, pour ceux qui sont prêts à se relever les manches, la dentisterie restera encore pour longtemps une profession pleine de promesses.
