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Eclairage sur le cabinet dentaire

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Le travail en bouche demande minutie et concentration, et pour qu’il soit effectué dans les meilleures conditions, il est impératif de voir ce que l’on fait ! C’est pourquoi, depuis que les dentistes n’exercent plus dans la rue ou sur la place publique, ils ont besoin de lumière artificielle.

Aujourd’hui, pour travailler en bouche, il est nécessaire de disposer d’un éclairage puissant et collimaté afin de ne pas éblouir le patient. Cet éclairage peut provenir de trois sources différentes : les scialytiques (montés sur bras), les éclairages opératoires (montés également sur bras), les lampes frontales (solidaire de la tête même de l’opérateur).

Les scialytiques

Pour beaucoup d’entre-nous (même du métier) il y a confusion entre scialytique et éclairage opératoire. Un scialytique est un éclairage, généralement de grande dimension, d’où la lumière est réfléchie par des miroirs ou plusieurs ampoules et dispensant une lumière multipolaire afin de limiter fortement les ombres portées générées par les mains de l’opérateur, ou par ses instruments.

On trouvait ce type d’éclairage sur les units des années 50 à 70. Leur encombrement et leur maniabilité peu aisée les a fait remplacer au fil du temps par les éclairages opératoires.

Mais le vrai scialytique se trouve toujours dans les blocs opératoires des cliniques ou des hôpitaux, et la montée en charge de l’implantologie dentaire les a fait revenir dans les cabinets. Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir des praticiens travailler quotidiennement avec ce type d’éclairage.

Ces scialytiques peuvent être extrêmement puissants et approcher les 40 000 Lux (à cette puissance, sauf pour un travail ponctuel, il vaut mieux porter des lunettes solaires).

Les éclairages opératoires

Certains les appellent toujours (et à tort) des scialytiques. Ils n’en ont pas la qualité première, c’est à dire qu’ils ne limitent que très peu les ombres portées. Aujourd’hui, ces éclairages opératoires (que l’on nommera “éclairages OP”, pour aller plus vite) dispensent une puissance lumineuse de 15 000 à 30 000 Lux et sont généralement équipés d’une ampoule halogène de 55 à 150 W.

La plupart du temps, ils proposent deux intensités lumineuses ou un variateur électronique. C’est important, car travailler en permanence avec 25 000 Lux ou plus, en plus de la luminosité apportée par les instruments dynamiques, finira par affecter votre vue.

Il ne faut pousser la lumière au maximum que pour des travaux ponctuels demandant une très grande précision et revenir à la puissance “de croisière” (environ 15 000 Lux) pour les travaux courants. Ces éclairages OP doivent depuis quelques années êtres dotés de protections frontales. Ceci est dû à la position allongée du patient qui s’est généralisée. Il y a 20 ans, les patients étaient assis à moins de 45°, et les praticiens travaillaient en vision directe. Si une ampoule éclatait et que son filament incandescent (à environ 2 800°C) tombait, il le faisait sur l’abdomen du patient, qui en général était protégé par des vêtements.

Avec l’arrivée des aspirations puissantes, les praticiens ont allongé leurs patients et l’éclairage OP se trouve maintenant au zénith de leur visage. Vous comprenez le risque encouru en cas d’explosion de l’ampoule (quelques patients ont payé cher cette expérience). Les fabricants ont donc ajouté une vitre ou un plastique (polycarbonate) de protection qu’il ne faut surtout pas enlever, comme j’ai déjà vu faire par quelques praticiens qui trouvent que de cette manière “cela chauffe moins”.

Le problème de cette protection vient d’être évoqué : Ca chauffe ! Les fils, les douilles et même les plastiques de protection se mettaient à “caraméliser“. La technique salvatrice nous a donc amené de l’air frais grâce à l’incorporation d’un ventilateur dans ces éclairages. Ce qui fait que maintenant c’est “Son & Lumière”.

Un bon conseil si vous souhaitez travailler sereinement, faites changer ce ventilateur tous les deux ans, vous entendrez la différence (comme le disait une célèbre station de radio).

On trouve dans cette famille d’éclairages OP, un fabricant français (Lucy de JPM) qui propose une approche différente des autres.

Il utilise une lampe au Xénon placée à l’autre bout de la colonne qui le supporte, la lumière étant retransmise à la tête de l’éclairage par fibres optiques. Principal avantage, cette tête d’éclairage ne chauffe pas vu que la source chaude est à l’autre bout du système. Autre particularité, la lumière émise est légèrement bleutée (5300°K) par rapport à un éclairage à lampe halogène (3500 à 5000 °K, suivant les marques ou modèles) car elle est plus proche de la lumière du jour. Cette société propose aussi un combiné “Eclairage opératoire à fibres optiques / Eclairage d’ambiance lumière du jour” dénommé “Scyalux”.

Sachez que tous les fabricants d’équipements dentaires proposent en standard ou en option un éclairage opératoire, mais gardez à l’esprit que vous devez avoir toute liberté d’en choisir un autre ! Avec un peu de bonne volonté du vendeur (ou de sa société) la plupart des éclairages opératoires sont compatibles, moyennant éventuellement un peu de tournage.

Quels sont les critères importants pour choisir un éclairage OP ?

    • La qualité de la lumière
    • La possibilité de disposer de plusieurs intensités lumineuses
    • Le niveau de bruit (ou plutôt de silence) du ventilateur
    • La plage d’éclairage, est-elle bien collimatée ?

(si vous projetez 2 barres lumineuses distantes l’une de l’autre, dans une bonne position de travail, cherchez un autre éclairage)

  • Le changement de l’ampoule est-il aisé ? (certains spécimens nécessitent de sortir la trousse à outils, ou d’autres d’avoir les nerfs solides, voire encore un bon porte-monnaie)
  • Les poignées sont-elles amovibles ? (et autoclavables ?)

Peu d’entre-vous les autoclavent entre chaque patient, mais trop nombreux sont ceux qui ont des poignées d’éclairage maculées de tâches et de colorations. Il faut garder à l’esprit que l’éclairage opératoire (avec l’éclairage d’ambiance) est la seule chose, avec le plafond, que vos patients ont tout loisir d’observer et de détailler pendant leur temps de présence sur le fauteuil, donc celui-ci donnera une image de votre niveau de rigueur en propreté.

Les éclairages frontaux (ou “coaxiaux”)

La plupart des pionniers de la dentisterie ont commencé avec ce type d’éclairage, le fameux miroir de Clar (à l’époque de puissance lumineuse assez faible). Je me souviens encore d’un praticien tourangeau qui venait m’ouvrir la porte de son cabinet avec cette lampe sur le front, son masque et ses lunettes, je pensais qu’il sortait directement de la mine située sous son cabinet.

Ce type d’éclairage permet de travailler sans ombres portées et de manière hygiénique car il n’y a pas besoin d’aller attraper des poignées d’éclairage opératoire. Il revient aujourd’hui d’actualité grâce aux diodes LED de puissance dites aussi “diodes LED hautes performances”. Les premières lampes frontales de l’ère moderne étaient composées d’un générateur de lumière (un gros boîtier avec transfo, ventilateur, électronique et ampoule halogène) et d’une fibre optique, avec, en terminaison, un système optique (un objectif, si vous préférez). La lumière est très bonne mais la fibre optique coûte cher et pèse assez lourd, de plus vous êtes “attaché” au générateur. Avec les diodes LED “hautes performances” (que l’on voit de plus en plus partout : dans vos lampes à polymériser, dans les feux de signalisation, dans les feux arrière de voiture, et d’ici quelques années, dans les phares ! ) les lampes frontales (coaxiales) gomment les inconvénients des lampes à fibres optiques, en offrant peu d’échauffement mais surtout la liberté.

Leur consommation limitée permet de les alimenter par batteries, qu’il sera aisé de mettre dans sa poche, c’est moins lourd que les 5 kilos du générateur des lampes frontales à fibres optiques.

Pour choisir ce type d’éclairage (lui aussi “opératoire”) il faut déjà :

  • L’essayer, en le portant, pour juger du confort
  • Voir sa focalisation en bouche
  • Vérifier son autonomie (aujourd’hui, il est possible d’atteindre les 6 H)
  • Voir son adaptation (sur des montures ou écrans de protection)

Maintenant que la technologie contemporaine vous a apporté ses “lumières” mais surtout ses 15 000 à 28 000 Lux (ou plus), vos yeux s’accommodent à cette grande intensité, les pupilles se contractent au maximum.

Ce ne serait pas très grave si vous n’aviez pas besoin toutes les cinq minutes de tourner le regard vers votre tablette d’équipement ou vos tiroirs de meubles, zones où il n’y a pas assez de lumière. Vos yeux vont donc en permanence de la “terrasse” à la “cave”, ce qui provoque une grande fatigue visuelle. Pour remédier à cela, il existe l’éclairage d’ambiance, aujourd’hui appelé “éclairage lumière du jour” (que nous appellerons “LJ “) car il s’est transformé au fil du temps pour atteindre les 5500 à 6500°K (° Kelvin = température de couleur. Les teintes chaudes, issues des lampes à incandescence ou halogènes se situent autour de 3200°K, les tubes fluorescents de bureaux, autour de 4000°K, et l’on trouve les teintes froides avec les éclairages lumière du jour ; 5500 à 6500°K).

Pour les curieux, voir sur le site : www.bipm.fr/fr/si/baseunits/kelvin.html et bon courage quand même.

Cette température de couleur vous permet de choisir avec plus de fiabilité les teintes de vos prothèses (par rapport à votre habitude de voir les couleurs dans la nature). Mais le but principal de ce type d’éclairage n’est pas là, il doit avant tout dispenser, autour de la zone de travail que constitue la cavité buccale, une intensité lumineuse d’environ 1500 à 2000 Lux, pour limiter la fatigue oculaire, dont nous parlions plus haut.

(Pour le “Lux” n’allez pas sur le site Hermès, mais sur le même que celui du degré Kelvin).

Le fait de savoir que l’éclairage LJ “X “ est de 6500°K et celui de “Y” de 5500°K n’est pas très capital, car si une dent sous l’éclairage de “X” n’apparaîtra pas exactement avec la même teinte que sous l’éclairage de “Y”, votre teinte de référence de votre teintier Vita® ou Tartempion en fera de même !

Alors, si vous avez un éclairage de chez “Z” on peut continuer.

Des paramètres sont plus importants que cela quand vous devez acheter ce type d’éclairage, à commencer par le fait qu’il soit impérativement du type “Haute Fréquence”. Les tubes fluorescents (que certains appellent “Néons”) que vous avez dans votre cuisine ou qui éclairent votre supermarché préféré, sont des tubes à gaz alimentés par le secteur à 50 Hz. Ils scintillent à cette même fréquence.

Votre cerveau perçoit inconsciemment cette oscillation lumineuse, vos yeux beaucoup moins à cause d’un phénomène de rémanence. Au bout de plusieurs heures de présence sous ce type d’éclairage, on peut constater des troubles de la vue, de la fatigue et parfois des migraines.

La technologie (toujours elle !) a donc apporté une solution à ce problème : aujourd’hui vous trouvez des éclairages LJ avec des systèmes électroniques d’alimentation des tubes fluorescents (appelés : Ballasts électroniques), ces systèmes doublent la fréquence du secteur, qui devient 100 Hz. A ce niveau, le cerveau ne suit plus et ne perçoit plus ces scintillements sournois.

De plus, les éclairages HF apportent aux mêmes tubes fluorescents un meilleur rendement lumineux et prolongent leur durée de vie.

Vous pouvez d’emblée reconnaître un éclairage fluorescent traditionnel d’un éclairage fluorescent haute fréquence. Le premier va se mettre à clignoter (plus ou moins) jusqu’à ce que son starter parvienne à faire amorcer le gaz contenu dans le tube fluorescent, alors qu’avec un ballast électronique (HF) le tube s’allumera instantanément.

En dehors de la haute fréquence, d’autres critères entrent en ligne de compte pour choisir son éclairage LJ, à commencer par le design et la méthode de diffusion de la lumière. Il existe des éclairages LJ avec :

  • Des diffuseurs translucides prismatiques (Gamain, Perceval (RFD), etc…)
  • Des diffuseurs à grilles (Zenium, JPM, Cacan, etc…)
  • Des diffuseurs translucides (Degré K, Ekler, etc…)

Pour terminer, il faut aussi prendre en compte l’indice de rendu de couleur (IRC) qui est la faculté de la source lumineuse à reproduire avec le plus de justesse la couleur telle que vous la percevriez sous un ciel bleu et une atmosphère pure (genre haute montagne).

Dans ces luminaires est apparu, lors du dernier ADF, un éclairage original qui combine ce que nous venons de voir avec la préoccupation de capter l’attention du patient, voire le distraire pendant les soins sans sacrifier les performances lumineuses. L’éclairage en question (Luxima d’Ekler) intègre un écran vidéo 16/9 de bonne dimension, permettant d’envoyer des images provenant de différentes sources : DVD, informatique, caméra endobuccale

A découvrir par vous-même. Pour conclure sur les éclairages lumière du jour, ce n’est pas tout d’acheter le plus beau, le plus cher ou le plus “plus” et de bien l’installer, si ensuite vous l’oubliez ! Car au fil du temps, sa luminosité ne fera que décroître. Il faut savoir que toute source lumineuse, de votre lustre de salon en passant par vos phares de voiture, les éclairages opératoires et les LJ, perd de sa puissance et de son rendement colorimétrique avec le temps.

Pour exemple : vous trouverez des ampoules halogènes (en général bon marché) pour vos éclairages opératoires qui sont garanties pour cinquante heures ! alors que les meilleures le seront pour trois cents heures ou plus.

Un bon tube fluorescent vivra en moyenne de 10 000 heures, s’il est alimenté par un ballast standard, à 16 000 heures avec un ballast électronique (HF), mais son rendement lumineux et sa température de couleur n’iront pas au terme de ces milliers d’heures de fonctionnement sans décroître irrémédiablement. Il est préférable de changer ses tubes fluorescents tous les deux à quatre ans, suivant la qualité et les marques du couple tubes / luminaires. Pour vos éclairages opératoires et lampes à polymériser à ampoule halogène : au moins, une fois par an. (Pour info : une diode LED, vit en général 50 000 heures, dormez tranquille).

Passé ce laps de temps, le rendement lumineux décroît sournoisement et imperceptiblement de jour en jour, jusqu’à éclairer à 20 ou 25% de sa valeur initiale, et c’est vos yeux et votre vue qui paieront l’addition en fin de carrière ! J’ai très souvent vu en cabinet des éclairages LJ avec une partie des tubes grillés côtoyant des tubes à bout de souffle, dispensant une lumière rose blafarde ou jaunâtre et apportant royalement 400 ou 500 Lux au niveau du plan de travail.

Pour finir, tout ce qui chauffe attire la poussière (bien noire et collante). Les réflecteurs, les tubes eux-mêmes et les diffuseurs s’encrassent. Pensez à nettoyer une fois l’an, ou au moins tous les 2 ans, vos éclairages (y compris les scialytiques ou éclairages opératoires). Des éclairages sales font chuter le rendement lumineux de plus de 20%.

Nous devons nous quitter, j’espère vous avoir éclairé sur le sujet.

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A propos de l'auteur

Georges BLANC

Foxy études & développement

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