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La vie d’un cabinet équipé d’un CEREC

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Après plus de vingt ans d’évolution, le CEREC est passé du stade de périphérique, à celui d’élément central des cabinets équipés. Cette évolution ne s’est pas faite simplement avec cet appareil, mais en parallèle avec les progrès du collage, de la céramique et de l’informatique. Aujourd’hui, le CEREC permet au cabinet de proposer de façon courante et facilement abordable des actes (inlays, onlays, facettes et couronnes tout céramique) qui restent exceptionnels dans la plupart des cabinets. Nous avons interrogé le Dr Patrice Lalet, sur son installation au cabinet et son utilisation.

Qu’est-ce qui vous a décidé à acquérir un CERE C ?

acquérir-un-CEREC

Paradoxalement, c’est la fin programmé de l’amalgame qui m’a poussé à acquérir le CEREC. Nous sommes à l’ère du collage, mais je pense que le composite n’a pour l’instant ni ses qualités esthétiques, ni sa longévité.

Je n’étais pas satisfait des résultats obtenus (points de contacts, vieillissement…) ; de plus, je passais beaucoup de temps à réaliser les reconstructions et à gérer les éventuelles complications.

Il m’arrivait de dire aux patients, après d’importantes reconstructions en composite, que la prochaine étape serait une couronne. Je n’étais pas satisfait, et lorsque j’ai connu le CEREC, j’ai compris que cela pouvait combler ce manque.

Depuis combien de temps êtes-vous équipé ?

Cela fait maintenant sept ans que je suis équipé d’un CEREC. J’ai débuté avec un CEREC 3. Aujourd’hui, j’ai toujours le même matériel (à l’exception de l’informatique qui a été mise à jour), les évolutions régulières se sont faites surtout sur le logiciel. Cependant, après avoir testé la nouvelle unité de prise d’empreinte CEREC AC et la technologie de la caméra CEREC Bluecam avec le déclenchement automatique des clichés, je suis très tenté par son acquisition ! Ces dernières évolutions constituent une véritable avancée en termes de simplicité au service de la précision.

Dent-en-malposition

Fig. 1 : Dent en malposition, gêne systématique à la fermeture. Fig. 2 : La malposition de la 12 fait apparaître les incisives centrales plus longues. Fig. 3 : Préparation à minima. Fig. 4 : sourire est rééquilibré en une séance.

Comment le CEREC se met-il en place dans un cabinet ?

Le changement est (et il le sera !) un changement vers des soins d’une nouvelle qualité. Vous ne gérez plus le temps de la même façon. Vous n’avez plus de « temps prothésiste ». Tout se passe entre vous et votre patient. Vous n’avez pas à réaliser de provisoires.

La plupart des actes sont donc gérés dans la séance (ou bien dans la journée), mais rien ne vous interdit de décaler la pose. Néanmoins les pièces étant collées, vous êtes plus sûr des surfaces à coller si rien n’est venu polluer ces dernières. Mais c’est à vous de réaliser la prothèse, ce qui veut dire que vous aller regarder différemment vos tailles et vos empreintes ! Pas question de s’en prendre au prothésiste. Par contre, vous pouvez être fier de ce que vous réalisez, car vous l’avez (presque) réalisé seul. Vous rentrez forcément dans un cercle vertueux car l’offre de soins de base de votre cabinet se compose désormais d’inlays/onlays, de couronnes et de facettes tout céramique. Avec la nouvelle version, la gamme des indications va même jusqu’aux bridges provisoires avec quatre éléments.

Comment a évolué le CEREC au cours de ces sept ans ?

D’un appareil conçu essentiellement pour réaliser des inlays ou onlays, il a évolué vers une plateforme permettant de réaliser aussi des couronnes et des facettes tout céramique. Il prend maintenant en compte l’antagoniste et la cinématique mandibulaire.

Les inlays sont réalisés par un système « bio-générique », entendez qu’il utilise comme modèle les dents adjacentes ainsi que ce qui reste de la dent à reconstruire afin de proposer une restauration la plus naturelle et individuelle possible. Le collage a lui aussi beaucoup progressé, et son évolution a grandement simplifié les actes.

À l’avenir, grâce au CEREC Connect, les données numériques liées à l’empreinte optique pourront être transmises au laboratoire de prothèse via le net. Ceci sera particulièrement intéressant pour les armatures de bridge ou les couronnes stratifiées pour les régions antérieures.

Aplasie-profonde-de-l’émail

Fig. 5 : Aplasie profonde de l’émail. Fig. 6 : Deux facettes recouvrent les faces antérieures des deux incisives. Fig. 7 : Deux couronnes anciennes et inadaptées. Fig. 8 : Le jour même de la pose (notez le coté naturel de ces céramiques).

Qu’est-ce qui change dans le fonctionnement du cabinet ?

Les patients sont traités plus rapidement. Bien sûr le rendez-vous est plus long, mais le patient ne va pas occuper le carnet de rendez-vous trop longtemps. Durant le temps d’usinage et de glaçage (entre 20 et 30 mn), on peut soit prendre un autre patient, soit réaliser un autre acte. C’est cette gestion différente du carnet de rendez-vous qui est la plus difficile à mettre en place lors de l’arrivée de l’appareil dans un cabinet. Une chose est certaine : au final, les restaurations tout céramique en une séance sans provisoire vous font gagner du temps que vous pouvez investir dans des soins de haute qualité pour un autre patient ou pour vous même.

Comment les patients perçoivent-ils le CEREC ?

Le plus important est que votre offre de soins évolue. Pour les patients, la couronne est un échec, ils l’assimilent à une perte. Si vous leur dites que malgré la destruction importante (dont ils ont conscience), nous allons conserver la dent, la garder vivante, remplacer uniquement ce qui a été détruit et ce par un matériau aussi dur que la dent naturelle, croyez-vous que les patients puissent être contre, et vous dire : « non franchement, je préfèrerais une dévitalisation suivie d’un bel inlay-core avec de bons gros tenons et le tout recouvert d’une CCM » ? Le patient n’est pas vraiment le plus dur à convaincre ! Les patients sont reconnaissants que l’on puisse leur apporter de tels traitements. Ils situent le cabinet comme étant différents des autres.

Je ne communique pas avant sur le CEREC en lui même. Les patients se rendent compte par eux-même lors de la réalisation de l’acte et sont fascinés par le confort du traitement qui les rassure et l’esthétique quasi-naturelle des restaurations. Par contre, quand vous donnez un seul rendez-vous pour la réalisation de l’acte, c’est le plus souvent le patient qui est surpris : « Vous ne le commandez pas au prothésiste ? » me dit-on fréquemment. Je réponds « Non, c’est moi qui le réalise, nous sommes équipés pour. » Et en ces temps d’articles et de reportages malveillants, cela confère une image très positive au cabinet.

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