“Je ne saurai jamais comment vous remercier” disaisje un jour à un prestataire de service en informatique qui m’avait sorti d’une « galère ». Il m’a répondu : “Depuis que les phéniciens ont inventé le papier-monnaie, la question ne se pose plus !”. J’avais enfin compris.
Après des années de profondes réflexions, souvent teintées de culpabilité, j’ai compris ce à quoi peut servir l’argent dans la relation traitant/traité : l’opportunité pour le malade de se libérer, de la façon la plus facile qui soit, de la dette contractée à notre égard. Point n’est besoin alors de nous couvrir de cadeaux pour ces dents « sauvées », pour ce sourire retrouvé. Inutiles, les lettres dithyrambiques nous expliquant que nous sommes leur « sauveur ». Sans les honoraires, ils seraient en prison ! Dans ce cas, l’argent libère et n’aliène pas ! Voilà donc pourquoi les patients pourraient dire en payant la note d’honoraires : “Voilà docteur, je suis quitte” (autrement dit libre).
Si le montant des honoraires ne correspond pas ou n’est pas équivalent, de manière réelle ou imaginaire, à la réponse à leur problème, alors le patient ne manquera pas de nous le faire « payer » ! Finalement, il faudrait prendre autant que l’on a donné ou donner autant que l’on a pris (d’argent, bien entendu).
Dans honoraires, il y a « honorer ». Il est écrit quelque part “Tu honoreras ton Père et ta Mère” ce qui veut dire, je crois, “Fais en sorte que ton Père et ta Mère soient fiers de toi”. Peut-être devons-nous percevoir des « honoraires » de telle sorte que les patients soient fiers de nous ?
N’est-il pas surprenant que deux mots d’argot comme “ratiche” et “artiche” soient une anagramme ?
