En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour vous proposer des contenus et services adaptés à vos centres d'intérêts.

LEFILDENTAIRE est un site réservé aux professionnels de la santé dentaire.
Si vous n'êtes​ pas un professionnel de santé, vous pouvez obtenir des réponses à vos questions par des experts sur Dentagora.fr en activant le bouton Grand Public.

Je suis un professionnel Grand Public

Médecine et droit

0

Comment peut-on expliquer que le Droit et la Santé soient réunis au sein d’une même université ? Qu’y a t-il donc de commun entre le Droit et la Santé ? Le droit à la santé peut-être ? Est-ce que Médecine et Droit sont compatibles avec l’exercice quotidien et une relation médecin/malade de qualité ? Que devient la médecine quand le droit s’en mêle ? Que devient le droit quand la médecine s’en mêle ?

Serait-ce que les patients deviennent, par effet de mode, d’année en année, de plus en plus procéduriers ? On « attaque » le dentiste, le médecin, le chirurgien. Comme nul n’est sensé ignorer la loi, nul n’est sensé ignorer la santé, pourrait-on dire.

Si le droit et la justice jugent – et quelquefois condamnent – ce n’est pas le cas, ni l’ambition de la Médecine. Le Droit s’habille en noir, la Médecine en blanc (sauf au cours des cérémonies officielles). La Médecine tente seulement de résoudre les problèmes, quel que soit le patient.

Le droit à la faute ne peut pas être autorisé. Mais on peut légitimement réclamer le droit à l’erreur à la condition de la réparer. Les Etats-Unis d’Amérique connaissent ce qu’ils appellent le « Monkey Business », où des avocats, des médecins et des malades, plus ou moins marrons, s’entendent pour faire de l’argent (sale) sur une faute imaginaire. Les avocats américains hantent les salles d’attente des hôpitaux à la recherche de l’erreur qui va augmenter leurs revenus. Aux USA, on demande les coordonnées de l’avocat du malade, au même titre que son état civil ou celles du médecin traitant.

On est dans une situation où l’a priori est l’erreur et la faute toujours possible. C’est un procès de très mauvaise intention qui installe d’emblée le praticien dans une défensive « préjudiciable » (!) à la bonne relation médecin/malade. Que dirait-on si la Médecine déclarait que l’état de santé du juge d’instruction est incompatible avec la bonne marche de ladite instruction ? Devrait-on envoyer en prison ou priver des droits civiques ceux qui ne prennent pas soin de leur santé (cholestérol, non-observance, tabac, alcool) ? Un cardiologue britannique n’a pas opéré un malade qui n’avait pas cessé de fumer et qui est décédé. En avait-il le droit ? Comment aurait-il agit si le malade avait été son père ? Et pourtant, il faut bien un comité de sages, un comité d’éthique pour préparer une loi afin d’empêcher l’eugénisme et l’euthanasie sauvages. Qui nous dira comment se conduire et quel droit avons-nous lorsqu’un Témoin de Jéhovah refuse une transfusion ?

Ainsi, aujourd’hui, mes chers consoeurs et confrères, pour exercer notre « art », il va falloir filer « droit » !

Partager

A propos de l'auteur

Dr Jacques Charon

Parodontiste exclusif, Lille

Laisser une réponse