Un chirurgien dentiste sourd profond (et du même coup presque muet) me demandait un jour s’il pouvait se mettre au premier rang. Bien « entendu », lui répondis-je sans coup férir !
Quelle n’a pas été ma stupéfaction de constater que, de tout l’auditoire, celui qui écoutait avec le plus d’attention était justement le plus sourd d’entre eux !
Ainsi, me dis-je in petto, nous ne sommes pas toujours suffisamment attentifs alors que nous avons deux oreilles en bon état de marche. Faudrait-il donc être « mal-entendant » pour être attentivement à l’écoute ?
De même, quand on ne parle (ou ne comprend) pas la langue d’un interlocuteur, on se surprend à écouter avec beaucoup d’attention pour être sûr de bien comprendre. Il semble donc que de se mettre – volontairement – en position de faiblesse pourrait bien se transformer en position de force.
Lorsque nous sommes dans un cours dit de “perfectionnement”, peut-être faudrait-il se conditionner en se disant qu’apprendre quelque chose de nouveau, c’est toujours recommencer à zéro et que notre expérience passée peut représenter un obstacle à la progression.