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Dr Thomas Fortin

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L’implant est un dispositif médical à multiples facettes. Il n’y a pas de facteur unique comme la surface ou la forme qui soit responsable d’un fort taux de succès.

Quels sont les critères de choix d’un bon implant ?

C’est le type même de question à laquelle il est impossible de répondre. Il suffit pour s’en convaincre de constater que tous les praticiens qui participent à ce numéro, dont on ne saurait remettre en cause la compétence, n’utilisent pas tous le même système. L’implant est un dispositif médical à multiples facettes. Il n’y a pas de facteur unique comme la surface ou la forme qui soit responsable d’un fort taux de succès. C’est une interaction avec l’os qui peut varier en quantité et en rapidité, c’est de la biomécanique avec des forces qui vont se transmettre aux composants prothétiques, à l’implant et à l’os, ce sont des composants prothétiques variables qui ont des avantages et des inconvénients. Puisque j’ai quelques critères à faire ressortir j’en retiendrais quatre ; la connexion implant-pilier, l’état de surface, la morphologie et l’intégration du système dans l’ergonomie du cabinet.

La connexion implant-pilier : la tendance actuelle est à la connexion interne avec des pans coniques ce qui permet de répartir les forces de façon apicale sur l’implant et améliore l’étancheité. Ceci évite une transmission trop importante du stress à l’os alvéolaire marginale et diminue les micros déplacements du pilier qui agissent comme une « pompe » à fluides, le tout limitant les phénomènes de résorption crestale. L’usinage précis a un autre avantage, celui d’éviter de solliciter excessivement la vis de pilier et donc de réduire les fractures ou dévissages intempestifs. Mais lorsque l’on regarde un implant comment savoir si l’usinage est bon ? Tout d’abord, l’absence d’angle droit dans la connexion permet un usinage plus précis, ensuite, on peut faire le test du tournevis qui consiste à prendre une vis avec le tournevis de prothèse (Fig. 1), si en secouant le tournevis la vis reste attachée à celui-ci c’est positif et enfin l’absence de joint en caoutchouc sur le préhenseur est le signe que l’on ne cherche pas à compenser une faiblesse d’usinage. Enfin, pour conclure sur la connexion prothétique, il nous semble qu’un pilier avec indexation facilite la phase prothétique. Un consensus se dégage pour les surfaces rugueuses qui permettent d’augmenter la surface de contact os-implant. Ce sont surtout les procédures de fabrication qui les différencient. Les techniques de mordançage à l’acide ont eu des effets délétères par le relargage de particules sur certaines séries d’implants. Nous leur préférons les techniques avec appositions de biomatériaux. La morphologie de l’implant est également à regarder.

Avec un implant cylindrique il est plus facile de maîtriser l’enfoncement, supra, juxta ou infra cestal, selon le résultat prothétique recherché. Avec un implant cylindrique, l’enfoncement dépend exclusivement de la préparation du site osseux. Par contre, sa conicité lui permet d’agir comme un dilatateur qui densifie l’os et d’avoir une meilleure adaptabilité aux obstacles anatomiques.

Nous privilégions les systèmes qui proposent les deux formes. Nous insistons bien sur ce dernier point, un système qui permet d’utiliser les deux formes et non deux systèmes différents. En effet, le dernier critère sur lequel nous insistons est celui de l’ergonomie de cabinet. L’idéal est qu’avec une seule trousse de chirurgie et une seule trousse de prothèse, on puisse utiliser tous les types d’implants et toutes les connectiques de la gamme.

Existe-t-il des différences fondamentales entre les implants de grande marque et ceux des marques de notoriété moindre mais toutefois très engagées dans l’implantologie ?

Le système implantaire qui intégrera le mieux ces critères ne sera pas forcément le plus cher et il ne sera sûrement pas le moins cher. La qualité et la nécessaire diversité des solutions chirurgicales et prothétiques qui doivent être proposées ont un coût, c’est indéniable. Et aujourd’hui, il faut même ajouter la chirurgie guidée, la CFAO et les biomatériaux. Il faut également penser au suivi des pièces dans le temps et le recul apporté par la recherche clinique très onéreuse. On peut également prendre en considération l’aide personnalisée que peuvent apporter les spécialistes produits en cabinet.

choix-d’un-bon-implant

Fig. 1 : un fournisseur d’implants propose un usinage de qualité si la vis reste sur le tournevis lorsque vous secouez celui-ci. Fig. 2 : Une connectique sans angle droit est plus précise. Fig. 3 : une seule trousse de chirurgie pour toutes les solutions.

Les implants courts (5/6 mm) sont-ils aussi fiables que les implants longs ?

Il n’existe pas d’étude à fort niveau de preuve montrant que les implants courts de 5 à 6 mm de long soient aussi fiables que les implants de 10 mm et plus. En effet, toutes les études sur le sujet montrent des résultats dans lesquels les implants courts sont intégrés au traitement. Ce n’est pas la même chose que de dire qu’un implant court fonctionne s’il est placé entre deux implants longs ou entre deux dents naturelles que de dire qu’un bridge de 5 éléments entièrement portés par des implants de 5 à 6 mm fonctionne. Les études que nous menons avec plusieurs équipes sur le sujet sont encourageantes mais donner une conclusion aujourd’hui serait hâtif. Dans notre enseignement, nous réservons ce type d’implants pour des édentements unitaires encastrés ou en association avec des implants conventionnels.

Selon vous, les matériaux dits « de nouvelle génération » tels que la zircone… offrent-t-ils les mêmes conditions (maniabilité, pérennité, fiabilité…) que le titane ?

Quand on évoque les matériaux nouveaux, on pense à la zircone qui est un matériau très fiable ce qui justifie son utilisation en orthopédie pour autant qu’on l’utilise dans le respect de ses caractéristiques. Ils sont fait pour être usinés et supportent mal d’être retouchés. Ils ne peuvent pas être travaillés en dessous d’une certaine épaisseur ce qui peut être préjudiciable à l’esthétique.

Ils sont moins tolérants à la torsion ce qui limite leur utilisation aux petites armatures. Ces raisons font que nous évitons souvent de les employer. En ce qui concerne les implants en zircone, ce sont surtout des implants monoblocs impossibles à retoucher en bouche.

Cet inconvénient est compensé par une parfaite biocompatibilité osseuse et gingivale. Une certaine firme essaie d’associer la zircone au titane pour bénéficier des avantages des deux matériaux. Mais la vraie question aujourd’hui est « a-t-on de réels problèmes avec le titane ? » d’autant plus que l’on continue de l’améliorer avec le grade V.

Quel(s) implant(s) posez-vous ?

Nous posons des implants KeystoneDental.

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A propos de l'auteur

Dr. Thomas FORTIN

Maître de conférences des universités
Praticien hospitalier
Exercice privé à Bourgoin Jallieu

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