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Le vocabulaire

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Les mots sont des véhicules : ils transportent les messages échangés avec nos frères humains, vivants ou morts. Ils peuvent, par leur force, provoquer chez l’interlocuteur, des sentiments et des émotions générateurs de réactions dont la nature varie selon que les mots employés sont perçus comme agréables ou désagréables.

L’émetteur du message (patient ou praticien) peut penser que ce dernier est univoque. Mais l’interprétation des mots « entendus » varie en fonction de facteurs qu’ignore souvent celui qui les emploie.

Le chirurgien-dentiste tente d’expliquer, de convaincre ou de modifier le comportement des malades en utilisant un jargon médical quelquefois seulement compréhensible que par lui-même. Cependant, à force d’usage répété, les mots que nous employons tous les jours ne provoquent plus – chez nous – de réactions affectives. Ils tentent de décrire objectivement la situation médicale du patient.

Ainsi, dire qu’une dent est « morte » après l’avoir « dévitalisée » peut impliquer que la bouche du patient abrite la Mort. Expliquer que nous allons lever un « lambeau » peut être perçu comme « Nous allons mettre les gencives « en lambeau ». Le « curetage à l’aveugle » ne veut pas dire que le praticien avance vers le parodonte avec une canne blanche.

Les « récessions » ne sont pas seulement gingivales, elles peuvent être aussi économiques. Les problèmes « d’occlusion » n’impliquent pas que le transit soit perturbé. Notre « Kavo » tout neuf n’a pas sa place au cimetière du Père Lachaise. Une « élongation coronaire » ne se réalise pas sur les artères des ventricules. Les « migrations » ne seront pas résolues par le ministre de l’Intérieur.

On voit donc qu’au total, ironiquement, un dentiste peut devoir tourner sept fois sa langue dans la bouche avant de parler au patient !

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A propos de l'auteur

Dr Jacques Charon

Parodontiste exclusif, Lille

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