Parfois, après quelques années d’exercice, il peut nous arriver de poser la question : “Que faudrait-il pour que je puisse m’épanouir dans ce métier quelquefois si dur et si frustrant ?”. Il se pourrait bien qu’il faille réunir plusieurs conditions.
En premier lieu, n’est-il pas nécessaire de se sentir « utile », non seulement au patient, mais aussi à la société dans laquelle on a la chance de vivre. D’où l’engagement de certains d’entre nous dans le syndicalisme ou le bénévolat.
En second lieu, il semble qu’il faille se sentir « unique ». Autrement dit, ne pas se sentir perdu(e) au milieu d’un troupeau imaginaire où personne ne nous remarquerait. Une espèce d’objet perdu dans la foule.
En troisième lieu, il est possible que la « compassion » (incapacité à rester indifférent devant la souffrance) soit le pré requis pour exercer une profession médicale et le moteur essentiel à la démarche de donner des soins à un être humain qui en a besoin et qui les réclame. Enfin, si la compassion s’accompagne de « compétences », alors le dentiste a de très bonnes chances de répondre complètement à la demande du malade.
Mais que peut-il se passer si les compétences ne sont pas associées à la compassion ? Le danger est grand de « sur-traiter » et de délivrer des soins qui ne procurent de plaisir qu’à celui qui les donne. Dans ce cas, la perversité de réaliser des actes pour se valoriser ou gagner plus d’argent est tapie dans l’ombre. Ceci est surtout vrai si les compétences sont fortes ou si le praticien a suivi de nombreux cours de formation continue.
Un dentiste épanoui serait-il donc à la fois une personne unique, utile, compatissante et compétente ?
