En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour vous proposer des contenus et services adaptés à vos centres d'intérêts.

LEFILDENTAIRE est un site réservé aux professionnels de la santé dentaire.
Si vous n'êtes​ pas un professionnel de santé, vous pouvez obtenir des réponses à vos questions par des experts sur Dentagora.fr en activant le bouton Grand Public.

Je suis un professionnel Grand Public

Rencontre avec le Docteur Joseph Choukroun

1

Docteur Joseph Choukroun, vous êtes président du SYFAC. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours ?

J’ai fait mes études de médecine à Montpellier et j’ai commencé par faire cinq années de chirurgie avant de dévier vers l’anesthésie. J’ai été diplômé en 1982. Mais rapidement, je me suis ennuyé en anesthésiologie et je suis allé me spécialiser dans le traitement de la douleur. Dès 1985, j’ai ouvert le premier Centre anti-douleur du Sud-est de la France…

En 1993, Le Dr Schoeffler m’a contacté pour enseigner la prise en charge de la douleur dans ses formations. En 2000, les premiers protocoles de concentrés plaquettaires sont publiés et je m’y intéresse. Et c’est avec la complicité du Dr Schleicher que nous avons proposé le protocole du PRF que j’ai testé d’abord sur mes patients porteurs de plaies chroniques. Dès 2003, j’ai organisé le premier SYFAC, qui obtint un succès immédiat. Nous en sommes, cette année, à la 4e édition.

Pourquoi « SYFAC » ? Et pourquoi tous les 2 ans ?

Tout simplement, Syfac est la contraction de Symposium Facteurs de croissance. L’organisation d’un congrès sérieux nécessite au moins deux ans. La spécificité de ce congrès réside dans le fait qu’une grande partie des conférences sont des sujets d’étude clinique. Et pour cela, il faut du temps. Et puis, c’est une organisation « chronophage » donc il faut prendre son temps. d’Ailleurs, le succès immense de ce congrès, devenu rapidement le premier congrès en terme de fréquentation et de satisfaction, réside dans cette approche essentiellement clinique. Les participants veulent avant tout repartir avec des connaissances nouvelles et je crois que cette mission est largement remplie. En juin 2007, j’avais décidé d’arrêter car c’était épuisant, mais nous avons reçu dans la semaine qui a suivi, plus de 80 mails et appels téléphoniques de remerciements. Cela m’a stimulé pour continuer…

Parle-t-on seulement de PRF au SYFAC ?

Le PRF n’est pas le seul sujet du congrès, loin de là : en 2007, la moitié des conférenciers ne pratiquaient pas le PRF. Mais justement l’intérêt est de confronter les expériences des cliniciens, en toute honnêteté. Et les conférenciers qui présentent leur travail ont ordre de dire d’abord et toujours la vérité. Nous la devons aux congressistes. À la suite de l’édition 2007, plusieurs conférenciers ont adopté le PRF car ils ont été confrontés à une réalité clinique. Seule la clinique nous guide dans nos choix thérapeutiques.

Justement, comment choisissez-vous les orateurs ?

Je choisis les orateurs d’abord pour la qualité de leurs travaux et publications. Peu m’importe qu’ils fassent du PRF ou non. J’ai aujourd’hui l’honneur de participer à de très nombreux congrès à l’étranger et en France, ce qui m’a permis de me faire de nombreux amis et relations. Et le nombre des conférenciers étrangers (13) témoigne aujourd’hui du succès remporté à l’étranger par le PRF. J’organise un congrès totalement libre, les orateurs n’étant honorés ni par moi-même, ni par les sociétés qu’ils pourraient représenter en terme d’image. Ce qui fait qu’ils peuvent dire ce qu’ils veulent, en toute franchise. Aucun orateur n’est choisi par les sponsors, même si ils sont dans la catégorie « platinum » Les speakers ont un mot d’ordre précis : donner le maximum d’informations aux congressistes. Et aujourd’hui, ceci n’est pas la règle la plus répandue ailleurs. Et je peux dire que cela marche très bien, pour le plus grand bonheur des praticiens qui fréquentent le SYFAC. Au risque de me répéter, c’est pour cela que nous sommes installés en tête de peloton.

Combien de participants attendez-vous cette année ?

Si nous suivons la courbe de progression depuis le début, nous devrions accueillir cette année entre 700 et 800 participants. Avec la crainte d’annoncer « complet » avant le 30 avril. Car les inscriptions ont démarré en trombe cette année et ce, dès le mois de décembre.

Il faut dire que le thème choisi cette année est particulièrement attrayant… Effectivement, de nombreux progrès ont été effectués dans l’ingénierie osseuse et nous commençons à avoir du recul clinique. C’est un thème absolument passionnant. On se rend également compte que lorsque la reconstruction osseuse respecte certaines conditions, la gencive se développe de manière très conséquente sans avoir à faire de greffe de conjonctif.

L’utilisation du PRF que vous défendez depuis de nombreuses années fait l’objet de controverses. Ses opposants, nombreux, disent que dans le meilleurs des cas, cela n’apporte aucune amélioration. Qu’en pensez- vous et comment se fait-il que cette technique n’ait pas encore eu le consensus après toute ces années ?

Effectivement il y a de nombreux opposants. Je vais essayer d’y répondre simplement. Premièrement, le PRF existe depuis huit ans : pensez vous une seule seconde que si ce n’était pas efficace, il susciterait autant d’intérêt aujourd’hui ? Quand une « mode » dure aussi longtemps, cela s’appelle une « réalité clinique ».

Ensuite, on nous a reproché de manquer de publications. C’est le thème du rapport de la SFPIO.

Mais de qui se moque-t-on ? Depuis quand, dans le domaine médical, peut-on se permettre de juger une technique sans l’avoir essayé ? Depuis quand peut-on se permettre de juger des publications scientifiques sans n’avoir aucune expérience clinique ou scientifique dans le domaine contesté ?

Les auteurs de ce rapport ont manqué cruellement de clairvoyance et d’objectivité. A l’opposé, nous avons proposé le PRF à deux personnalités scientifiques incontestables : Tomas Albrektsson et Lars Rasmusson. Résultat : Lars l’utilise quotidiennement et avec David Dohan, ils viennent de publier (déjà !) un article qui situe le PRF au dessus de tous les autres dans Trends in Biotechnology. Je voudrais revenir un instant sur la réalité clinique par une anecdote qui date de ce matin : Le Professeur Fouad Khoury vient de m’appeler pour m’annoncer qu’il allait présenter, lors de sa conférence qui traite des nouvelles techniques de greffes osseuses, de l’intérêt qu’il a trouvé à utiliser le PRF dans le traitement des complications. Cela me fait vraiment plaisir, car ce jugement vient d’un des plus grands cliniciens actuels. Car lui aussi a finalement trouvé un intérêt clinique au PRF. Il n’était pourtant pas enthousiaste lorsque je lui ai proposé le PRF mais il a voulu quand même l’essayer. Pour un médecin qui s’intéresse au devenir de ses patients, seul l’apport clinique est primordial. Pas les publications. L’histoire nous a montré que de nombreuses techniques avaient été abandonnées malgré l’existence de nombreuses publications.

Enfin, soulignons le nombre de publications internationales sur le PRF publiées ou « in Press » depuis janvier 2008 : une dizaine. Peu d’équipes françaises peuvent se targuer de publier autant d’articles internationaux. Ceux qui ont faim de publications seront rassasiés, sans aucun doute. Tous ces travaux de recherche fondamentale et clinique nous ont permis de modifier le protocole du PRF et la mise au point de la PRF « BOX ». Avec une amélioration immédiate des résultats.

Nous ne faisons aucune publicité et pourtant, chaque année nous formons plus 250 praticiens au PRF et aux prélèvements sanguins (voir à ce sujet le site Internet du SYFAC, www.syfac.com, ndlr). Ce succès n’est dû qu’à l’efficacité du PRF. Et les praticiens ne viennent à nous que par le bouche à oreille.

Je finirai par une citation d’ Ernst Jünger : « Une erreur ne devient une faute que si l’on persiste en elle. »

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Le PRF intéresse actuellement beaucoup de praticiens dans le monde entier. Nous sommes en train de mettre en place des formations aux USA, Canada, Brésil, Moyen Orient, Taiwan, Thaïlande, Costa Rica, Malte etc. Plusieurs formations sont programmées en France et en Europe. Nous sommes en train de mettre en place un SYFAC au Brésil et en Italie en 2010. Bref, j’ai du pain sur la planche… Mais pour les trois mois à venir, je consacre toute mon énergie à la réussite du SYFAC 2009 et croyez moi, cela sera un immense succès.

Partager

A propos de l'auteur

Dr. Norbert COHEN

Rédacteur en chef du magazine LEFILDENTAIRE
Implantologie dentaire
Stomatologue
Docteur en médecine
Diplomé de l'institut de stomatologie et de chirurgie maxillofacial de Paris
Diplômé d'implantologie dentaire
Post graduate de parodontologie et d'implantologie de l'université de New-York
Diplomé de chirurgie pré et peri implantaire
Ex attaché des hopitaux de Paris
Diplômé d'expertise en médecine bucco-dentaire

Dr. Joseph CHOUKROUN

Médecin Anesthésiste
Centre Anti-Douleur privé de Nice
Président du SYFAC
Conférencier international

Un commentaire

  1. Dr colin tsangaris niky on

    Je suis chirurgien dentiste, implantologie et la technique de l’utilisation de sang autogène centrifuge m’intéresse ; les techniques de comblement que j’utilisais jusque là ne me satisfont pas complètement. Comment faire pour suivre une formation sur l’utilisation du sang autogène, prélevé sur le patient et utilisé en comblement après centrifugation ?
    Merci pour votre réponse

Laisser une réponse