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Invitation au dépoussiérage du cabinet

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En cette période d’ADF, il est de bon augure de se préoccuper de son outil de travail. En aucune autre occasion, ni région de France, on ne peut rencontrer autant de professionnels du matériel, de l’imagerie et de la conception de cabinets dentaires, donc autant en profiter pleinement. Je me propose donc de vous donner matière à réflexions sur votre propre cabinet.

Nombre de professionnels recevant du public revoient et transforment leurs échoppes régulièrement, en général après une dizaine d’années. Cela permet de prendre de nouveaux virages qui permettront de montrer à sa clientèle que l’on évolue et que l’on prend soin d’elle. De plus, un changement en profondeur permet également de se faire du bien à soi-même et de se remotiver !

Rien n’est en effet plus monotone que de devoir aller travailler chaque jour au fil des années, dans le même cadre, où rien ne change, où tout est immuable : l’installation, la décoration, le mobilier, etc…

La motivation personnelle, ternit en même temps que la peinture des murs. Je vais donc vous parler de renouveau, au travers de trois exemples de praticiens qui ont su remettre en cause le train-train de leurs cabinets.

Pour cela, je me suis rapproché d’Alexandra Keepfer, qui exerce comme designer d’intérieur, spécialisée dans la rénovation et l’optimisation de cabinets dentaires dans l’est de la France.

Alexandra a retenu mon attention, car elle est « jeune » dans le métier, ce qui lui confère le gros avantage d’avoir un œil neuf, non influencé par les habitudes. Elle vient par exemple, de présenter au travers de la société LT Concept (une société de Metz, reprise par le groupe Arseus), un ensemble de meubles au design sans précédent, avec des lignes douces et épurées. Elle a également pris en compte le côté « ambiance lumineuse » du cabinet en disposant judicieusement des lignes de diodes leds sous les plans de travail, qui en plus éclairent le plateau porte-instruments et les tiroirs lorsqu’ils sont ouverts. Nous découvrirons ce mobilier dans le premier exemple qui suit.

Pour commencer, nous allons prendre la problématique d’un praticien de Meurthe et Moselle, qui au bout de 28 ans d’exercice, éprouvait une lassitude au sein de sa structure. L’ambiance et les critères de son installation marquaient leur âge (Fig. 1).

la-peinture-des-murs

ambiance-lumineuse

Nous constatons un look « années 90 » avec une tablette porte-instruments prête à sauter sur le patient, les poteaux d’éclairage opératoire et de radio contribuent avec leurs bras respectifs, à ce sentiment d’agression qu’un patient peut ressentir lorsqu’il prend place sur le fauteuil. Le mobilier lui aussi, de par ses couleurs moka et coquille d’œuf, donne une « impression rétro ».

Pour terminer ce descriptif, l’éclairage d’ambiance « lumière du jour » avec son alimentation directe en 50 Hz des tubes fluorescents, ne participe pas au confort visuel du praticien, ce qui peut même dans certains cas provoquer des phénomènes de migraine au terme de journées de travail. Le temps et le lâcher-prise avaient également amené à encombrer plus que de raison, le plan de travail.

En plus de souhaiter repenser uniquement sa salle de soins, ce praticien lorrain à formulé également à son installateur, son souhait d’améliorer la distribution de son espace d’accueil et de sa salle de stérilisation, extrêmement exiguë et très mal placée, gênant même l’entrée dans le cabinet (Fig. 2).

L’accueil était simple et sans personnalité. Donc du pain sur la planche pour ré-agencer tout ça ! Après analyse des envies, mais surtout des problèmes, Alexandra et l’équipe de Metz, ont décidé en accord avec ce praticien de jouer sur une ambiance Smoothie et lumineuse.

Première chose à prendre en compte, l’accueil du patient ! On ne le répète jamais assez, l’accueil contribue au caractère convivial et favorise les échanges entre l’équipe soignante et les patients.

La « salle » de stérilisation était un cauchemar à cause de son exiguïté et de sa situation : et bien cassons- la ! Le comptoir d’accueil sans intérêt, était situé après la salle de stérilisation : aux encombrants (Fig. 3) !

le-plan-de-travail

Alexandra a donc fait détruire l’ensemble « entrée, réception, stérilisation » pour revoir leur disposition, et comme le savent tous les bons installateurs et gourous du marketing de cabinets, une salle de stérilisation doit être mise en valeur, se trouver à la vue du patient afin de le rassurer et de lui donner l’image du cabinet en général. Dans le Dentaire, nous n’avons rien inventé, il y a longtemps que les grands restaurateurs n’hésitent plus à montrer leurs cuisines.

Une salle de stérilisation, peu importe sa taille, est un formidable outil de valorisation du praticien, et l’instal se doit d’être lumineuse, ordonnée et équipée de matériels de nettoyage et de stérilisation dignes de ce nom. Et voilà le résultat, il est donc possible de « revisiter » un espace restreint (Fig. 4).

l'accueil-du-patient

la-salle-de-soins

L’accueil est maintenant bien à sa place, c’est-à-dire à l’entrée, et la salle de stérilisation remplit son rôle rassurant pour les patients (nouveaux ou récurrents).

Les mètres carrés étant comptés, le choix s’est porté sur un automate de désinfection, nettoyage et séchage des instruments, encastré en partie basse des meubles afin de conserver de la place sur le plan de travail (Fig. 5).

La soudeuse de sachets se trouve à portée de main, avec une tablette télescopique en dessous permettant la mise sous sachets des instruments. L’autoclave trouvant naturellement sa place au-dessus.

La lumière a également été particulièrement soignée, afin de participer à l’ambiance de propreté et de transparence que doit inspirer ce lieu.

L’idéal si vous êtes confronté à la même problématique, serait de disposer aussi d’une seconde porte latérale d’accès à l’intérieur de la salle de stérilisation, permettant de rejoindre la salle de soins, sans passer à proximité des patients se trouvant à l’accueil.

Pour la salle de soins, il fallait repenser le souhait premier du praticien : « Avoir de l’espace ! » Après en avoir longuement débattu avec le praticien, il a été arrêté un nouveau concept de travail, basé sur la distribution arrière de l’instrumentation.

C’est ici que je tire mon chapeau à ce client, qui malgré des années de pratique avec des équipements à fouets, a su se remettre en question et a accepté un concept de travail complètement aux antipodes de ses habitudes. Au moins, il a la sensation d’un nouveau départ, loin de la routine des années précédentes.

Je vous laisse aussi imaginer la surprise de ses patients habituels lors de leur venue dans ce cabinet « new look ». Ils sont sensibles à sa nouvelle organisation qui dégage professionnalisme, harmonie et bien-être et pensent que ce dentiste est à l’avant-garde. Passons en revue le concept qu’il a choisi (Fig. 6).

salles-de-stérilisation

Au premier coup d’œil, nous constatons une atmosphère épurée et relaxante. Contrairement à l’installation précédente, le patient n’a rien d’agressif dans son champ de vision. Le choix d’installer l’éclairage opératoire au plafond est certainement la solution la plus élégante. Nous constatons au passage que le choix s’est porté sur un éclairage opératoire de type scialytique.

Le crachoir a également été abandonné, ce qui permet au patient un accès au fauteuil et une sortie indifféremment à droite ou à gauche.

Le fauteuil, choisi pour son confort, pivote de part et d’autre de son axe afin de permettre différentes positions de travail et de préhension des instruments. Un bras d’aspiration est solidaire du fauteuil et tourne avec lui, permettant une bonne préhension tant à 2 mains qu’à 4.

Le porte-instruments est caché derrière une porte escamotable, afin de recevoir les patients sans stress.

Une fois la porte escamotable ouverte, le porte-instrument sort de son logement d’une simple poussée de la main. Idem pour son rangement.

Un meuble haut permet le stockage des Tubs recevant produits et matériaux. La porte du meuble s’ouvre et se ferme à l’aide d’une télécommande discrète pouvant se fixer à n’importe quel endroit souhaité (Fig. 7).

le-stockage-des-Tubs

Les deux tiroirs supérieurs situés de part et d’autre de la tablette porte-instruments, servent à recevoir les Tubs nécessaires aux actes qui vont être pratiqués sur le patient qui se présente.

Comme je l’ai souligné précédemment, les tiroirs et la tablette porte-instruments avec son plateau, sont éclairés par la rampe de leds située sous et tout le long du plan de travail (Fig. 8).

la-rampe-de-leds

un-lave-mains

Il est à noter au passage que cette technique des « Tubs and Trays », qui date des années 70-80, est en train de renaître et fait de plus en plus d’adeptes.

Elle permet aux praticiens et à leurs assistantes, de se concentrer sur leur travail en faisant moins de gymnastique inutile avec leurs tiroirs et placards.

Le positionnement des instruments dynamiques peut surprendre un praticien européen, habitué depuis sa fac et ses années d’opératoriat, à travailler avec une tablette trans-thoracique et des instruments disposés sur des fouets. Solution hautement discutable aussi, mais là n’est pas le propos.

Il faut savoir qu’en moyenne un praticien n’utilise ses instruments que 3 ou 4 minutes sur une séance de soins d’une demi-heure. Il n’y a donc pas lieu de s’affoler de ne pas les avoir directement sous les yeux, ce que le patient ne regrettera pas non plus.

Pour terminer avec ce premier exemple de lifting de cabinet, un espace latéral comportant un lave-mains avec distributeurs de savon, serviettes, gants et gobelets, est situé sur la droite du fauteuil (vu par le patient) (Fig. 9).

salles-de-chirurgie

Ce meuble annexe renferme également l’unité centrale informatique et peut recevoir sur son plan de travail un ensemble clavier/écran/souris.

Et voilà comment un praticien peut avoir une vision sur ses 10 prochaines années d’exercice, dans un environnement clair et zen.

Voici maintenant un second exemple, totalement différent.

En 2006, le Dr DUPONT a créé un plateau technique de 600 m² dédié à l’implantologie et à la formation.

En 2008, il intègre deux nouvelles spécialités : la parodontologie et l’endodontologie.

En 2011, la structure s’agrandit de 475 m² pour créer un cabinet de chirurgie buccale. Ainsi les quatre spécialités sont représentées (Fig. 10).

Centre d’exercices exclusifs destinés à l’omnipraticien pour l’aider dans le cadre du traitement global de ses patients.

Ce plateau technique d’excellence s’est étoffé de deux nouveaux praticiens. Le Docteur Jonatan Beley, spécialisé en chirurgie orale et implantologie et le Docteur Perrine Balland, spécialiste en parodontologie exclusive. Tous deux formés à Nancy et à l’université de New-York.

Le défi pour Alexandra et LT Concept était de prendre en compte les exigences des praticiens qui désiraient disposer de 6 salles de chirurgie et d’une double stérilisation centrale. Le tout dans une ambiance de douceur et de confort.

C’est finalement le thème de l’univers organique et végétal qui a été retenu, plongeant dès l’entrée le visiteur dans une harmonie de formes et de couleurs.

L’espace se devant de refléter le bien-être et le professionnalisme (Fig. 11).

l-univers-organique

Les patients sont pris en charge dès leur entrée et suivent sans s’en rendre compte, un sens de circulation anti-horaire, permettant une fluidité et une sérénité de déplacement, évitant tout aller-retour inutile et néfaste au bon déroulement de leur prise en charge.

L’accès à l’espace clinique se fait en respectant des règles d’hygiène strictes (Fig. 12).

la-zone-clinique

l'accueil-initial

C’est ainsi que tout patient et personnel qui y pénètre doit s’équiper de sur-chaussures. Des solutions hydro-alcooliques sont également à disposition.

En plus des salles de chirurgie d’implantologie et de parodontologie, la structure dispose d’une salle de repos pour les patients.

Vous constaterez aussi sur le plan, que dès leur entrée dans la zone clinique, les patients sont invités dans un espace de communication destiné à les renseigner sur les choix thérapeutiques et prothétiques nécessaires pour répondre à leurs interrogations et résoudre leurs besoins.

Afin d’être cohérent avec les mesures d’hygiène, toutes les portes de la zone clinique, sont à ouverture et fermeture automatique, sans contact manuel (Fig. 13).

Les couloirs sont lumineux et agrémentés de visuels modernes, liés au sourire.

La sortie des patients se fait, via une seconde banque d’accueil afin de ne pas retourner au point de départ, réservé uniquement à l’accueil initial.

La clinique du sourire a également pour vocation d’être un lieu de formation au travers de ADD VISION, société de formation continue en dentisterie.

L’avenir de la profession passe par la création de structures dépassant l’exercice individuel.

En effet, la dentisterie d’aujourd’hui et encore plus celle de demain devient de plus en plus technique et spécialisée. Le regroupement d’omnipraticiens et de spécialistes en endo, paro, implanto et esthétique devient une évidence.

Le coût de revient des plateaux techniques ne cesse de s’accroître avec les exigences de plus en plus élevées des protocoles d’hygiène, de stérilisation et de traçabilité.

Toute structure digne de ce nom, se doit d’être équipée d’une radio Cone Beam pour assurer sur place les examens en 3D.

Les systèmes d’empreintes optiques vont se généraliser dans les années qui arrivent, et de plus en plus de cabinets auront recours à la CFAO, pour réaliser sur place et en un temps record, un certain nombre de prothèses ou de guides implantaires.

Le besoin de personnel d’accueil est également une évidence, de même que celui d’une assistante spécifique pour assurer la stérilisation et les réassorts des Tubs.

Tout cela a un coût très élevé qu’il est nécessaire de « mutualiser » si on ne souhaite pas avoir une structure qui fonctionne sur « 3 pattes ».

La réussite ne s’improvise pas !

Nous allons rester dans l’Est de la France et passer de Lorraine en Alsace, précisément à Rosheim, petite ville d’environ 5 000 habitants.

Ici, le Docteur Christophe Foresti, après 10 ans d’exercice, accompagné de ses associés, le Docteur Valérie Wach-Wegbecher et le Docteur Camille Muller, souhaitait étoffer sa structure et s’agrandir de manière conséquente pour répondre à la demande croissante des patients.

Il s’est également adressé à LT Concept pour étudier une possibilité et une enveloppe financière afin de concrétiser ses désirs.

L’extension en question n’était pas symbolique, à en voir la réalisation des bâtiments qui la compose (Fig. 14).

la-réalisation-des-bâtiments

Dans ce cas, nous avons également un praticien motivé, amoureux de son métier, soucieux du bien-être de ses patients et désireux d’entretenir la flamme de sa motivation.

La structure totale de son plateau technique est composée de quatre salles de soins, une salle de communication, deux salles de chirurgie, un laboratoire de prothèses et trois espaces de stérilisation.

Pour sécuriser le tout, deux locaux techniques distincts assurent les besoins en air comprimé et en aspiration des cabinets.

L’ambiance retenue est très contemporaine, alliant le bois au béton ciré et aux matériaux ultra-modernes.

Comme dans le premier cas que nous avons vu, le Docteur Foresti souhaitait des espaces aérés et dépouillés de placards et mobiliers inutiles. Ainsi qu’une grande clarté des lieux, pour dégager un sentiment de propreté et de sérénité.

L’avantage d’une petite ville de province, par rapport à une grande métropole parisienne ou régionale, est que l’on peut se permettre de surdimensionner les espaces de réception et de travail sans trop compter les mètres carrés, qui deviennent très rapidement inabordables dans les grandes villes.

L’accueil, comme le reste de la structure, est nuancé de teintes douces et chaudes et meublé avec juste ce qu’il faut afin de préserver un aspect aéré.

Ici, point de comptoir style « banque » qui cloisonne patients et personnel chacun d’un côté d’une barrière virtuelle (Fig. 15).

espace-d'accueil

L’ambiance moderne contraste avec les branches disposées en haie perceptible dès la porte d’entrée.

Le lustre prolonge cet aspect champêtre, et un « arbre » stylisé en acier chromé donne d’emblée le ton au visiteur.

Des carreaux de verre teinté apportent également leur touche de modernisme et d’utilité, en permettant d’éclairer la pièce se trouvant derrière.

L’utilisation de carreaux de verre teinté est extrêmement agréable, pour créer des ambiances différentes, par le simple choix de leur teinte. J’ai eu l’occasion de visiter des cabinets qui ont également fait appel à ce matériau teinté, et le résultat était toujours au rendez-vous.

Pour terminer sur cet espace d’accueil, vous noterez que ce bureau d’accueil permet à la fois de recevoir des patients debout, pour un simple rendez-vous ou renseignement, grâce à un petit écritoire. Mais qu’il est prolongé au niveau du bureau pour offrir une place assise à 2 personnes, afin par exemple de rédiger un chèque ou de donner quelques explications personnelles.

Afin de mettre le visiteur-patient à l’aise, il n’y a pas la traditionnelle séparation de classe entre le personnel soignant et les interlocuteurs de passage, qui disposent des mêmes fauteuils, et non de chaises, comme c’est très souvent le cas.

La considération et le bien-être des patients se remarque souvent par de petites attentions de ce genre, qui ici, sont perceptibles dès l’entrée dans les lieux.

Les salles de soins, quand à elles, sont agencées également avec des matériaux modernes et des couleurs douces inspirant à la fois l’hygiène, la décontraction et le professionnalisme (Fig. 16).

la-zone-opératoire

La lumière y est généreuse et les murs blancs la reflète allègrement. Le sol est constitué de béton ciré et les meubles sont tous bi-matériaux : stratifié bicolore pour s’harmoniser avec la teinte du fauteuil, et acier ou verre, pour rappeler cette touche de design contemporain que l’on percevait déjà à l’entrée du cabinet.

Comme on le distingue sur la photo de l’une des salles de soins, l’ambiance n’est pas oppressante pour les patients, il n’y a pas de câbles et de tuyaux partout, et malgré l’adoption d’un équipement transthoracique à fouets, le champ de vision du patient est préservé.

Notez encore une petite attention parmi d’autres, l’accompagnateur ou l’accompagnatrice d’un patient dispose d’un fauteuil assorti à celui de l’unité de soins. Ce fauteuil est disposé en arrière de la zone opératoire, ce qui fait que le patient installé sur le fauteuil n’a pas de vis-à-vis avec son accompagnant ou accompagnante.

Afin d’épurer également la tablette porte-instruments, il n’y a pas la très peu commode et classique tablette attenante, porte-plateau (porte-Tray). La manipulation n’en est que plus aisée.

Un bloc lavabo avec son distributeur d’essuie-mains et un petit plan de travail est situé de part et d’autre du fauteuil, offrant le même confort au praticien qu’à son assistante.

Ce type de meuble annexe comportant un lavabo est aussi un outil de communication. Le praticien, disposé de côté peut dialoguer avec son patient pendant son lavage de mains, sa prise de masque et de gants, épargnant ainsi son temps de communication (non productif).

Lorsqu’il vient s’asseoir sur son tabouret, il peut alors directement entrer en matière. Chose impossible ou peu conviviale si le lavabo est situé derrière la tête du patient, dans le meuble se trouvant en position « midi ».

Comme dans le cas de notre praticien de Lorraine, le Docteur Foresti et ses associés ont opté pour la technique de travail « Tubs & Trays », c’est la raison de la présence du meuble haut qui reçoit les différents Tubs pour les différents types d’intervention.

Insistons au passage sur cette technique plus que trentenaire outre-Atlantique, qui permet, moyennant une discipline rigoureuse, de toujours disposer de tout ce qu’il faut, et en quantité suffisante dans un Tub, pour un type d’acte précis (Fig. 17).

temps-de-communication

Cette technique permet aussi une meilleure gestion de ses stocks et la surveillance des dates de péremption des produits et matériaux, que l’on a sous les yeux à chaque utilisation des Tubs. Ce qui n’est pas toujours le cas avec les produits se trouvant dans un tiroir, que l’on peut ne sortir que les années bissextiles.

Le complément logique de l’utilisation de Tubs (appelés également « bacs » en français), est tout naturellement l’utilisation de « Trays » (« cassettes » en français) (Fig. 18).

Tout comme les Tubs sont repérés sur les étagères de stockage, par leur couleur, attitrée à un type d’acte défini, les Trays peuvent également être codés, chaque type de Tray correspondant également à une séquence de travail définie.

J’insiste sur cette organisation, car c’est globalement le sujet de cet article et de plus, elle participe pleinement à l’organisation générale du cabinet et à l’optimisation des temps nécessaires pour chaque type d’acte.

Pour insister encore un peu plus sur les répercussions de la gestion du temps et des risques, il faut rappeler que les instruments disposés dans un Tray ont été préalablement mis sous sachets et stérilisés.

Mais avant cette opération, c’est-à-dire, après l’utilisation des instruments, le Tray sera directement introduit dans un automate de désinfection, de lavage aux ultrasons ou en thermo-désinfecteur et de séchage.

Le tout, sans nécessité de les sortir de leur cassette, donc en évitant aux assistantes de se blesser avec des instruments pointus ou coupants. De plus, le passage aux ultrasons, contrairement aux instruments en vrac dans un panier, n’émoussera pas les instruments pointus ou coupants, vu qu’il n’y aura aucun frottement néfaste entre eux ! étant finalement et par ce biais, entré dans la salle de stérilisation, nous allons découvrir celle que nous réserve vos confrères alsaciens (Fig. 19).

l'organisation-générale-du-cabinet

Au premier coup d’œil, on reconnaît la touche aérée et moderne qui règne dans le cabinet. Béton ciré au sol, luminaires omniprésents et perspectives laissant fuir le regard, grâce aux transparences apportées par des cloisons en vitres claires, plutôt que dépolies.

Ces praticiens étant des adeptes de la technique Tubs & Trays, c’est naturellement que l’on trouve sous le plan de travail, un automate de désinfection, lavage aux ultrasons et séchage des instruments, sans besoin de manipuler quoi que ce soit entre les opérations.

Ici nous reconnaissons un produit qui vient du côté opposé de la France : le « Clean-One » de la société HMCE. Un nom à l’américaine, pour un produit armoricain.

Autre touche d’efficacité, nous apercevons une soudeuse de sachets en continu, permettant un réel gain de temps lors de l’emballage des instruments et des Trays.

à noter que ce type de soudeuse est également capable de marquer les sachets pour indiquer leur date de stérilisation et de péremption.

Petite information au passage, pour les réfractaires à la soudeuse, les sachets autocollants ne sont pas recommandés car ils ne répondent pas aux normes en vigueur de résistance et d’étanchéité de fermeture des sachets.

Dans le cabinet qui nous intéresse, nous voyons clairement la discrète mais efficace séparation entre la salle de stérilisation et la zone d’entrée dans les 2 salles de chirurgie, réparties de part et d’autre des lavabos chirurgicaux.

l'ambiance-générale

Ici un modèle de chez Anios, avec filtration micronique de l’eau et commande au genou. Les distributeurs de savon étant, quant à eux, commandés au coude. De quoi faire du sport, tout en travaillant efficacement.

Au sol, des poubelles de type « vasque en inox » sur roulettes, pour recevoir les essuie-mains usagés.

Nous arrivons maintenant dans le Saint des Saints : la salle de chirurgie !

Malgré son caractère chirurgical, la pièce est baignée par la lumière bleutée des pavés de verre, reprenant l’ambiance générale et la personnalité de ce cabinet.

Une salle de chirurgie ne doit pas être encombrée d’un tas d’objets, ce qui la rend difficilement désinfectable (Fig. 20).

Nous retrouvons également le béton ciré au sol, matériau facilement nettoyable. Un fauteuil simple et sans couture, une paillasse en inox en position « midi ». Une tablette mobile en

inox pour recevoir un moteur d’implantologie (ici, un « Chiropro L » de Bien-Air) et éventuellement un appareil de piézo-chirurgie pour les prélèvements osseux et autres fantaisies de ce genre.

Une « vraie » aspiration chirurgicale avec pompe à vide et son bocal de réception des sécrétions, assuré par un second en aval en cas de saturation du premier en cours d’intervention.

Les pompes d’aspiration chirurgicales munies d’un seul bocal, ou poche, « boivent la tasse » en cas de saturation du seul et unique bocal dont elles disposent.

Ce n’est pas génial, car quand la pompe « boit la tasse » elle retapisse les murs de la pièce avec le sang aspiré. (Brevet Dracula).

Côté éclairages, un scialytique « ALM » de bonne dimension et 4 pavés d’éclairage lumière du jour étanches à la poussière ! (c’est une nécessité pour faire de la chirurgie en dessous)

Une caméra sur bras complète l’équipement de cette salle.

Voici nos visites et leurs commentaires terminés. Je remercie les praticiens qui ont apporté leur concours à cet article, ainsi qu’Alexandra Keepfer.

Je vous souhaite un excellent ADF. Et surtout de rentrer dans vos cabinets avec un oeil neuf, vous permettant de montrer à vos patients que vous êtes un praticien qui évolue, et plus encore, j’espère que les changements que vous envisagerez dynamiseront encore plus votre motivation.

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A propos de l'auteur

Georges BLANC

Foxy études & développement

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