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Rencontre avec Meyer Fitoussi

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Fondée au début du siècle dernier, la SOP se voulait une société savante élitiste où il fallait montrer patte blanche. Il a fallu attendre 1972 pour que la SOP s’ouvre à un sang neuf et à de nouvelles méthodes d’enseignement destinées à vulgariser les connaissances de l’art dentaire. Au cours de la dernière décennie, le nombre d’adhérents de la SOP a triplé, elle affiche des taux de fréquentation record à ses conférences…Des progrès, pour lesquels Meyer Fitoussi, qui préside à sa tribune depuis 15 ans, a joué un rôle majeur. Nous l’avons interrogé sur les fondements et les secrets d’une «vieille dame centenaire».

Les formations dans la profession attirent en moyenne, une cinquantaine de praticiens, quand il en vient 200, c’est un succès, 400, un triomphe. La SOP attire régulièrement entre 700 et 1200 praticiens. Quel est votre secret ?

Nous répondons à une attente. Notre secret, c’est un Conseil d’Administration où tous les membres ont une pratique clinique quotidienne et ressentent par moment le besoin de faire le point sur tel ou tel sujet. Un administrateur propose alors un sujet au Conseil qui, s’il le retient, met en place un comité de travail au sein des administrateurs. Ce comité pense, développe, met en forme et présente le projet au Conseil qui en discute et prend la décision d’organiser et de planifier la journée. Là, des conférenciers, cliniciens reconnus ou illustres anonymes, qui ont été entendus à l’ADF ou dans d’autres sociétés scientifiques sont approchés, nous les réunissons trois ou quatre fois pour travailler sur cette journée et, parallèlement on en fait la promotion. Tout cela ne se fait pas du jour au lendemain, c’est une préparation de 18 mois à l’avance au plus tôt et 12 mois au plus tard. Si vous prenez le JSOP, vous constaterez que l’on communique déjà sur la journée d’octobre 2005 dont la préparation est déjà avancée. Dans d’autres organisations, on choisit un conférencier médiatique et on lui « commande » une conférence sur un thème sans s’impliquer dans son travail.

C’est un peu prétentieux de le dire, mais ce n’est seulement pas le conférencier qui attire les 1000 personnes, c’est aussi la SOP.

Quelqu’un m’a dit un jour, si la SOP faisait une pub pour une journée qu’elle organise sans en communiquer le thème, elle aurait des inscriptions.

Peut-être pas 1000, mais je crois que c’est en partie vrai. On connaît notre public, ses exigences, donc on choisit les conférenciers, on leur dit ce qu’on attend d’eux et on travaille avec eux de telle sorte qu’on parvienne à une équipe harmonisée. Il n’y a rien de pire, dans la même conférence, que des orateurs qui disent des choses contradictoires. Si vous venez à une journée d’endo avec l’équipe de Pierre Machtou, c’est un orchestre philharmonique. Quand vous réunissez des conférenciers qui ne se connaissent pas, vous avez parfois des discordances affolantes. On travaille chaque fois pendant 3 ou 4 heures pour débroussailler d’abord, puis on harmonise, on trouve le plus petit dénominateur commun. C’est pour cela que les conférenciers se sentent très fiers de parler à la tribune de la SOP. Vous savez, il y a des conférenciers qui demandent 2 000 ou 3 000 ¤ pour une journée. Chez nous, ils sont bénévoles et nous remercient de les avoir invités. C’est le fruit d’un long travail réalisé grâce à une parfaite collaboration entre les conférenciers et les responsables scientifiques de la SOP.

Comment sont élus les membres du Conseil d’Administration ?

Nous avons 21 administrateurs et les nouveaux membres sont intégrés par cooptation c’est-à-dire que les administrateurs en place proposent des personnes qu’ils connaissent, qui répondent à tel ou tel profil et pourraient nous aider dans tel ou tel domaine. La personne entre au Conseil en tant que membre coopté et fait ses preuves pendant deux ou trois ans puis est titularisé lors de l’Assemblée Générale qui a lieu généralement lors des Journées de Mars. Certains membres démissionnent pour des raisons professionnelles, familiales et d’autres nous rejoignent à ce moment-là.

Nous avons les locaux d’une ancienne banque en 1985, la SOP ayant un peu d’argent, on a profité pour investir dans les murs. Mais aujourd’hui, on est à l’étroit, on a 130 m2 sur deux niveaux et un sous-sol de 80 m2 qui nous sert à stoker tout notre matériel. Nous manquons de place, et nous aurions pu intégrer une dizaine de personnes supplémentaires pour nous aider dans notre tâche.

Ces dix dernières années, quels sont les changements qui ont amené la SOP à recueillir une telle audience ?

Au départ la Société Odontologique de Paris, était élitiste et à partir du moment où elle s’est ouverte au niveau national, elle a eu du mal à s’imposer comme telle parce qu’elle n’avait pas d’outil promotionnel et demeurait malgré tout confidentielle. On avait à l’époque 800 membres et j’ai proposé une nouvelle politique au travers de deux idées qui ont été acceptées par le Conseil. D’une part, créer un outil indépendant de promotion pour cesser d’être tributaire des médias professionnels, ce que j’ai réalisé en 1995 avec le JSOP et d’autre part, rendre la formation continue financièrement accessible à tout le monde. Pour cela, j ‘ai proposé que la cotisation qui était à l’époque de 980 Frs soit divisée par deux, même davantage, puisqu’on est passé de 980 à 420 Frs. La SOP a multiplié par deux et demi le nombre des cotisants, c’est-à-dire que nous sommes passés de 800 à plus de 2 000 membres. Cela a été l’explosion et les consoeurs et confrères de province, qui constituent la grande majorité de nos adhérents, ont commencé à mieux nous connaître.

On a l’impression, surtout depuis quelques années, que la SOP forte de ses succès et de son audience aspire à une représentativité nationale par ses prises de positions, ses campagnes d’adhésion pour recruter de nouveaux membres. La SOP ne dépasse t-elle pas son rôle de société scientifique, en empiétant sur le territoire des syndicats ?

Pas plus hier qu’aujourd’hui, nous ne menons une quelconque action syndicale. Ne nous méprenons pas, nous évoquions déjà le problème d’enseignement post universitaire, de la mise à jour des connaissances et des difficultés de leur mise en pratique en raison d’un carcan conventionnel immuable au nom d’une maîtrise comptable. Notre but est de justifier la formation continue Je fais partie du CNFCO (Commission Nationale de la Formation Continue Odontologique) au titre de l’ADF, il y a une délégation de 7 membres.

On va labelliser des sociétés de formation continue. Si nous voulons que les confrères suivent des formations continues, il faut qu’ils puissent mettre en pratique ce qu’ils apprennent et par conséquent qu’ils gagnent leur vie tout simplement sinon, ils vont se désintéresser de la formation continue alors même qu’elle devient obligatoire. Il faut reconsidérer les soins conservateurs sinon demain tous les chirurgiens-dentistes seront implantologistes ou parodontistes. Un jour, volontairement, j’ai fait rigoler tout le Conseil d’Administration de l’ADF. Je leur ai dit : « Ecoutez, si cela continue ainsi tous les jeunes qui vont sortir des Facultés ne voudront faire que des « PIP » et oui de la Paro-Implanto- Prothèse ».

Cela les a choqué, mais, pour ma part, je serais jeune diplômé aujourd’hui, je n’aurais pas la formation de généraliste que j’ai, je ne prendrais pas plaisir à faire ce que je fais, je me poserais la question de savoir si je ne vais pas faire que ça. Pourquoi il y a eu autant d’orthodontistes dans les années 70/80 ? Au début, c’était encadré et des praticiens se sont formés à l’orthodontie, d’autres sont allés aux Etats-Unis suivre des formations spécialisées. Dès lors, ils ont fait évoluer très rapidement l’orthodontie avec des honoraires décents, peut-être exagérés pour certains, mais en tout cas, cela a pu faire progresser la qualité des soins orthodontiques de façon remarquable.

La formation continue conventionnelle a été critiquée dans un des derniers éditos par Philippe Safar, Marc Roché l’avait également taxée de « formation contenue », expliquez-nous pourquoi vous y êtes opposés ?

On ne peut pas être contre la formation continue conventionnelle puisqu’elle est dans la vocation et dans les missions des syndicats et de la caisse d’assurance maladie. Les médecins l’ont et nous venons de l’avoir.

La CNAM en accord avec les syndicats dit représentatifs, l’UJCD et la CNSD, a signé cet accord de formation dite conventionnelle. Selon cet accord, les praticiens doivent se former régulièrement selon un calendrier conforme aux règles de la charte. Jusqu’ici tout va bien mais ce qu’il y a de nouveau, c’est que l’UJCD a créé une structure qu’on appelle l’AF3CD qui est l’interface entre les sociétés de formation continue et la CNAM.

L’AF3CD est constituée d‘une commission des marchés, c’est-à-dire que les associations ou les sociétés de formation continue qui veulent faire de la formation continue conventionnelle doivent soumettre un projet à l’AF3CD en expliquant ce qu’ils veulent faire et sur quels thèmes. Des thèmes prioritaires seront définis par les syndicats et la CNAM. Partant de là, vous aurez des sociétés de formation continue qui n’auront aucun problème financier dans la mesure où tous les praticiens qui viendront s’inscrire dans cette formation continue seront pris en charge à concurrence de 305¤ par jour. Cette somme sera versée directement à la société de formation continue qui a eu l’agrément de l’AF3CD. Par ailleurs, la CNAM via l’AF3CD va donner 300¤ par jour au chirurgien-dentiste pour compenser la perte d’exploitation qu’il aura eu en quittant son cabinet pour se former.

L’AF3CD va aussi payer le conférencier qui va intervenir cette journée et donner une indemnité à l’animateur qui aura monté la journée. Cela fait beaucoup d’argent ! A partir du moment où quelqu’un paye, il a le droit de regard et c’est normal. C’est la CNAM qui va payer. L’AF3CD n’est autre que l’interface entre la CNAM et la formation continue. Ainsi, vous avez des gens dont la profession est d’être chirurgien dentiste mais qui n’ont pas pour vocation de faire de la formation continue qui vont décider de ce qui est notre bonne pratique ! L’AF3CD gérée par les syndicats va dire oui, cette formation continue est conforme à ce que l’on souhaite et les formateurs qui proposeront ce genre de formation seront comme par hasard agréés.

Est-il normal qu’un confrère se fasse assister pour suivre une formation continue ? C’est un dérapage total ! Où est la rigueur scientifique, l’enseignement dont on parlait tout à l‘heure, pour élever la profession, pour apprendre à mieux travailler ? On va demander à la formation conventionnelle de faire valoir ce que la CNAM souhaite faire, c’est-à-dire imposer aux confrères des techniques reposant sur une logique forcément comptable et non pas tant celles issues des « données acquises de la science ». Nous nous opposons totalement à ce que la CNAM via l’AF3CD fasse de la formation continue. Que leurs interventions se limitent à des axes de sujets dit réglementaires : hygiène, asepsie, récupérateur d’amalgame, formation des assistant, d’accord, mais dès lors qu’il s’agisse de pratique, de conduite à tenir, de plan de traitement, vis-à-vis d’un patient, je suis désolé, ce n’est pas leur rôle. L’UJCD a monté une structure qui dispense des formations et des conférences. Ils nous reprochent de faire du syndicalisme alors qu’eux font de la formation continue, c’est le comble !

Existe-t-il une probabilité d’un rapprochement du dispositif de formation continue conventionnelle avec des sociétés scientifiques comme la SOP ?

Non, parce qu‘on ne parle pas le même langage. Nous faisons abstraction, et c’est notre force, des problèmes comptables. Nous, on enseigne. Quand un professeur de fac vous enseigne comment faire une endo, il ne se préoccupe pas du coût, il apprend aux étudiants comment bien faire et si pour bien faire, il faut tels matériaux, alors on va utiliser tels matériaux, s’il faut passer 3 h alors on passera 3 h. Nous faisons de la formation post universitaire, les gens qui sont sortis de la fac depuis 5 ou 6 ans et qui n’ont pas suivi de formation continue sont largués. Voilà le but de la formation continue, on ne s’inquiète pas de savoir ce que cela coûte ou ce que cela va rapporter et ainsi on parvient à faire du bon travail. Par ailleurs, cela va neutraliser des petites associations de formation continue qui font leur boulot dans leur coin, qui réunissent 30 ou 40 confrères et parviennent à faire du beau travail avec des petits moyens. Ces sociétés de formation continue locales qui ont l’habitude de proposer des enseignements en rapport avec le quotidien, on va les obliger à faire de la formation continue conventionnelle sinon ils tirent le rideau, et c’est leur mort si elles ne pactisent pas.

La profession dentaire est la seule qui se soit gérée toute seule au niveau de la formation continue en faisant une formation de qualité avec un potentiel et une participation qui est extraordinaire. Les praticiens choisissent leur formation, ils sont libres d’aller où ils veulent, quand il veulent et de critiquer cette formation s’ils le souhaitent et on veut nous enlever cette liberté.

Il y quelques années, les praticiens se battaient pour faire la formation paro chez Pierre GENON, cela coûtait à l’époque entre 6 et 10000 Francs et c’était plein deux ans à l’avance. Qui peut prétendre faire cela avec la formation continue conventionnelle ? Il y a une génération complète de praticiens qui a été formée à Tonnerre et qui est sortie avec des doigts de fées car ils ont été bien formés.

Comme je le dis dans mon dernier édito, c’est une CMU de la formation continue qu’on est en train de nous préparer. A assister ainsi les confrères, on va les rendre passifs et dépendants, et le jour où on voudra les asservir encore plus, on le fera sans problème comme cela s’est passé avec la convention Tout le monde est entré dans la convention. Vous savez certains confrères qui avaient signé la Convention dans les années 60 disaient : « C’est merveilleux ! Moi je prenais 30 Frs pour un amalgame et là ils me proposent 50, je vais doubler mon chiffre d’affaire ». Ils l’ont doublé pendant plusieurs années, mais au bout de 15 ans, ils ont divisé leur chiffre de soins par 5 ou par 10 puisque les honoraires étaient gelés, c’est un attrape nigaud !

Comme disait Philipe Safar dans son analyse : « la formation continue nous apparaît comme une voie de liberté épanouissante pour l’individu, susceptible d’aiguiser l’esprit critique de chacun et d’élargir le champ de ses compétences ». La liberté c’est la richesse et la formation continue c’est la liberté.

Si vous aviez tout pouvoir dans la profession. Que feriez-vous ?

Je privilégierai la qualité, mais la qualité à son juste coût et je serai intraitable en contrôle postqualité. C’est-à-dire que, et c‘est ce qui se passe actuellement sur la prothèse, si vous avez une défaillance ou si vous avez une impossibilité à faire un traitement, il faut que le patient le sache. S’il y a un problème, vous pouvez l’assurer à vos propres frais parce que vous avez été honoré de façon conséquente. Les implantologistes qui posent des implants sur des patients à risque avertissent le patient :

« Je veux bien vous implanter, mais vous êtes un sujet à risque. Chez vous, le taux d’échec est évalué à 30 % donc je vais devoir majorer mes honoraires parce que vous êtes un sujet à risque, parce que vous fumez et s’il y a un échec, je vous reposerai 1 implant gratuitement ». Je trouve la démarche transparente. Si les soins conservateurs étaient bien honorés, nous pourrions aller vers cette démarche. Bien sûr, il ne s’agit pas de garantir un soin 10 ou 20 ans.

Aux Etats-Unis, un soin de qualité dure 5 ans et une prothèse de qualité dure 7 ans. Mais quand on réalise un acte pour une misère, on ne peut rien garantir du tout. Si j’avais tout pouvoir, je serais pour un contrôle des confrères pour leur éviter de faire n’importe quoi, mais en les engageant à faire payer leurs actes à leur juste valeur. Je partage l’opinion de Patrick Hescot, président de l’UFSBD lorsqu’il avait dit lors d’une interview sur l’éthique dentaire: la prévention a un coût, mais elle est certainement beaucoup moins chère qu’un acte mal fait. Cette éducation ne se fait pas du jour au lendemain, d’un coup de baguette magique. Quand la SOP a commencé les formations d’endo il y a 22 ou 23 ans on nous a traité de fous, on nous disait : « C’est élitiste ce truc ». Pierre Machtou n’a pourtant pas changé son discours, une seule chose a changé, c’est la rotation continue qui a réduit le temps passé à faire de l’endodontie, au lieu de mettre 3 ou 4h pour faire un traitement, on met entre 1h et 1h 30 pour un même traitement avec les mêmes résultats mais le concept et la philosophie ne changent pas. Souvent, on ne change pas nos méthodes pour gagner plus mais pour pouvoir faire la même chose en moins de temps avec un environnement plus favorable.

Grâce à Pierre Machtou, on a eu l’occasion de faire venir deux fois des praticiens de renom, américains, à Paris et ils s’inquiétaient toujours de savoir combien on prenait en France pour une endo. Lorsqu’on leur disait 45 ¤, ils nous rigolaient au nez : « Mais c’est pas possible, comment faites-vous ? Et lorsqu’on comparait les prix pour une couronne, on était 2 fois plus cher qu’aux Etats-Unis. Làbas, l’endo est plus important que la couronne et quand une endo est bien faite, que la dent est préservée, on peut faire ce qu’on veut mais si on fait une belle céramique sur une endo mal faite, c’est de l’argent perdu.

Si vous remontez à nos éditoriaux d’il y a 20 ans, vous allez trouver le même discours donc en France on a privilégié le beau, l’esthétique. Ah ! C’est beau alors les gens sont prêts à payer mais ce qui est basique et le fondement de toutes les thérapeutiques dentaires, l’invisible que ce soit l’endo ou la paro, on ne s’en soucie pas, c’est dramatique.

Si je devais changer quelque chose, je privilégierais ce qui est le fondamental, je le revaloriserais de façon sensible et je sortirais des remboursements tout ce qui est l’esthétique, le confort esthétique du patient sauf si les mutuelles veulent jouer le jeu et couvrir des gens mais je crois que le problème de santé publique c’est d’abord la pérennité de l’organe dentaire sur l’arcade, toute la vie.

Un mot sur l’avenir…

Ce qu’on nous prépare n’est pas très réjouissant. On nous avait promis la CCAM pour le 1er janvier puis elle a été repoussée au mois de juillet. Certains nous prédisent que cela va être dramatique parce que tous les actes seront codifiés, pas forcément remboursables mais opposables. Qu’en sera t-il de la parodontie ou l’implantologie ? Ce sera pire. Tous les actes étant opposables, tout est codifié, classifié, il n’y a plus d’espace hors nomenclature, cela n’existera plus. On est sûr de cela et il paraîtrait même que les praticiens non conventionnés seraient obligés de souscrire à cette classification.

Je vais vous dire le fond de ma pensée, en réalité on va essayer de revaloriser des soins conservateurs qu’on va bien rembourser et ne plus rembourser des soins prothétiques qu’on va « opposer ». C’est-à-dire qu’aujourd’hui un traitement d’endo à 60¤ , on va le passer a 150¤ (on peut rêver) mais on va dire que la couronne qui est aujourd’hui à environ 700/ 800 euros, ne sera plus qu’à 350¤ et qu’elle sera un acte opposable.

Donc, les soins conservateurs, « essentiels » à la bonne santé dentaire seront remboursés, les soins dits de confort ou d’esthétique ne seront plus remboursés mais opposés. Pour une double raison, d’abord : parce que la sécurité sociale n’aura pas les moyens de rembourser tout cela, ensuite pour permettre à la population de bénéficier de soins et la profession va accepter ça ? Ce n’est pas l’affaire de sociétés scientifiques comme la SOP de gérer le problème, c’est le problème des instances de la profession.

Quelles sont les perspectives de la SOP pour l’année ou les années à venir ?

A la SOP, on est très satisfait de ce que l’on fait parce qu’on le fait bien. Si on devait faire autre chose, il faudrait avant tout qu’on puisse le faire aussi bien.

C’est faire de la communication grand public, non pas pour faire valoir des slogans comme l’UJCD le fait : « patients rouspétez ! Vos soins dentaires sont mal remboursés », mais au titre d’une société scientifique pour apprendre aux patients à mieux gérer leur capital dentaire.

C’est par exemple, l’affiche que vous avez reçue sur la traumatologie et qui a été tirée à 80 000 exemplaires. De plus, on la distribue dans le grand public : les écoles, les institutions, les infirmières scolaires, les parents qui voient des gamins avec des dents fracturées et qui ne savent pas quoi faire.

Réaliser des fiches pratiques pour les praticiens est aussi dans nos ambitions mais nous manquons de temps et de matériel humain. Pour finir, je voulais profiter du fait que ce numéro sorte au mois de janvier pour souhaiter à tous vos lecteurs une bonne et heureuse année et une bonne année de formation continue pas seulement à la SOP mais partout, dans toutes les sociétés scientifiques qui font de la formation continue de qualité, et il y en a beaucoup en France. Je souhaite à ces sociétés de formation continue de progresser en respectant une certaine éthique et non pas en laissant libre cours aux préoccupations de mercantiles ou politiques.

Si on pouvait faire qu’à l’ADF les gens s’écoutent encore mieux, acceptent davantage leur différence, soient plus tolérants. Ça serait un grand pas.

La SOP en chiffres

  • 21 administrateurs bénévoles
  • 6 permanents : 4 secrétaires, une maquettiste à temps plein, un directeur administratif deux jours et demi par semaine
  • 2832 adhérents en 2004.
  • Chiffre d’affaires : 1 200 000 Euros 4000 participants /ans
  • Répartition géographique des adhérents et participants : 25 % de Ile de France 75 % Province
  • Publication : JSOP (revue mensuelle) ROS (revue bimestrielle) bilingue
  • Site internet : www.sop.asso.fr Plus de 11 000 visiteurs par mois

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A propos de l'auteur

Dr. Norbert COHEN

Rédacteur en chef du magazine LEFILDENTAIRE
Implantologie dentaire
Stomatologue
Docteur en médecine
Diplomé de l'institut de stomatologie et de chirurgie maxillofacial de Paris
Diplômé d'implantologie dentaire
Post graduate de parodontologie et d'implantologie de l'université de New-York
Diplomé de chirurgie pré et peri implantaire
Ex attaché des hopitaux de Paris
Diplômé d'expertise en médecine bucco-dentaire

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